Politique

Soutien au coup d’État au Mali : Quand le parti de Gbagbo fait de la cause des putschistes, un fonds de commerce

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Des partisans de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo ont pris part à la marche organisée, vendredi 14 janvier 2022 par les putschistes au pouvoir au Mali. Après le soutien apporté à la junte à travers une déclaration produite le 11 janvier par son parti, le PPA-CI, voilà que des pro-Gbagbo vont bien au-delà des mots pour battre le pavé aux côtés des amis des putschistes.

 

Au cours de la marche organisée vendredi dernier par les sympathisants de la junte au pouvoir au Mali, une banderole, brandie dans la foule, a fait le tour de la toile. Et pour cause, le nom de l’ex-président Laurent Gbagbo y était bien mis en évidence. « Laurent Gbagbo tu a vais (sic) raison. Vive le PPA-CI. Vive le Mali », était-il en effet inscrit. Une banderole qui a fait dire que des partisans de l’ex-chef de l’État, fondateur d’un nouveau parti dénommé PPA-CI, se sont invités ce vendredi-là aux côtés des « amis » des putschistes de Bamako. Et cela, après le soutien apporté par Gbagbo et son parti à la junte à travers un communiqué rendu public la semaine dernière. Le PPA-CI « se tient fermement aux côtés du peuple frère du Mali à qui il exprime toute sa solidarité », était-il mentionné dans ledit communiqué.

À en croire un membre de la direction de la communication du PPA-CI, ceux qui brandissaient cette banderole en l’honneur de Gbagbo sont bien ses partisans. Certes, a-t-il précisé, le parti fondé par l’ex-chef de l’État « n’a pas envoyé une délégation officielle à Bamako ». Toutefois, a-t-il renchéri, « cette pancarte doit être celle de la représentation PPA-CI à Bamako. L'actualité montre chaque jour que le parti est en pleine implantation en Côte d'Ivoire et partout à l'extérieur du pays ». Ceux qui ont marché à Bamako aux côtés des putschistes et brandissaient cette banderole, sont bien des partisans de l’ex-chef de l’État. Et, au dire de ce membre de la direction du PPA-CI, ils avaient de bonnes raisons de s’associer à cette mobilisation des pro-juntes. « Pour savoir si le PPA-CI est contre les sanctions CEDEAO, il suffit de re-consulter la déclaration déjà produite par le parti ; cette pancarte à la marche de ce vendredi à Bamako tire donc sa légitimité de son existence dans le positionnement sans ambiguïté du PPA-CI contre les sanctions CEDEAO que le parti trouve excessives et inappropriées », justifie-t-il ce soutien de ces partisans de Gbagbo aux putschistes de Bamako.

 

 

 

 

La junte applaudie par le PPA-CI

 

En effet, leur présence à la marche, aux côtés de ceux qui applaudissent le colonel Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel Maïga, vient traduire en acte, le soutien verbal apporté par le parti de Gbagbo aux auteurs du coup d’État contre le président alors en exercice, Ibrahim Boubacar Kéita alias Ibk, décédé hier dimanche 16 janvier 2022. Il y a quelques jours, en effet, le PPA-CI vitupérait contre la CEDEAO pour avoir pris, à l’encontre de la junte au pouvoir au Mali, des « mesures de rétorsion » qu’il juge « excessives et impertinentes ». Non contents de blâmer les chefs d’État de la CEDEAO qui ont pris ces mesures de rétorsion, Gbagbo et son parti ont même justifié le recours de plus en plus aux coups d’État en Afrique subsaharienne, notamment. « Le PPA-CI fait remarquer cependant que cette situation et celle que nous observons ailleurs, sont les conséquences directes du recul de la démocratie dans l’espace communautaire les 10 dernières années », écrivaient-ils dans le communiqué en date du 11 janvier.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Gbagbo et son parti semblent vouloir faire de la cause des putschistes maliens, un fonds de commerce. Tout porte à croire qu’ils y voient une cause quelque peu similaire à celle qu’ils défendaient du temps où ils étaient au pouvoir en Côte d’Ivoire. Pour ces néo-panafricanistes, ce qui se joue au Mali, c’est le combat pour la souveraineté de ce pays, c’est la défense de sa volonté de s’affranchir de la tutelle des autorités françaises pour rechercher d’autres partenaires internationaux. Soit. Mais là où on ne suit plus l’ex-chef de l’État, c’est quand il donne l’impression d’apporter sa bénédiction aux auteurs d’un coup d’État, lui qui se fait pourtant, passer pour un démocrate. Voilà toute l’incohérence de la démarche de Gbagbo et ses partisans qui devraient avoir honte de brandir des putschistes comme des modèles.

 

 

Assane Niada

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