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Pression pour la libération des 46 soldats ivoiriens: L’étau se resserre autour du ravisseur de Kati

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Pour la libération des 46 soldats pris en otage au Mali, l’étau se resserre de plus en plus autour du ravisseur de Kati. (Photo : DR)
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 C'est clair. Le chantage honteux d'Assimi Goita, chef de la junte malienne, ne passera pas auprès de la communauté internationale. Lui qui conditionne la libération des 46 soldats ivoiriens contre la remise des anciens membres du pouvoir de feu Ibrahim Boubacar Keita, ex-président du Mali. D’Umarù Embalo, président en exercice de la CEDEAO à Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU en passant par Abuja et Abidjan, le rouleau compresseur international se déploie lentement et sûrement autour du putschiste en chef de Bamako.

La pression est montée d’un cran depuis le début de cette semaine pour la libération des 46 soldats otages de la junte au pouvoir au Mali. Après la sortie musclée du Conseil national de sécurité, c’est la diplomatie qui est en branle pour amener Assimi Goïta à la raison. Ainsi donc, à la veille de la 77e Assemblée générale de l’ONU, son Secrétaire général, Antonio Guterres, dans une interview à RFI et France 24, sur le sort des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022, a été on ne peut plus clair.

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Contrairement aux allégations des putschistes maliens, le secrétaire général de l'ONU a affirmé catégoriquement que ce ne sont pas des mercenaires. Mieux, il a fait appel aux autorités de Bamako pour résoudre ce problème très rapidement. Sonnées par cette déclaration du patron des Nations Unies, les autorités maliennes n’ont pu dire mot. Ce, d’autant plus qu’au déclenchement de la crise, ils soutenaient mordicus que les militaires ivoiriens issus du contingent de la NSE en soutien logistique aux soldats allemands de la MINUSMA, étaient des mercenaires à la solde d’Abidjan. Après le premier responsable des Nations Unies, c’est le chef de l'État bissau-guinéen Úmaro Sissoko Embalo, qui préside la CEDEAO, organisation sous-régionale ouest-africaine, qui est monté au créneau pour conseiller Bamako de libérer les soldats sans aucune autre forme de chantage. « Je pense que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j’aurais relâché ces 49 soldats », a-t-il conseillé, avant de faire cette mise en garde à la junte si les soldats ivoiriens ne sont pas libérés. « Tout est possible. Tout est sur la table. On va réexaminer aussi, depuis que l’on a levé les sanctions, où nous en sommes. Parce que l’on ne peut pas banaliser notre organisation sous-régionale. Il y a des principes de la CEDEAO et tout le monde doit les suivre », avait-il prévenu. Dans cette même dynamique, un sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEDEAO se tient ce jeudi 22 septembre 2022 à New York, en marge de la 77e Assemblée générale de l’ONU où la question de la libération des 46 soldats ivoiriens va immanquablement animer les débats.

L’ONU, la CEDEAO, le Nigéria et le Niger, exaspérés par l’attitude d’Assimi Goïta

De toutes les interventions, c’est celle du chef de la diplomatie de la première puissance militaire de la sous-région qui a été plus menaçante. Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères du Nigeria, transmettant un message de Muhamadu Buhari à Assimi Goita, a invité fermement le chef de la junte militaire malienne à libérer sans condition, les 46 soldats ivoiriens. Répondant aux questions de RFI et de France 24, il a rappelé que le Nigeria estime qu’une demande pour l’extradition des opposants en Côte d’Ivoire ne doit pas être le prix pour la libération de 46 soldats. « Notre sous-région subit déjà plusieurs défis : les terroristes et les autres… Et, on ne veut pas, à tout prix, ajouter, maintenant, le conflit entre des pays de la sous-région. C’est vraiment un scénario que l’on ne peut pas accepter. C’est pourquoi, le président Buhari a décidé d’envoyer ce message.

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Et donc, certainement, c’est quelque chose de très important pour nous tous, à la CEDEAO, de ne pas laisser les choses aller plus loin. Donc, on va tout faire pour empêcher que cela devienne un vrai conflit entre deux pays membres de la CEDEAO », a-t-il dit.  La dernière intervention date de ce jeudi 22 septembre et émane du président nigérien Mohamed Bazoum. Ce dernier qualifie « d’absurde », l’attitude des autorités maliennes et estime que c’est une « ingratitude » de la part des Maliens parce que, a-t-il précisé, « le président Alassane Ouattara a pesé de tout son poids pour la levée de l’embargo sur le Mali. Il ne devrait pas être remercié de la sorte ». Comme on peut le voir, en plus du président Alassane Ouattara qui gère cette situation avec responsabilité, la communauté internationale a décidé de hausser le ton. Jusqu’à quand le ravisseur de Kati va-t-il entendre la voix de la raison ? Les jours et semaines qui viennent, nous le diront.

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