La France va reprendre sa coopération militaire avec le Mali, a annoncé le ministère français des Armées vendredi dans la soirée. Une décision réaliste, estime Lemine Ould Salem, journaliste spécialiste du Sahel. L'interruption de cette coopération militaire, annoncée il y a moins d'un mois par Paris, au lendemain du deuxième coup d'État à Bamako, présentait selon lui des risques de radicalisation islamiste au Mali.
RFI : Que pensez-vous du timing de la reprise de la coopération militaire française au Mali ? Pourquoi cette annonce maintenant ?
Lemine Ould Salem : Il faut d’abord rappeler que l’annonce de la suspension de la coopération avec l’armée malienne, puis celle de la transformation de [l’opération] Barkhane ont été très mal reçues au Sahel, mais aussi à Paris. Il semblerait même que la décision d’arrêter la coopération avec l’armée malienne ait été prise sans consultation avec les militaires qui eux n’ont jamais - paraît-il - été favorables à cette décision.
Donc la reprise de la coopération avec l’armée malienne, annoncée vendredi, signifie selon moi qu’Emmanuel Macron a fini par revenir à la raison, en étant réaliste. Comment maintenir une présence de l’armée française dans un pays avec lequel il n’y a plus de lien ? Cette décision ne peut qu’être bien reçue, aussi bien dans les capitales sahéliennes qu’à l’état-major français.