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Dossier/ Lutte contre la menace terroriste dans le Nord: Quand les THIMO sauvent la jeunesse des griffes des djihadistes

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Des bénéficiaires de THIMO recevant leurs chèques
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La partie septentrionale de la Côte d’Ivoire est sous la menace des organisations terroristes qui sévissent dans les pays frontaliers que sont le Mali et le Burkina Faso.  Pour contrer ce péril, le gouvernement expérimente une approche sociale visant à lutter contre la pauvreté. Ainsi a été conçu le Programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord.

Lancé en 2022 dans la région du Boukani par le Premier ministre Patrick Achi, ce programme consiste à lutter contre la vulnérabilité des populations des régions du grand Nord que sont la Bagoué, le Boukani, le Folon, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo. En clair, il s’agit pour le gouvernement de sortir les jeunes de ces régions de la précarité qui pourrait les exposer à céder à la tentation de se faire enrôler dans des organisations terroristes sévissant de l’autre coté des frontières. A cet effet, plusieurs initiatives sont conjuguées et mises en œuvre par le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique : financement d’activités génératrices de revenus (AGR), subvention aux acteurs du secteur informel de la région, dont les activités ont été impactées par la pandémie de la COVID-19, insertion des jeunes dans des activités d’intérêt public, connues sous l’appellation de Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre (THIMO) etc.

Les THIMO pour contrer la menace terroriste au Nord

Les THIMO sont en fait d’activités d’intérêt public c’est-à-dire des travaux d’assainissement ou d’aménagement confiés aux jeunes vulnérables, généralement non scolarisés ou déscolarisés et sans qualification. Ils apparaissent donc comme une opportunité pour ces jeunes éprouvant des difficultés à avoir un emploi, d’exercer une activité, pour une durée de 6 mois, tout en gagnant de l’argent. En effet, chacun des bénéficiaires perçoit par mois une indemnité de 55 000 FCFA, répartie comme suit : 35 000 FCFA remis directement et 20 000 FCFA déposés sur un compte ouvert en son nom. Au terme des 6 mois, le bénéficiaire reçoit 120 000 FCFA représentant l’épargne constituée durant sa mise en activité ; une épargne destinée à l’aider à démarrer une activité génératrice de revenus afin de se prendre désormais en charge.

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C’est cette somme épargnée qui a été symboliquement remise aux bénéficiaires à l’occasion de cérémonies de remise de chèques tournantes, organisées dans les régions frontalières du Nord où est déployé le programme de lutte contre la fragilité. Cette remise de chèque a démarré 1er avril 2023, dans les départements de Dikodougou et Sinématiali dans la région du Poro. Dans toute cette région, ce sont 363 jeunes qui ont été pris en compte en 2022, dont 21 à Dikodougou et 23 à Sinématiali. Les 21 de Dikodougou ont reçu, au titre des 120 000 FCFA constituant l’épargne, la somme totale de 2 520 000 FCFA. Quant au 21 bénéficiaires de Sinématiali, ils ont reçu 2 760 000 FCFA. Soit un total de 5 280 000 FCFA pour les 44 bénéficiaires des deux départements de la région du Poro. Après les départements de Dikodougou, une vingtaine d’autres localités de la région du Poro devaient accueillir la même cérémonie, dont Korhogo, M’bengue, Napié, Sirasso, Koni, Niofoin.

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Ce sont des bénéficiaires heureux qui ont exprimé leur gratitude au gouvernement pour leur avoir permis de constituer cette épargne et ainsi de leur donner l’occasion d’initier une activité génératrice de revenus. L’objectif étant de les sortir de la précarité qui les expose aux marchands d’illusion des organisations terroristes, qui leur font miroiter monts et merveilles avec l’intention de les enrôler. Pour 2023, décrétée année de la jeunesse, ce sont 30 000 bénéficiaires qui seront pris en charge dans le cadre du programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du nord.

Assane Niada

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