À 10 mois des prochaines élections municipales et régionales, le parti d’Henri Konan Bédié est à l’agonie dans le Centre du pays, précisément dans la région du Gbêkê. On se doutait bien que ce parti semblait avoir perdu du terrain dans cette région, après que son candidat eut été étalé lors des élections législatives partielles, qui se sont tenues le 3 septembre 2022. À l’occasion, le baron du PDCI, Jacques Mangoua, qui défendait les couleurs de ce parti, a été terrassé, à la surprise générale, par le candidat du parti au pouvoir, Jules Attingbré. Une défaite cuisante qui a fait l’effet d’un mini séisme dans cette partie du pays où le perdant faisait la pluie et le beau temps jusqu’à une date récente. Aussi des observateurs avertis de la vie politique nationale avaient-ils conclu qu’un ressort s’était cassé dans l’armature du PDCI dans le Gbêkê, réputé être un bastion traditionnel de ce parti. Les dernières révélations faites récemment par l’avocat Blessy Jean-Chrysostome, viennent leur apporter du grain à moudre.
L’amer constat de Me Blessy
En effet, elles expliquent à souhait, pourquoi le parti dirigé par Bédié a mordu la poussière lors de ces législatives partielles et pourrait donc avoir de gros soucis à se faire quand se tiendront les élections municipales et régionales, prévues pour la fin de cette année 2023 et même lors de l’élection présidentielle de 2025. À en croire ce membre influent du bureau politique du PDCI, le parti est en déliquescence dans le Gbêkê. « Les structures statutaires du PDCI-RDA sont gravement en sommeil, souvent délitées et certaines fois inexistantes », a-t-il dépeint, sans fard, l’état lamentable dans lequel se trouve l’ex-parti au pouvoir dans le Centre du pays. Les termes choisis par l’avocat, témoignent de l’état critique du parti dans cette région du pays.
On pourrait en déduire que le PDCI est à l’agonie dans le Gbêkê. Résultat : « Beaucoup de délégués se battent seuls, sans aide, sans moyens, tandis que d'autres ont rendu les armes et sont aux abonnés absents », constate, amer, Me Blessy, qui va devoir compter sur un PDCI en charpie pour espérer relever le défi de remporter les élections régionales pour lesquelles il est aimerait bien être candidat pour le compte de son parti. Un pari qui s’annonce comme une gageure au regard du tableau peu reluisant qu’il dépeint lui-même, en s’appuyant sur la réalité du terrain. Que peut-il, en effet, espérer d’un PDCI dont « beaucoup de délégués se battent seuls, sans aide, sans moyens… » ? Quels résultats victorieux peut-il attendre de ce PDCI du Gbêkê dont des délégués ont « rendu les armes », c’est-à-dire ont renoncé à se battre pour la cause du parti ?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le PDCI semble réduit à une existence végétative dans le Centre du pays, près de 24 ans, après qu’il eut perdu le pouvoir. C’est à croire que ses dirigeants, avec à leur tête, Bédié, n’ont pas fait grand-chose pour faire vivre ce parti dans cette région du pays. C’est conscient du péril que fait peser cet état d’hibernation du PDCI sur l’issue des prochaines élections municipales et régionales dans la région du Gbêkê, que Me Blessy Jean-Chrysostome tire la sonnette d’alarme. « Il nous faut rapidement agir, non pour un intérêt personnel… mais pour la survivance du PDCI-RDA lui-même ! », interpelle-t-il. « La survivance » !, le mot est lâché. On l’aura donc compris, les jours du PDCI dans le Gbêkê sont comptés.
Aristide Otré