Économie

Malgré les efforts du Gouvernement: Les vraies raisons de l’augmentation du prix du riz sur les marchés

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L’augmentation du prix du riz sur les marchés est une situation mondiale qui touche beaucoup de pays africains et asiatiques. (Photo : DR)
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Le prix du riz dans le monde a augmenté de 9,8% depuis juillet 2023. Une situation qui n’est donc pas propre à la Côte d’Ivoire. Mais quelles sont les vraies raisons de cette situation, malgré les efforts du Gouvernement qui a décidé de plafonner les prix de certaines denrées de grande consommation ?

La Côte d’Ivoire n’en produit pas en quantité, mais c’est l’alimentation la plus consommée dans le pays. Malheureusement, comme de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire enregistre ces derniers temps, une augmentation du prix d’achat de cette alimentation. Le riz, puisque c’est de cette denrée qu’il s’agit, est donc au cœur de tous les débats et de toutes les conversations sur les réseaux sociaux, puisqu’aucun ménage, quelle que soit son appartenance politique ou idéologique, n’échappe à cette situation. Loin d’être une situation propre à la Côte d’Ivoire, le riz est sur le point de provoquer une crise alimentaire dans la plupart des pays africains qui importent la plus grande part des stocks de cette denrée. Comme on peut le présumer, les vraies raisons de cette situation qui indispose tous les consommateurs, sont au-delà de la Côte d’Ivoire. Dans de nombreux pays africains, la part de marché de l'Inde dans les importations de riz dépasse les 80 %. Le pays vend des quantités de brisure de riz à l’Afrique, notamment au Sénégal, au Nigeria, à la Côte d’Ivoire ou au Bénin, mais également en Asie, notamment au Pakistan et aux Philippines et aussi au Moyen-Orient (Turquie, Syrie). Au total, l’Inde assure 40 % du commerce mondial du riz, devant la Thaïlande, le Vietnam et le Pakistan.

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Il se trouve que depuis le 20 juillet 2023, ce pays a interdit les exportations de riz blanc non-basmati pour tenter de calmer la hausse des prix intérieurs. Cette mesure a même été suivie de reportages et de vidéos faisant état d'achats de panique et de rayons de riz vides dans les épiceries indiennes aux États-Unis et au Canada, ce qui a fait grimper les prix dans ces pays. La tonne de riz est passée sur le marché mondial, à 640 dollars contre 480 dollars, il y a à peine 2 mois. Une première depuis au moins 15 ans. Et comme il fallait s’y attendre, cette situation a touché la plupart des pays importateurs de riz comme la Côte d’Ivoire. Le Sénégal, 2e pays africain importateur de riz indien, après le Nigéria et devant la Côte d’Ivoire, est un habitué de la hausse du prix du riz. Il y a deux ans, pour des problèmes d’approvisionnement, le prix à la consommation avait augmenté de plus de 2%.  Le pays connaît aujourd’hui, les mêmes niveaux d’augmentation, avec la suspension récente des exportations de certains types de riz en provenance d’Inde. Premier producteur de riz africain, le Nigeria a réussi ces dernières années, à limiter ses importations. Elles sont aujourd'hui contenues autour de 2 millions de tonnes.  Sa production est passée de près de trois millions de tonnes en 2011 à plus de 5 millions de tonnes l'année dernière. Mais malgré tous les efforts entrepris, le Nigeria n'a pas atteint son objectif d'autosuffisance en riz et a continué d’importer du riz. Egalement 1er importateur de riz indien dans la sous-région, ce pays connaît en ce moment, des augmentations de prix qui varient entre 5 et 10%. Cette hausse de prix consécutivement aux interdictions d'exportation de l'Inde, touche d’autres pays comme le Tchad où le sac de riz de 25 kilos est passé de 14 000 à 18 000 francs CFA. De façon générale, les prix mondiaux du riz ont augmenté de près de 10 % en un mois. Déjà, à la fin de juillet, ils étaient en hausse de 30 % sur un an. En attendant les nouvelles récoltes, face aux « incertitudes quant à la durée de l’interdiction » décidées par l’Inde et aux « craintes que les restrictions à l’exportation soient étendues à d’autres types de riz », le marché mondial du riz s’est tendu, a déclaré la FAO.

 

Venance Kokora

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