Politique

Comment Gbagbo a plongé le pays dans la guerre

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De par son acte, Damana Pickass a été l’homme par qui le malheur de la crise post-électorale est arrivé. (PH : DR)
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Tout est parti de son refus de reconnaître la victoire de son adversaire, le Président Alassane Ouattara. Son attitude guerrière ne devrait pourtant pas surprendre plus d’un. D’autant plus que l’ex-Président Laurent Gbagbo avait prévenu à qui voulait l’entendre, qu’il était le candidat des Ivoiriens et son adversaire est celui désigné par l’extérieur.

Les germes de la déflagration étant semées, il a fallu le refus de Damana Pickass de laisser la proclamation des résultats se poursuivre pour donner sens à la volonté de Gbagbo de confisquer le pouvoir. Après le second tour de la présidentielle, les proches du Président sortant contestent les chiffres de la CEI qui a repoussé son annonce mercredi 1er décembre 2010, matin. Commissaire central et représentant le camp de Laurent Gbagbo, Damana Adia Pickass a physiquement empêché, mardi 30 novembre 2010, en début de soirée, le porte-parole de l’Institution, Bamba Yacouba, de proclamer les résultats provisoires de l’élection présidentielle dans plusieurs régions. C’est donc par Damana Pickass, comme le rappelle Charles-Lopez Kangbé dit Charles Gnahoré, Secrétaire national du RHDP, chargé de la jeunesse, que « les malheurs de la crise post-électorale sont arrivés ».

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Face au blocage du processus et dans ce climat très tendu, la communauté internationale a donné de la voix. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a appelé à laisser publier les résultats et à agir « pacifiquement ». La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a exhorté «à maintenir la paix dans cette période très critique». Le Parti socialiste français, membre de l'Internationale socialiste comme le parti de Gbagbo, a également appelé chacun «à la responsabilité et au calme». Toute la journée, Abidjan a brui des rumeurs les plus folles et des quartiers avaient été quasi-désertés. Les forces de l'ordre s'étaient déployées à certains points stratégiques de la ville dont les exactions vont obliger le Président Ouattara, élu après la proclamation des résultats par la CEI, à déployer les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à donner la réplique.

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La tension est montée d'un cran à Abidjan. Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu en l'air pour disperser des manifestants dans les quartiers favorables à Ouattara, tuant plusieurs personnes.

La sécurité a été renforcée autour la radiotélédiffusion ivoirienne (RTI). L’on se souvient d’ailleurs, à l’époque, que les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo, ont tiré à balles réelles sur des manifestants pro-Ouattara qui tentaient de prendre le contrôle de la radiotélévision d'État. Au moins trente personnes ont été tuées. Les affrontements les plus intenses se sont déroulés près de l'Hôtel du Golf servant de quartier général à Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de la présidentielle.

Olivier Yeo

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