Politique

Année de la jeunesse: Pr Loucou invite les jeunes ivoiriens à prendre Houphouët-Boigny pour modèle 

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La conférence inaugurale a été dite devant un parterre de personnalités, ainsi que des élèves et étudiants. (Photo : MZ)
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Pour cette édition 2022, le jury du Prix Félix Houphouët-Boigny-UNESCO pour la recherche de la paix, a été décerné à Angela Merkel, ancienne Chancelière fédérale d'Allemagne, en reconnaissance de son action pour l’accueil des réfugiés.

« L’ensemble du Jury a été touché par sa décision courageuse, prise en 2015, d’accueillir plus de 1,2 million de réfugiés venus notamment de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée. C’est une leçon qu’elle laisse à l’histoire », a indiqué Denis Mukwege, président du jury, Prix Nobel de la paix 2018. En attendant ce mercredi 8 février 2023 pour la remise officielle de ce Prix, la matinée du mardi 7 février a été consacrée à la jeunesse estudiantine et scolaire de la ville de Yamoussoukro, qui a été entretenue sur le thème : « Un modèle pour la jeunesse ivoirienne et africaine : Félix Houphouët-Boigny ». Conférence dite par le Secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, Pr Jean Noël Loucou. Pour le conférencier, « on entend sans répit que la jeunesse ivoirienne est en manque de repères, de modèles à imiter », surtout que cette année 2023 lui a été dédiée.

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Cependant, dira-t-il, « si notre vie sociale actuelle peut sembler conforter un tel constat, force est de reconnaître qu’il doit être relativisé ». Car, selon notre orateur, « notre histoire contemporaine offre des modèles pour peu qu’on les cherche, qu’on les montre, qu’on les valorise ». Et Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne, à en croire Pr Loucou, « reste dans notre mémoire collective, celui qui a rendu à son peuple, la liberté et la dignité et posé les fondements d’une nation libre, fraternelle et prospère ». Pour cet éminent chercheur, l’ancien président de la Côte d’Ivoire est le modèle parfait qui peut inspirer non seulement les jeunes ivoiriens et africains, mais aussi tous « les Ivoiriens et les Africains, par sa vie, son action historique, les valeurs qu’il a prônées. Comme tous les grands hommes, il a été contesté de son vivant et l’est encore par certains. Mais comme le dit le proverbe chinois : ‘’On mesure une tour à son ombre et les grands hommes au nombre leurs détracteurs’’ ».

Modèle d’excellence scolaire

Lors de la conférence inaugurale qu’il a animée au sein de la Fondation dont il est le secrétaire général, Pr Jean Noël Loucou a indiqué que l’ex-président ivoirien était un modèle d’excellence scolaire. Pourquoi donc ? Selon lui, en effet, résumera-t-il sa vie scolaire, « de l’école de son village à l’école de médecine, le président a connu une progression plutôt régulière, qui témoigne à la fois d’un intérêt constant pour les études, d’un grand sérieux dans ses activités, d’une volonté réelle de réussir, d’une inflexible détermination à aboutir. Déjà, en son temps, les études de médecine étaient les plus longues du cursus scolaire. Il n’a pas craint de s’y engager ». On retient, pour le Pr Loucou, de Félix Houphouët-Boigny, « le sérieux dans les études, la boulimie de connaissances, le travail acharné pour être toujours parmi les meilleurs ». Tout au long de sa carrière professionnelle, Félix Houphouët-Boigny n’a eu de cesse d’accumuler les acclamations pour son sens élevé du travail bien fait. Selon Pr Loucou, Houphouët-Boigny a exercé son métier de médecin, pendant quinze années, de 1925 à 1939. Il se distingua également par sa compétence, sa conscience professionnelle, sa recherche toujours renouvelée de l’excellence. Il servit successivement à l’hôpital central d’Abidjan-Plateau (novembre 1925-avril 1927), puis à Guiglo (27 avril 1927-17 septembre 1929), à Abengourou (septembre 1929-3 février 1934), à Dimbokro (février 1934-1936), enfin, à Toumodi (1936-1939). Tous ces passages ont très souvent été couronnés d’appréciations, particulièrement élogieuses, de ses supérieurs hiérarchiques (tous français).  C’est d’ailleurs, le cas du médecin principal de l’hôpital d’Abidjan, Louis Bouffard, qui a écrit le 7 octobre 1926 : « excellent collaborateur qui, depuis un an qu’il sert à Abidjan, a fait preuve de belles qualités professionnelles et semble, s’il persiste dans la voie tracée, être appelé à un très bel avenir ».

Modèle d’excellence professionnelle 

On a encore le témoignage du commandant de cercle, Robert Winckler qui écrit dans une note du 6 septembre 1936 : « Le médecin auxiliaire Félix Houphouët est un jeune praticien indigène de tout premier ordre, doué d’une intelligence extrêmement aiguë et d’une finesse remarquable. Très instruit, de caractère très élevé et d’esprit excellent et rigoureusement droit, c’est le prototype du collaborateur de tout premier choix qu’un chef voudrait toujours avoir avec lui. Sa puissance de travail est considérable. Le chiffre de ses consultations a crû dans des proportions énormes. Son dévouement à ses fonctions est inlassable, sa bourse toujours ouverte aux déshérités ou aux nécessiteux. Je n’ai jamais encore rencontré au cours de ma carrière, un médecin indigène de ce caractère et de cette valeur, et je regrette infiniment que le non-accomplissement par lui, du stage réglementaire pour le principalat, m’empêche de proposer pour ce grade que nul n’est plus digne que lui de posséder. Cote : 20/20 ». C’est dire que la carrière de Félix Houphouët-Boigny a été une véritable réussie, « son action sociale, sa rencontre avec le pays profond et la grande misère des Ivoiriens en situation coloniale, déterminèrent son engagement politique », expose le conférencier. Désormais, personnage historique entré dans une temporalité qui n’est plus la nôtre, il est possible d’apprécier à sa juste valeur, le premier président de la Côte d’Ivoire.

Des activités pour célébrer les 30 ans de disparition  

Le secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, Jean Noël Loucou, a aussi annoncé ce mardi, une série d’activités que la Fondation organise durant toute l’année 2023 pour commémorer les 30 ans de la disparition du premier Président de la République de Côte d’Ivoire et le cinquantenaire de la Fondation. Ces activités atteindront leur point d’orgue dans le dernier trimestre de l’année, avec la tenue du colloque international sur « L’Houphouëtisme » en octobre, la célébration de la création de la Fondation en novembre, la commémoration du trentième anniversaire du décès du Président Houphouët-Boigny et un concert géant de la paix en décembre. En vue de faire connaître la pensée et l’œuvre de Félix Houphouët-Boigny et de promouvoir la culture de la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire, l’ensemble de la population ivoirienne, les jeunes, les membres des partis politiques et la société civile, de façon particulière, seront conviés à ces activités, a expliqué le conférencier. Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, faut-il le rappeler, se propose d’honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité, ayant contribué de manière significative, à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Ce Prix a été créé en 1989 par une résolution parrainée par 120 pays et adoptée par la 25e session de la Conférence générale de l’UNESCO.

Manuel Zako, Envoyé spécial à Yamoussoukro

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