Le statut de PPTE est une classification accordée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à certains pays qui répondent à des critères stricts. Lancée en 1996 et renforcée en 1999, cette initiative vise à rendre la dette des nations les plus vulnérables du monde soutenable, à condition qu'elles remplissent quatre conditions essentielles.
👉🏾Premièrement, un pays doit être éligible uniquement à une assistance concessionnelle ("IDA-only") de la part du FMI et de la Banque mondiale.
👉🏾Deuxièmement, il doit faire face à un niveau d'endettement jugé insoutenable.
👉🏾Troisièmement, il est requis que le pays ait mis en œuvre de manière satisfaisante des réformes et des politiques économiques saines.
👉🏾Enfin, il doit avoir développé un Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP).
Pour être classé PPTE, il faut avant tout une décision du FMI et de la Banque mondiale. Or, le dernier rapport du FMI soutient que la dette de la Côte d’Ivoire est soutenable jusqu'en 2030. Nous mettons au défi quiconque de sortir un communiqué de ces deux institutions à cet effet relatif à l'adhésion de la Côte d’Ivoire à l'initiative PPTE. Le document qui a suscité cette vaine polémique est un projet de texte relatif à la ratification de la facilité africaine de soutien juridique. C'est une procédure normale quand l’État adhère à des institutions ou à des accords internationaux. Le fait que le sigle PPTE est apparu dans le document a donné lieu à une déduction tendancieuse du journaliste en question. Cela est intellectuellement et professionnellement incorrect. Pour un journaliste de sa trempe, l'interprétation qu'il donne de cet accord est légère et traduit une volonté manifeste de manipulation de faits évidents pour salir la réputation d'un pouvoir.
En conclusion, nous, journalistes, devons-nous engager à comprendre les complexités des sujets économiques et financiers et à communiquer des informations précises. À ce propos, les journalistes, surtout les seniors, doivent faire preuve de plus de rigueur en ne s’écartant pas du principe sacro-saint du journalisme : les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.
Yacouba Doumbia