La cinquième phase du dialogue politique, ouverte le 16 décembre 2021, puis interrompue par la suite, reprendra ce jeudi 20 janvier 2022. Après avoir dénoncé un manque de volonté et de sincérité dans la conduite de ce dialogue, le PDCI RDA et le PPA-CI viendront-ils à la table des discussions ?
Ouverte le 16 décembre 2021, c’est ce jeudi 20 janvier 2022 que va reprendre la cinquième phase du dialogue politique. L’information a été communiquée à la presse, le 13 janvier dernier, par les services du ministère de l’Intérieur et de la sécurité qui pilote ce processus. Si l’on s’en tient à cette même note, ce jeudi 20 janvier va consacrer le démarrage des travaux en comité restreint qui est un cadre de discussion approfondie, conformément au mode opératoire à chaque phase du dialogue politique. Selon toute vraisemblance, toutes les parties prenantes à ce dialogue devraient être présentes demain, pour continuer ce qu’elles ont commencé le 16 décembre, en présence du Premier ministre Patrick Achi. Mais avant l’ouverture de ce cinquième round des discussions, le PDCI-RDA et le PPA-CI pourraient être pris dans un gros dilemme. De fait, ce n’est un secret pour personne. Après l’ouverture des débats, le 16 décembre 2021, et surtout après la conférence de presse du procureur de la République du 27 décembre 2021, ces deux partis ont dénoncé des manœuvres qui, selon eux, étaient des stratagèmes pour empêcher, sinon entacher la bonne conduite du processus. Dans cette dynamique, le PDCI-RDA et le PPA-CI ont respectivement publié, les 29 et 30 décembre 2021, des déclarations pour s’interroger sur la sincérité du dialogue politique initié par le gouvernement. Et pour mieux se faire entendre, ces deux partis ont produit le 5 janvier 2022, une déclaration conjointe dans laquelle ils dénoncent ces mêmes manœuvres. La question qui se pose dès l’annonce de cette reprise du dialogue politique, c’est la participation ou pas de ces deux partis pour qui le processus est manifestement vicié. En agitant le chiffon rouge du manque de sincérité et de volonté, les présidents de ces deux partis qui se trouvent être des anciens présidents de la République, avaient cru que leur message allait contraindre le gouvernement à flétrir sa position pour que le procureur abandonne la procédure. À la vérité, si la procédure suit son cours, le président Henri Konan Bédié qui a été le chef d’orchestre de la désobéissance civile, ne saurait dégager sa responsabilité, parce qu’il est celui-là même qui a donné le mot d’ordre ayant été à la base des 85 morts et des nombreux dégâts matériels. Idem pour le PPA-CI qui, à l’époque des faits, se faisait appeler EDS. Comment s’asseoir à une table de discussion, sachant pertinemment qu’il y a une procédure en cours à laquelle on ne peut pas se soustraire ? L’astuce trouvée par Bédié et Gbagbo, était donc d’agiter le chiffon rouge du manque de volonté et de sincérité pour dénoncer une suspicion sur l’attitude du procureur de la République. Mais la mayonnaise n’a pas pris. Quand le RHDP est monté au créneau pour remettre les pendules à l’heure dans une déclaration très musclée, le PDCI et le PPA-CI sont rentrés, chacun, dans sa coquille. Et plus personne n’est revenu sur les arguties du manque de volonté ou de sincérité. Alors question : Le PDCI et le PPA-CI seront autour de la table ce jeudi 20 janvier 2022 ? S’ils mettent de l’eau dans leur vin et viennent à la table des discussions, ils seront en porte-à-faux avec leur déclaration du 5 janvier et vis-à-vis de leurs militants, parce que la procédure judiciaire qu’ils ont dénoncée suit son cours au niveau du Procureur de la République. S’ils ne viennent pas aussi, l’opinion retiendra qu’ils sont dans la surenchère politique. Alors, viendront-ils ? Ne viendront-ils pas ? Rendez-vous demain à la Primature pour le savoir.
Kra Bernard