Des partis membres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) comme le Mouvement des forces d’avenir (MFA) et le Parti ivoirien des Travailleurs (PIT) ne sont pas contents du traitement dont ils font l’objet au sein du parti d’Alassane Ouattara.
Le RHDP, le parti présidentiel, a organisé son Assemblée générale constitutive le 16 juillet 2018 à Abidjan, un conclave au terme duquel, le chef de l’État Alassane Ouattara a été désigné pour présider cette formation politique. Cette Assemblée générale constitutive du RHDP a ainsi consacré son unification avec la dissolution de fait des partis membres de cette coalition comme le Rassemblement des républicains (RDR), le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA), le Parti ivoirien des travailleurs (PIT), l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI).... Cependant, dans la pratique de la gestion commune du pouvoir d’État, des voix issues de ces ‘’anciens partis politiques’’, fondus au parti unifié, continuent de se faire entendre, non pas en qualité du RHDP, mais de leurs partis originels. Ils disent placer beaucoup d’espoir dans la réforme en cours du parti présidentiel. « Nous sommes inquiets de la tournure qu’avait prise les choses sous l’ex-direction exécutive et inquiets de la façon dont la restructuration est menée, conduite sans les partis signataires, membres à part entière du RHDP que nous sommes », soutenait ce dimanche 5 décembre 2021, Yaya Fofana, se présentant comme étant le président du MFA. Un peu plus tôt, le 18 septembre 2021, M. Fofana animait conjointement une conférence de presse avec des représentants du PIT, de l’UPCI et LIDER pour plaider en faveur de leur prise en compte dans la gestion du RHDP. Ils demandaient « aux instances dirigeantes du RHDP de tenir compte de la présence des sensibilités politiques dans l’animation du parti » présidentiel.
Faut-il rappeler que le RHDP, alors groupement politique, s’est unifié en parti politique en incluant plusieurs partis politiques. Cela a été acté lors de l’Assemblée Générale constitutive de ce groupement politique en juillet 2018. Mais dans les faits, l’on note que hormis le Rassemblement des républicains (RDR), le parti originel d’Alassane Ouattara, plusieurs autres partis, comme le MFA et le PIT continuent de revendiquer leur appartenance à leurs partis originels. Ces partis membres du RHDP organisent même des rencontres comme celle du week-end dernier par le PIT, pour renouveler ses instances.
Contradiction internes
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces entités politiques sont en proie à des crises. Ceux qui ‘’battent le pavé’’ pour revendiquer leur prise en compte dans la gestion du RHDP ne sont pas reconnus par tous au sein de ces formations politiques respectives. Le MFA est disputé par Yaya Fofona et Siaka Ouattara qui revendiquent chacun, la présidence. C’est le cas pour le PIT où Kouassi Mermoz revendique la présidence, contre le président reconnu Séka Séka Joseph… Dimanche dernier, Yaya Fofana était venu soutenir une cérémonie de renouvellement des instances du PIT, sous la direction de Kouassi Mermoz. À cette occasion, M. Fofana, au nom du MFA, disait attendre beaucoup de la restructuration du parti présidentiel, estimant que malgré le rôle aussi minime que le MFA et le PIT ont joué dans l’avènement au pouvoir du RHDP, la majorité de leurs militants ne soient pas associés aux prises de décisions, encore moins aux activités du RHDP. « Nous souhaitons la mise en place d’organes centraux sur la base du quota appliqué depuis 2005 afin que ces structures soient l’expression de la véritable histoire et de la composition du RHDP », espère-t-il. Ces coups de gueule au sein de ces « petits partis » membres du RHDP pourront-ils influer sur la restructuration voulue par Alassane Ouattara ? Quelle légitimité peut-on accorder à ces revendications ?
Lahassana Barro
