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LE PRINTEMPS DES COLOMBES EN CÔTE D’IVOIRE

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Le chef de l’État ivoirien et son prédécesseur se sont rencontrés le 27 juillet 2021. Le moins qu’on puisse dire au terme de cette rencontre historique, c’est que la moisson a été largement au-delà de la promesse des fleurs. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, depuis le débat télévisé de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, ne s’étaient plus jamais parlé jusqu’à cette mémorable date du mardi 27 juillet 2021. Au-delà du symbole, la posture de chacune de ces personnalités et les propos qu’elles ont tenus au terme de leur tête-à-tête, laissent clairement entrevoir que la paix et la cohésion sociale ont un bel avenir en Côte d’Ivoire. Si l’on s’en tient aux événements malheureux qui se sont produits en 2011, à la suite du scrutin présidentiel de 2010 où chacun de ces hommes revendiquait la victoire et aussi les violences qui ont suivi, l’on peut aisément affirmer que la rencontre du 27 juillet a scellé la paix des braves. Ces photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux et barré la Une de la quasi-totalité des journaux ivoriens où l’on voit Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, tout sourire, main dans la main, sont la preuve que cette scène était beaucoup attendue des populations. Depuis la mort du premier président Félix Houphouët-Boigny, les Ivoiriens ont beaucoup attendu cette scène et cette image où un président en exercice et son prédécesseur immédiat, sont assis côte à côte pour l’intérêt supérieur de la Nation. Au nom de la paix dans leur pays, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo l’ont fait. La rencontre du 27 juillet vient enfin conjurer à minima, cette malédiction qui fait que depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il n’y a jamais eu de passation de pouvoirs entre un président entrant et un président sortant. Il est vrai que ce qui s’est passé le 27 juillet n’est pas une passation de charges, mais l’histoire retiendra que c’est la première fois qu’un président en exercice et son prédécesseur immédiat se rencontrent sous cette forme et dans une telle ambiance au Palais présidentiel. Ce qu’il convient également de retenir, c’est que cette rencontre vient fermer définitivement la parenthèse de la crise post-électorale que certains acteurs ont fermé partiellement ou artificiellement. Le débat est clos. Alassane Ouattara a été le vainqueur de l’élection présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire et son prédécesseur Laurent Gbagbo le reconnait en cette qualité. C’est donc le lieu d’interpeller les faucons de tous les camps pour ne pas venir perturber ce printemps des colombes en Côte d’Ivoire. On le sait, il y a des acteurs qui ne prospèrent que dans les situations de troubles. Ces derniers doivent revoir leurs projets, parce qu’Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ont décidé de taire les rancœurs du passé pour l’intérêt supérieur de la Nation.  

Dans quelques jours, la Côte d’Ivoire va commémorer le 61e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale. Et comme un bonheur n’arrive jamais tout seul, l’on annonce la présence de trois personnalités qui ont dirigé le pays à cette fête. Il s’agit du président en exercice, Alassane Ouattara et ses deux prédécesseurs que sont Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Si cette information se confirme, l’image qui sera prise le samedi 7 août sera la photo de l’année en Côte d’Ivoire. L’on pourra ainsi dire qu’en trois semaines, la Côte d’Ivoire a réalisé ce qu’elle n’a pas pu faire en presque 30 ans. Il faut donc saluer et encourager ce vent du renouveau qui souffle sur la Côte d’Ivoire. L’autre fait qui vient agrémenter et bercer ce printemps des colombes, c’est la notification de la Cour pénale internationale à renoncer à toutes les poursuites contre l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo. Déjà en 2015, le chef de l’État s’était engagé à ne pas transférer l’épouse de son prédécesseur et tout autre Ivoirien à La Haye, dans la mesure où les juridictions nationales ont retrouvé leur fonctionnement normal. Hasard du calendrier ou coup de pouce du destin, cette décision de la CPI de ne plus poursuivre l’ancienne Première dame est un autre acte qui vient consolider le vent de décrispation qui souffle sur la Côte d’Ivoire. Au total, si donc les trois principaux protagonistes qui se luttent le fauteuil présidentiel en Côte d’Ivoire depuis la disparition du père fondateur Félix Houphouët-Boigny ont décidé de fumer le calumet de la paix, il n’y a pas de raison que leurs partisans respectifs et l’ensemble des populations n’accompagnent pas cet élan, parce que la Côte d’Ivoire vient de trop de loin pour retomber dans les mêmes travers qui ont balafré la jeune histoire de la patrie de l’hospitalité et de la vraie fraternité.

Kra Bernard

 

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