Politique

Retour de Laurent Gbagbo/ Les victimes intensifient la pression

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Les victimes ont envahi ce mardi, les rues aux alentours de la mairie d’Abobo.

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Aïcha Fofana dit avoir perdu son frère aîné dans la crise postélectorale de 2010-2011. Pour elle, le seul responsable de cette disparition, n’est autre que l’ancien président, Laurent Gbagbo. Il n’est donc pas question, selon elle, que l’ancien chef d’État rentre en Côte d’Ivoire sans être inquiété, surtout qu’une décision de justice pèse sur sa tête. Comme Aïcha, les victimes de cette crise sont sorties nombreuses, manifester leur soif de justice et de liberté. Hier mardi 14 juin encore, elles ont envahi le rond-point d’Abobo, avant de se masser dans la cour de la mairie de ladite commune. Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes en Côte d'Ivoire (CVCI) était présent, selon lui, pour encadrer cette action. « Le mouvement final va se faire le 17 juin, à l’arrivée de Laurent Gbagbo », a-t-il informé, avant d’ajouter : « notre plan concernant l’arrivée de Gbagbo, nous ne pouvons pas en parler maintenant. Les choses seront sues le 17 juin ». « Nous agissons ainsi pour que la décision de justice qui le condamne à 20 ans de prison, soit exécutée. Je le répète, Laurent Gbagbo n’est pas au-dessus de la loi », fait remarquer M. Diaby. L’objectif de cette action, à l’en croire, « est de parvenir à faire exécuter la décision de justice, c’est tout. S’il y a un texte qui dit que Laurent Gbagbo ne peut pas être condamné, qu’on nous le montre et qu’on l’applique, afin que la question trouve une réponse. On ne peut pas accepter que des citoyens subissent chaque jour, la rigueur de la loi, et qu’on dise qu’un autre ne pourrait subir cette même rigueur de la loi. C’est inadmissible. Cette exécution sélective des décisions de justice ne saurait être tolérée ».

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Un coup préparé pour le 17 juin

Sur les pancartes que la plupart de ces victimes brandissaient, on pouvait lire entre autres, « Non à l’injustice », « Et les 3000 morts », « Gbagbo assassin ». Elles scandaient surtout en chœur et à tout va : « on ne veut pas de Gbagbo…, on veut la justice… ».  Selon le président du (CVCI), « l’environnement sociopolitique est favorable et nous allons mener des actions citoyennes d’envergure, pour réclamer le fait que tous les citoyens sont égaux en droit et en dignité dans le pays. Nous ne nous opposons pas à l’arrivée de Laurent Gbagbo. Nous sommes au contraire très pressés qu’il rentre, de sorte à répondre de ses actes devant la justice ivoirienne. Nous avons soif de justice. Personne ne peut empêcher Laurent Gbagbo de rentrer dans son pays ».

Pour Issiaka Diaby, ces mouvements sont la preuve que les populations ont soif de justice. « Depuis un certain moment, les victimes se disent oubliées. Elles ont voulu manifester ce jour et nous avons jugé bon de les encadrer. Nous avons manifesté sans violence, sans détruire les biens des gens. Les populations ont soif de justice, de réconciliation et de cohésion. C’est une quête pour les victimes d’exprimer ce besoin », analyse-t-il.

Manuel Zako

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