Politique

Après la sortie de Guillaume Soro : Soro Kanigui confond l’ex-PAN

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Dans une publication hier sur les réseaux sociaux, le député Kanigui Mamadou Soro a réagi à la sortie de l’ancien président de l’Assemblée nationale, le 31 décembre dernier. L’Avenir vous la propose.

 

« (…) Je trouve honteux et ridicule que quelqu'un qui aspire à diriger notre pays tente de convaincre l'opinion publique qu'il était normal que le Président de la république de l'époque, prenne deux milliards de l'argent public pour lui offrir une villa. Comment peut-on revendiquer, comme un syndicaliste vénal, un acte manifeste de corruption des élites politiques ? Tantôt Guillaume Soro prétend que la maison n'a jamais porté son nom ; tantôt il dit que la maison était pour accomplir sa mission de premier ministre ; tantôt il explique que monsieur Gbagbo lui a donné une maison et que le Président de la république, Alassane Ouattara la lui a arrachée. Mais enfin !

 

Révélations troublantes

 

 Comme vous êtes allié aujourd'hui à monsieur Gbagbo, la cohérence veut que vous lui demandiez de témoigner pour affirmer et confirmer que c'était un don gracieux. Surtout un don supplémentaire au chef de sa rébellion déjà milliardaire pour qui il avait exceptionnellement doublé le budget de souveraineté de la primature qui était passé de 15 milliards à plus de 35 milliards de FCFA; au moment où le même Gbagbo balançait dans le visage des fonctionnaires et je cite " je n'ajouterai aucun centime sur vos salaires "; au moment où des millions de jeunes ivoiriens attendaient de l'État une petite aide pour lancer leurs entreprises, l'État se montrant de plus en plus incapable de les embaucher, que Gbagbo vienne dire aux Ivoiriens qu'il avait autorisé que le trésor public achète une maison de deux milliards gracieusement à Guillaume Soro après avoir doublé son budget de souveraineté récolté dans la moitié du territoire.

 

« Vous avez dit gouverner autrement ! » 

 

Je voudrais enfin vous rappeler qu'au moment des faits, nous étions en 2008. En 2008, les éléments des forces nouvelles souffraient à obtenir leurs primes de savons qui n'étaient que de 5000 F CFA par personne. De nombreux éléments ont perdu la vie pour une modique ordonnance. Aujourd'hui, tous ces éléments, qu'ils soient dans l'armée ou bien démobilisés, découvrent, effarés que leur chef s'était fait offrir clandestinement une villa de deux milliards de Francs CFA par celui que nous combattions. Jamais, il n'a informé qui que ce soit, pas même après la chute du régime, nous qui, naïvement, tenions des réunions dans ladite résidence pour le " porter au pouvoir ". Il est vrai que quand on est pris la main dans le sac public, s'expliquer, c'est s'enfoncer.

 

« Une turpitude ne peut blanchir une autre »

 

Tout homme politique sérieux qui veut briguer un mandat électif (je dis bien la conquête démocratique et loyale, surtout du pouvoir d'État) doit, c'est une invariance de la lutte partisane, savoir que, dès qu'il exprimera ses ambitions, l'appareil d'État ira fouiller dans chaque millimètre de sa vie. Ses adversaires politiques en feront autant. Et c'est normal parce que le peuple doit être protégé contre les voleurs et tous les corrompus en goguette pour les joutes électorales. Aux Etats-Unis, l'on se souvient des courriels de la candidate démocrate, madame Hillary Clinton ; en France, il y a aussi l'affaire DSK, le putatif candidat socialiste contre dame Nafissatou Diallo de New York, pour ne citer que ces deux cas emblématiques que les citoyens du monde ont appris.

 

« Ouattara détenait une preuve irréfutable contre Soro... » 

 

Demandez à Guillaume si un seul jour il a informé un membre de son cercle restreint sur son bien mal acquis ou encore sur le fait que le Président Ouattara l'avait pris la main dans le sac maudit de ses entourloupes putschistes en 2017. Mieux, le Président de la république détenait une preuve irréfutable contre lui, nous incriminant tous, y compris plusieurs militaires. Une cassette audio contre lui, l'incriminant indéniablement et formellement avait permis aux sachant de l'époque de lancer la boutade " c'est bouclé, c'est géré ". Demandez à Guillaume Soro s'il avait informé son entourage restreint ne serait-ce que pour trouver une solution avant 2020.

Je me souviens qu'en 2017, l'ancien Premier ministre feu Amadou Gon Coulibaly, avait effectué une visite fraternelle dans le Kafigue. Le jour même de son arrivée, Guillaume m'avait appelé très tôt le matin pour me dire qu'AGC y allait pour annoncer à mes parents que je préparais un coup d'État avec lui et que je recevais des militaires chez moi chaque fois que j'étais à Korhogo. Il me dit alors que ce n'était pas une bonne idée de me rendre à la cérémonie. Après le coup de fil, j'ai réfléchi. Je me suis dit que ce n'était pas possible parce que Guillaume, lui-même était toujours président de l'Assemblée nationale. Le Premier ministre ne pouvait pas le laisser à Abidjan et aller porter de telles accusations à Sirasso. J'ai donc décidé d'aller à la cérémonie.

Ce jour-là, en plein discours, le Premier ministre m'interpella sur le fait que je ne portais pas le pagne de la cérémonie. " Kanigui, je vais te parler, non pas en tant que Premier ministre parlant au Député, mais de grand frère à petit frère : " Pourquoi tu ne veux pas porter mon pagne ? Je t'ordonne de porter mon pagne avant le repas. On est senoufo et c'est ton grand frère qui te parle ". Se retournant vers les parents il leur dit : " Ne vous inquiétez pas pour ce qui se passe entre Kanigui et moi. Ce qui me fait mal, c'est qu'avec Kanigui, on a fait trop de choses au RDR et à Korhogo. Le voilà assis et il sait de quoi je parle ". Ce jour-là, je pris le repas avec le Premier ministre, le Ministre Touré Mamadou et le Président Amadou Soumahoro alors Président du groupe parlementaire RHDP. La question du fameux coup d'État ne fût pas abordée. Comme la plupart des détenus du 23 décembre 2019, ce sera devant le doyen des juges d'instruction, deux mois après notre arrestation, que nous saurons réellement ce qui opposait Guillaume Soro au régime.

 

« Je ne suis pas comme Guillaume Soro » 

 

4. Sachez que je ne suis pas comme Guillaume Soro. Je suis Député pour la troisième fois élu de façon triomphale surtout après ma sortie de prison. Je ne suis donc pas chômeur. C'est Guillaume Soro qui se croyait chômeur parce qu’il n'était plus président de l'Assemblée nationale alors qu'il était député. Moi je suis fier d'être Député. Je n'ai jamais couru derrière une quelconque nomination et je ne le ferai jamais. Guillaume a été premier ministre pendant cinq ans. Il sait quels sont ceux pour lesquels il a négocié des profils de carrière et autres. Moi je suis aujourd'hui ce que j'ai toujours été, soutenu par le terrain politique. Pour moi le terrain politique est non négociable. Je suis donc fier et libre.

En définitive, on s'est, pour une fois, trompé de combat en suivant Guillaume Soro. On a parfois envie de se taire par humilité et laisser le temps nous blanchir. On est obligé malheureusement, par engagement républicain, de vous rappeler la vérité historique et démocratique. En Côte d'ivoire, les gens qui, comme moi, marquent leur territoire chaque jour, soutiennent le Président Alassane Ouattara et vous laissent peu d'espace pour exister politiquement si ce n'est sur les réseaux sociaux. Je vous reviens très très bientôt pour enfin vous donner ma version, avec preuve, de notre désaccord en 2020. Vous voulez savoir qui a trahi qui ? Je vous le dirai. Pour l'instant voilà ce que je pense de votre 31 décembre. Que Dieu bénisse la Côte d'ivoire.

Mamadou Kanigui Soro » 

 

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