L’information a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux et la vidéo a tourné en boucle dans plusieurs groupes WhatsApp. Jean-Louis Billon, député de Dabakala et cadre du PDCI-RDA, a fustigé le fonctionnement de la Couverture maladie universelle (CMU) en dénonçant son caractère inopérant.
« Voilà ma carte de la CMU. On nous dit que c’est gratuit et quand on va à l’hôpital, ce n’est pas gratuit ». Ce bout de phrase de l’ancien ministre du Commerce a fait couler beaucoup d’encre et de salive et a donné du grain à moudre aux négateurs des évidences, pour qui, il faut critiquer pour critiquer. Ainsi donc, après cette sortie de Jean-Louis Billon à l’Assemblée nationale, les thuriféraires et les influenceurs du dimanche, proches de l’ancien parti unique, ont trouvé-là, l’arme fatale pour discréditer la Couverture maladie universelle de Ouattara. À la vérité, c’est un jeu de rôle savamment planifié dans les officines du parti de Bédié pour discréditer ce projet social du gouvernement. Le premier cadre du PDCI à avoir dégainé contre la CMU, est son porte-parole Soumaïla Bredoumy qui a dénoncé un « caractère anticonstitutionnel » de la CMU. Après lui, c’est Jean-Louis Billon, qui s’occupait de la propagande au sein du Secrétariat exécutif qui a pris le relais. Après lui, d’autres assurément, prendront le relais.
Mais cette bronca contre la CMU n’est que la manifestation de la mauvaise foi des cadres du PDCI-RDA qui ont décidé de verser dans la manipulation pure et simple. Le fait le plus ahurissant, c’est la sortie du porte-parole du PDCI-RDA qui dénonce une violation de la Constitution. Sauf mauvaise foi ou ignorance, ce député devrait pourtant savoir que c’est l’Assemblée nationale à laquelle il appartient et qui est l’incarnation de la volonté du peuple par excellence, qui a voté en 2014, la Loi n°2014-131 du 31 mars 2014 instituant la Couverture maladie universelle et consacrant son caractère obligatoire. En 2014, tous les élus du parti de Bédié ont voté cette loi, parce qu’elle venait pour révolutionner la couverture sociale en Côte d’Ivoire, un demi-siècle après son indépendance.
Incapacité, mauvaise foi et manipulation….
Aujourd’hui où il est dans l’opposition, il trouve le moyen de soutenir qu’une loi votée par la représentation du peuple, est anticonstitutionnelle. L’on comprend aisément qu’au PDCI-RDA, la politique a ses raisons que le bon sens ignore. Le second bagout, c’est celui de l’ancien ministre du Commerce qui affirme sur un ton péremptoire que « la CMU n’est pas gratuite ». Après cette sortie de route du député de Dabakala, une question mérite d’être posée : Jean-Louis Billon qui fait partie des premiers fortunés de ce pays, est-il allé une seule fois dans un centre de santé que fréquentent les populations de Ganzagueville, Bromakôté, Derrière rail ou Yaosehi, pour expérimenter sa carte CMU ? La réponse coule de source.
Ici encore, l’on se rend compte que ce lieutenant de Bédié est en plein dans la manipulation et la désinformation. Comme dans la mise en œuvre de tout programme, il y a certes, des réglages à faire de la mise en œuvre de la CMU, mais il est clairement établi qu’à ce jour, la Carte CNAM qui constitue l’assurance santé de base, offre plus d’avantages que l’assurance santé de la MUGEF-CI qui est l’assurance de tous les fonctionnaires en Côte d’Ivoire. Et ceci, tant au niveau des prestations couvertes comme les consultations, les examens, les hospitalisations et les médicaments. Ces prestations et produits sont couverts à 70% par la CMU contre 70% pour le médicament seulement dans le cadre de la MUGEF-CI. Alors question : Pourquoi Billon ne décrit pas la cherté de l’assurance MUGEF-CI dont les produits et prestations sont plus chers que ceux de la CMU ? Ici encore, l’opinion peut aisément se rendre compte que le vieux parti et ses cadres sont dans le déni permanent. Il est vraiment que les critiques permettent d’améliorer tout projet, mais quand il s’agit du bien-être des populations, il faut se garder de faire la politique politicienne. Avec la Couverture maladie universelle, le président de la République veut offrir une chance aux populations vulnérables, à tous ces déshérités des quartiers populaires et aux populations des zones rurales, d’avoir accès à des soins de santé de qualité. À défaut de l’y encourager et de faire des critiques objectives et constructives, il faut se garder de tomber dans la manipulation.
Kra Bernard