Voilà un Premier ministre par défaut, pour ne pas dire par intérim, qui profite d'une tribune pour étaler son inculture à la face du monde. Quelle honte ! De quoi s'agit-il ? Le nommé Abdoulaye Maïga, précédemment haut parleur de l'armée malienne, s'est permis de gros écarts de langage, samedi 24 septembre 2022, à la tribune des Nations unies. Il aurait dû saisir l'occasion pour plaider une assistance plus accrue du monde au Mali et solliciter une mobilisation des organisations humanitaires dans son pays pour aider les dizaines de milliers de Maliens en situation de détresse. Au lieu de cela, Abdoulaye Maïga s'en est pris, avec virulence, à la Cedeao, l'Onu, la France, le Niger et la Côte d'Ivoire.
Maïga supporte mal qu'on dise à son pays qu'il a pris en otage 46 soldats ivoiriens et qu'il fait du chantage à la Côte d'Ivoire. En clair, les présidents de la Cedeao, du Sénégal, du Niger, le secrétaire général des Nations unies et le ministre des Affaires étrangères du Nigeria ont déclaré, à la face du monde, que les soldats ivoiriens détenus injustement au Mali ne sont pas des mercenaires. Nos soldats de Kati ont piqué une crise d'urticaire. Comme une locomotive en folie, ils ont déraillé et tentent d'emporter, dans leur folie, ce qui se trouve sur leur passage.
Les souverainistes d'un dimanche de Kati sont désormais en palabre avec tout le monde. Tous leurs voisins sont devenus leurs ennemis. Même ceux qui ne sont pas leurs voisins sont pris à partie. Ah Assimi ! Tu oublies vite hein. Tu oublies que la Côte d’Ivoire est un peu comme le grenier du Mali.Tu oublies qu'il suffit que le président Ouattara déconnecte l'électricité pour que tu sois plongé dans le noir.
Tiens, j'oubliais aussi que le carburant utilisé pour alimenter les vieux groupes électrogènes que tu as achetés sur le marché noir ne fonctionnent qu'avec le carburant. Or, ce carburant, tu le prends en Côte d’Ivoire, précisément à Yamoussoukro. Tu oublies que le riz que tu manges vient dans des bateaux qui accostent au port d'Abidjan. Assimi Goïta, tu oublies vite hein. Tu oublies que la Côte d’Ivoire et le Mali sont liés par l'histoire et les peuples.
Si ma mémoire est bonne, tu nous dois de l'argent. Tu ne paies pas crédit et c'est toi qui joue au cowboy. J'oubliais aussi. Quand on est souverain, on fait l'effort d'être indépendant. Sinon, si notre survie dépend d'un tiers, on est dépendant. Ce n'est pas compliqué à comprendre pardi. Les bruits que tu fais, avec tes camarades colonels, autour du traditionnel thé à Kati, ne sont que du vent. Tes causeries de grin de thé doivent rester entre les quatre murs de tes bureau climatisés de Kati.
Au fait, ton haut parleur, le désormais héros Abdoulaye Maïga a oublié de t'informer que les vieux avions albatros que tu as achetés ne peuvent même pas voler loin de Bamako. Ces vieux chasseurs qui ne peuvent même pas attraper un rat, sont juste bons pour flatter ton orgueil démesuré. Assimi, en tout cas, ce n'est pas très malin de t'attaquer à tes voisins. Quand ça va péter, qui volera à ton secours ? Tes nouveaux amis russes s'engraissent à Kati depuis que les barbus en ont couché quelques uns.
Il paraît que tu leur as donné un gisement de minerais quelque part au Mali ?
Interroge l'histoire et tu verras que les gisements ne sauvent pas un pouvoir, surtout quand il est acquis à la sueur du front des civils. Certains ont donné puits de pétrole à des "impérialistes" dans l'espoir de rester au pouvoir. Ils en ont été chassés. Ils peuvent te donner des conseils. Assimi, tu oublies aussi que ton pouvoir est celui des mouvements de protestation du 5 juin. Tu as chassé celui à qui le pouvoir a échu, quand IBK a été chassé. En bon français, on doit t'appeler imposteur ou usurpateur. Heureusement que tous tes amis ne sont pas aussi cupides et voraces comme toi. D'ailleurs, il y en a qui pensent que tu agis mal. En tout cas, tu es prévenu. Nous, on a compris depuis longtemps que tu n'es pas malin.
Yacouba DOUMBIA