Nombreux sont des fonctionnaires qui ne sont pas fréquents à leur poste de travail. La question de la lutte contre le taux d’absentéisme élevé à la Fonction publique, ne date pas d’aujourd’hui. Des fonctionnaires rusent avec l’État par leur absence fréquente à leur poste de travail. Le mal étant connu, une opération de présence des fonctionnaires a été lancée en 2019 par le ministère de la Fonction publique. Cette opération engagée avec une population cible, a pris fin en avril 2020. Les résultats de cette opération et les sanctions afférentes de nature financière, sont désormais connus. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, en a fait cas lors de la conférence de presse suite au Conseil des ministres. Les fonctionnaires indélicats auront leurs salaires suspendus.
Le Conseil a adopté une communication relative au bilan de l’opération de présence des fonctionnaires au titre de l’année 2019 et aux perspectives. L’opération s’est déroulée sur la période du 02 décembre 2019 au 17 avril 2020 à travers le système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE). Elle a porté sur une population cible de 219 112 agents pour 212 159 agents présents, soit un taux de présence de 96, 82 %. À la suite de la phase de contentieux de l’opération, le conseil a entériné les mesures prises par le ministre chargé de la Fonction publique, à savoir : « l’arrêt de solde de 1989 fonctionnaires contrôlés absents et la mise sous contrôle du salaire de 759 agents », a indiqué le porte-parole du gouvernement.
Le gouvernement n’entend pas se limiter à cette première opération. À en croire le ministre Amadou Coulibaly, cette opération de contrôle de présence va se poursuivre et s’intensifier avec des innovations : « Une opération de contrôle de présence des fonctionnaires est prévue au titre de l’année 2022. Cette opération sera marquée par l’introduction de l’enrôlement biométrique, en vue de renforcer la sécurité et la fiabilité de la base de données du SIGFAE, de façon à annihiler le taux résiduel d’absentéisme dans les services publics et à optimiser la gestion des ressources de l’État », a-t-il précisé.
Le projet de loi du statut général de la Fonction publique adopté
Toujours au chapitre de la Fonction publique, le Conseil a adopté le projet de loi portant statut général de la Fonction publique, ainsi qu’une communication y afférente. L’adoption de ce projet de loi est longtemps attendue par les fonctionnaires ivoiriens. Selon le porte-parole du gouvernement, ce projet de loi s’inscrit dans le cadre global de la politique de modernisation de la gestion de l’administration publique, engagée par le gouvernement. Il vise de façon particulière, à adapter les liens qui unissent l’État à ses agents, aux exigences administratives et socioéconomiques nouvelles. Il s’agit, notamment de l’émergence des techniques de l’information de la communication, de l’évolution du cadre des emplois, de la forte croissance des effectifs et de la dépréciation des conditions de travail, ainsi que des conditions sociales des fonctionnaires et agents de l’État. Amadou Coulibaly a fait savoir que ce nouveau dispositif « redéfinit les concepts d’emploi, de grades et de fonction, et garantit un traitement équitable de tous les agents publics en termes de mobilité professionnelle, de profils de carrière et d’avantages liés à la Fonction publique. Il renforce en outre, les règles de discipline et la déontologie professionnelle et performante, guidée par des principes de justice et d’équité pour accompagner de façon équitable, le développement économique et social du pays ».
Ernest Famin