Politique

Bonne gouvernance, lutte contre la corruption : Comment Ouattara se démarque de ses prédécesseurs

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Devant le gouvernement ce mercredi, le président de la République a dénoncé d’importants manquements dans la gestion de certaines entreprises publiques et a annoncé en même temps, une riposte sans équivoque, contre les gestionnaires indélicats. Une pratique qui tranche avec celle de ses prédécesseurs à la tête de l’État.

 

Le combat contre la corruption en Côte d’Ivoire s’intensifie avec Alassane Ouattara. Et, elle semble engagée dans une dynamique irréversible, contrairement à ce que les Ivoiriens ont l’habitude de voir, notamment, depuis le décès du président Félix Houphouët-Boigny. Ce mercredi 26 janvier 2022, le président de la République n’a pas hésité à dénoncer les graves dysfonctionnements dans la gestion de certaines entreprises publiques. Là où certains auraient craint d’être critiqués par ses opposants, Alassane Ouattara prend lui-même, les devants de la dénonciation de la gestion peu scrupuleuse des structures de l’État, sous son régime.

Sous le président Henri Konan Bédié qui a succédé à Félix Houphouët-Boigny en 1994, les termes de « lutte contre la corruption » étaient rares dans le vocabulaire des autorités. Et l’on a assisté à plusieurs cas de scandales, révélés non pas par les autorités locales, mais par des médias ! Sous Henri Konan Bédié, de 1994 à 1999, le scandale qui reste encore gravé dans les mémoires, est l’affaire des 18 milliards de l’Union européenne qui ont été détournés. Cette aide financière de l’UE devrait permettre de renforcer le plateau technique du système sanitaire en Côte d’Ivoire. Mais l’argent s’est retrouvé ailleurs et le ministre de la Santé de l’époque, Maurice Kacou Guikahué, actuel secrétaire exécutif du parti, est toujours cité dans cette affaire…

Au nombre des scandales qui ont émaillé la gouvernance Bédié, l’on peut bien citer « l’affaire Roger Nasra » du nom de cet homme d’affaires libanais, condamné en décembre dernier à 20 ans de prison pour avoir détourné 950 millions de F CFA de fonds publics ivoiriens. Devant la Cour d’appel, M. Nasra avait clairement mis en cause, le directeur du trésor, Julien Bouadou. Devant les juges, rapporte lorientlejour.com, Roger Nasra avait accablé le régime d’Henri Konan Bédié. « Le directeur du Trésor, M. Bouadou, m’avait dit que l’argent détourné servirait à la campagne politique de M. Bédié. J’ai accepté de servir d’intermédiaire pour ces détournements, dans l’espoir d’obtenir ultérieurement, des contrats avec la Côte d’Ivoire », avait réaffirmé M. Nasra.  M. Bouadou avait, certes, fermement démenti ces allégations. Mais arrêté en avril 1996, l’homme d’affaires s’était évadé lors de sa garde à vue, avant d’être extradé de France et gardé « en lieu sûr », selon lorientlejour.com…

Quant au régime Gbagbo, un épisode a retenu l’attention du contribuable ivoirien. Le scandale dans la filière café-cacao. Certains témoins, à la barre, ont chiffré des malversations d’environ 900 milliards de francs CFA détournés entre 2002 et 2008 ! À la barre, un témoin a affirmé que le Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs, l’une des multiples structures de la filière, avait acheté des véhicules et avait donné au moins un à un particulier n’ayant aucun rapport avec le fonds ! L’autre malversation à couper le souffle, révélée devant le tribunal, concernait une structure qui était chargée de construire 2 000 pompes hydrauliques dont le coup était évalué à 10 milliards de francs CFA. Seuls 59 puits avaient été réalisés !  Les auteurs de ces malversations, tous d’anciens barons de la Refondation, ont finalement été arrêtés, mais sous la pression des bailleurs de fonds, en juin 2008, selon une source diplomatique !

 

Les leçons de Ouattara à Bédié et Gbagbo

Alassane Ouattara n’a pas attendu une pression extérieure pour s’attaquer au fléau de la corruption implantée dans le pays. Le Président Alassane Ouattara gouverne par l’exemple, en mettant en place, un arsenal juridique pour combattre le fléau. D’abord, les organes tels que l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP), l’Inspection générale d’État (IGE), l’Inspection générale des finances (IGF), l’Inspection générale du Trésor (IGT), la Direction générale des marchés publics (DGMP), la Direction du patrimoine de l’État (DPE), la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et Côte d’Ivoire normalisation (CODINORM). Tous ces organes ont obligation de dresser des rapports, pour la plupart, annuels. Ensuite, les institutions comme la Haute autorité pour la Bonne gouvernance, la Cour des comptes…le tout chapeauté par un ministère de la Promotion de la Bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption. Depuis plusieurs mois, sans attendre une quelconque pression, contrairement aux autres, le gouvernement a fait diligenter des audits dans les structures publiques pour instaurer des dispositifs anti-corruption, en renforçant la bonne gouvernance. Sans attendre l’éclatement d’un scandale, le pouvoir va lui-même dans les entreprises pour s’assurer de leurs bonnes gestions. Et partout où des dysfonctionnements ont été constatés, les premiers responsables ont tout de suite été sanctionnés. Certains ont été suspendus, alors que d’autres sont mêmes incarcérés. Et pour nommer les remplaçants à ces postes vacants, le gouvernement procède par appels d’offre. Mercredi, Alassane Ouattara a été clair devant ses ministres. Plus rien ne sera comme avant et le combat contre la corruption est bien irréversible.

 

Ténin Bè Ousmane

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