Combien d’entreprises et d’établissements les secteurs formel et informel en Côte d’Ivoire comptent-ils ? Quelle est la répartition spatiale des entreprises et établissements sur le territoire national ? Dans quels secteurs d’activités les entreprises et établissements exercent-elles ? Quel est l’effectif des emplois existant et créés au sein des entreprises et établissements au plan national ? Quelle est la proportion des femmes dirigeantes/propriétaires de ces entreprises et établissements ? Comment mieux accompagner, sur la base de statistiques fiables et exhaustives, le secteur privé moderne et les acteurs du
secteur informel pour la croissance de leurs activités ? Ce sont là, autant de préoccupations et d'interrogations, que le Recensement général des entreprises et établissements de Côte d’Ivoire vient solutionner. Pour cette opération, 3000 agents recenseurs de l’Institut nationale de la statistique (INS) seront déployés sur tout le territoire national, avec pour objectifs de recenser les unités économiques des secteurs formel et informel de l’ensemble des secteurs d’activités (Industrie, BTP, Commerce et Services), à l’exception du secteur agricole. Le coordonnateur technique du Recensement général des Entreprises et Établissements de Côte d’Ivoire (RGEECI), Hervé Franck Akaffou, était l’invité de la tribune d’échange et d’information du Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG), dénommée "Tout savoir sur" (TSS), de ce mardi 5 mars 2024 au Plateau. Il a exhorté à cet effet, tous les acteurs à faire de cette opération une action citoyenne afin que le pays continue sa marche vers son développement harmonieux. Le conférencier a indiqué que l’opération est totalement gratuite et a démarré le 5 mars 2024 à San Pedro. Selon lui, « ce recensement vise à répondre à plusieurs questions cruciales pour le développement économique du pays ». Mis en œuvre chaque 5 ans, cette opération permet à l'Etat de Côte d’Ivoire de « disposer d’une base de données exhaustive et actualisée sur l’ensemble des unités de production formelles et informelles. Surtout le secteur informel qui est peu connu malgré sa forte contribution de plus de 47% au Produit Intérieur Brut (PIB) de notre
pays ». « Le gouvernement exhorte tous les acteurs du secteur privé, de l’informel, des faîtières d’entreprises, des organisations patronales, des élus locaux et des autorités locales à faire de ce recensement une action citoyenne parce que les résultats permettront à la Côte d’Ivoire de continuer sa marche vers son développement », a déclaré le coordonnateur technique du RGEECI du haut de cette tribune. En outre, il s’agira pour l’État de disposer d’un outil de planification des investissements au niveau des différents secteurs d’activités et des zones géographiques. « En 2018, 11 500 entreprises ont été enregistrées dans le cadre du recensement des entreprises », a-t-il fait savoir. Financée par l’Etat de
Côte d’Ivoire et la Banque mondiale à travers le Projet d’Harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest (PHAS) à un peu plus de 6 milliards Fcfa, cette opération de recensement se déroule en 7 grandes étapes dont les deux premières
déjà réalisées. La première concernant l’Elaboration du document, a permis de disposer du document de référence pour l’exécution du projet et de l’ensemble des outils techniques (questionnaires, les fichiers de cartographie, les programmes informatiques de collecte, les programmes statistiques de contrôle de cohérence et de qualité) pour sa mise en œuvre.
La deuxième, la réalisation d’enquêtes pilotes,a été l’occasion de tester toute la méthodologie du Recensement notamment la démarche et les outils de collecte et de tirer les enseignements pour la révision desdits outils techniques. Selon Hervé Franck Akaffou, « à ce jour, nous sommes à l’étape 3, celle du dénombrement (la collecte des données auprès des chefs d’entreprise et des opérateurs économiques du secteur informel) qui a démarrédepuis ce matin mardi 5 mars 2024 dans la Région de San- Pedro. Elle s’étendra sur 2 mois avant le passage à échelle nationale dans toutes les autres régions du pays pour une période de 6 mois de collecte. Quant à la 7e et dernière étape, elle consistera à la publication et la dissémination des résultats globaux définitifs ainsi que des différents rapports à travers plusieurs supports de diffusion. Ces résultats et les micro-données anonymisées seront accessibles à tous les utilisateurs à travers le site internet de l’INS (www.ins.ci) et son centre d’accès aux micro-données appelé « Centre de calcul ». Les résultats seront disponibles en mai 2025 et permettront au gouvernement de connaître la structure du secteur privé et identifier les difficultés des entreprises et des opérateurs du secteur informel en vue de mieux orienter les politiques de promotion de leurs activités et de création de richesses et d’emplois ; cibler les actions étatiques d’accompagnement des entrepreneurs individuels du secteur informel en vue de la modernisation et du développement de leurs activités économiques ; planifier les investissements au niveau des différents secteurs 4 d’activités et des zones géographiques ; orienter la réalisation d’infrastructures économiques (routes, ponts, électricité, eau, aménagement de zones industrielles, construction de centres commerciaux et de marchés de gros modernes, etc.) pour accroître les activités économiques au plan local. Depuis 2012 faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un vaste chantier de modernisation de son appareil statistique pour améliorer la production et la diffusion régulière de statistiques économiques et sociales, et répondre également aux besoins en suivi et évaluation des plans nationaux de développement (PND) et des agendas internationaux.
Manuel Zako