Cette zone qui est une agglomération de hameaux où vivent des milliers de personnes, est régulièrement le théâtre de combats depuis le début du conflit malien en 2012, étant donné sa situation à la confluence des zones d’influence de différents groupes armés. C’est donc après de violents combats avec d’autres groupes armés de la région et des djihadistes rivaux ayant fait allégeance à Al-Qaà¯da, que cette localité est finalement tombée aux mains des assaillants. Pour l’heure, aucun bilan humain n’était disponible.
Cette attaque montre une volonté manifeste d’étendre le territoire des hommes affiliés à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), qui multiplie les opérations au-delà de la zone déjà sous son emprise.
Des combattants du groupe pro-gouvernement Mouvement de salut de l’Azawad (MSA) et d’ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui ont combattu l’Etat malien avant de signer un accord de paix en 2015, sont aussi présents dans la zone.
« Les gens de l’EIGS sont arrivés cet après-midi sur des motos, les combats ont duré trois heures », a dit mardi soir à l’AFP un combattant du MSA qui a pris part aux combats avant de se replier et qui a été joint par téléphone satellitaire.
Cette zone ainsi que plusieurs autres d’ailleurs échappent de fait au contrôle de l’Etat. Pourtant dans un communiqué, l’armée malienne a dit mardi soir avoir conduit une « reconnaissance offensive » par avion au-dessus de Talataye. « Grâce aux actions offensives menées, nos forces armées ont remporté des victoires décisives contre les groupes obscurantistes. Ces actions ont également permis à l’Etat de réaffirmer son autorité sur une grande partie du territoire national », déclarait ainsi mardi le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop.
Pendant ce temps, le Conseil de sécurité a reconduit pour un an le régime des sanctions contre le Mali. C’est à l’unanimité que ce Conseil a adopté une résolution prorogeant le régime des sanctions, en cours depuis 2017 contre le Mali. L’ interdiction de voyager et un gel des avoirs, qui s’appliquent aux personnes et entités désignées par le Comité créé par la résolution 2374 (2017), notamment pour le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre ou de financer au Mali, des actes qui violent le droit international humanitaire sont entre autre les sanctions qui les concernent.
L’ONU a en outre, décidé de reconduire jusqu’au 30 septembre 2023 le mandat du Groupe d’experts prévu par le même texte.