Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a tenté vainement d’imputer la conjoncture mondiale actuelle, consécutive à la guerre russo-ukrainienne, à la gouvernance d’Alassane Ouattara. Mais l’exercice a tourné court !
Porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Justin Koné Katinan était face à la presse ce jeudi 21 juillet 2022. Le cadre du parti d’opposition a convoqué les journalistes, pour dit-il, répondre à l’interview du Premier ministre Patrick Achi sur la question de la vie chère.
Justin Koné Katinan a notamment tenté de démontrer que la guerre en Ukraine dont l’onde de choc est ressentie dans la monde entier, ne peut être citée au nombre des raisons de la hausse des prix des produits alimentaires. « Nous sommes tous ici enfants de paysans. Nous connaissons le cycle cultural d’une année. En février, la session de production est déjà finie. Ce que nous récoltons, c’est ce que nous consommons sur l’année en attendant l’année suivante », a déclaré le cadre des impôts. Cette affirmation aurait assurément eu du crédit si elle concernait un pays en état d’autosuffisance alimentaire. Ce qui n’est pas encore le cas de la Côte d’Ivoire dont le secteur agricole n’emprunte que maintenant la voie de la vraie modernisation.
Lors de son entretien avec les télévisions NCI et RTI1, le Premier ministre Patrick Achi avait d’ailleurs, déploré cette situation. « Il y a quelques décennies, les populations étaient surtout en milieu rural et on plantait ici et là, quelques cultures vivrières, derrière sa maison ou pas loin du village. Et on se nourrissait de ça. On concentrait ses efforts sur la plantation de cultures de rente qui permettait de générer des revenus. Aujourd'hui, quand vous regardez, les modes de vie ont changé, les modes de consommation ont changé. Plus de 50 % de la population vivent dans des zones urbaines, en pleine agglomération, avec donc, des demandes relativement fortes de ces produits. Vous voyez bien que vous ne pouvez pas satisfaire cette demande avec des modes de production qui ne sont pas en adéquation avec le mode de vie », avait relaté Patrick Achi.
Dans le cadre de la Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan devrait ainsi se rappeler que la majorité des cultures vivrières en Côte d’Ivoire sont basées sur le mode pluvial, rendant ainsi le pays encore largement tributaire des importations.
À titre d’exemple, la Côte d’Ivoire a importé 1,5 million de tonnes de riz en 2021. En ce qui concerne le blé, le pays importe, selon la Banque africaine de développement (BAD), près de 20% de sa consommation de la Russie. Nier l’impact de la guerre en Ukraine sur les ménages ivoiriens est donc faire preuve de mauvaise foi ou de méconnaissance des réalités du monde actuel.
Au cours de son entretien, Patrick Achi qui a de façon objective, admis cette situation, a ainsi indiqué que la Côte d’Ivoire a engagé une profonde réforme de son secteur agricole, avec en ligne de mire, l’atteinte de la souveraineté alimentaire. « Aujourd’hui, le problème, ce n'est pas seulement juste de produire, mais c'est de produire à un coût abordable pour les populations et produire de façon régulière. L'un des axes majeurs de la politique du président de la République qui est clairement exprimée dans sa vision 2030 et son Plan de développement actuellement en cours 2021-2025, c'est une modernisation de l'agriculture dans le pays. En particulier, sur ses cultures vivrières, parce que les modes de consommation ont changé », avait fait savoir le Premier ministre.
Ténin Bè Ousmane
