Un territoire qui vit dans une situation d’autosuffisance alimentaire est en sécurité alimentaire. Ainsi, le gouvernement a fait sienne cette maxime, conformément à ses engagements, en endossant le 19 avril 2023, le repos biologique des pêches marines.
« En tant que pays côtier, de port et de pavillon, la Côte d’Ivoire a ratifié et adhéré à plusieurs instruments régionaux et internationaux dont la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, la Convention sur la Diversité Biologique et le Code de Conduite pour une Pêche Responsable de la FAO. Le faisant, elle s’engage à mettre en œuvre, des régimes de gestion durable de ses pêcheries marines », a justifié le ministre Sidi Touré.
Il a également souligné que « la 13e session du Comité Consultatif et de Coordination du Comité des pêches du Centre Ouest (CPCO), qui s’est tenue en décembre 2021 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a approuvé l’instauration d’une fermeture saisonnière annuelle des pêches marines au niveau régional, encore appelée "Repos Biologique" ».
À cet effet, le Ghana, le Sénégal et la Mauritanie, étaient les seuls pays d’Afrique de l’Ouest à mettre en œuvre, cette mesure de fermeture saisonnière des pêches depuis 1992.
En outre, le ministre des Ressources animales et halieutiques a précisé que malgré des décennies d’efforts de conservations des océans, la viabilité des ressources halieutiques mondiales continue de diminuer. Le constat est que la Côte d’Ivoire n’est pas en marge de cette baisse de sa production de la pêche maritime qui est passée de 69.769 Tonnes en 2003 à 42.738 T en 2020 (- 38,75%).
Les dessous de la décision du gouvernement
La fermeture saisonnière annuelle des pêches marines au niveau régional, encore appelée « Repos biologique », vise à préserver les stocks des espèces de poissons et à garantir leur reconstitution dans des conditions naturelles normales à l’abri de la pêche. « Soucieux de gérer les ressources halieutiques de façon concertée avec les pays de la région, en vue d’asseoir les bases d’une exploitation durable des pêches dont les seuls bénéficiaires sont les acteurs de la pêche industrielle et artisanale », a expliqué le ministre Sidi Touré.
Il a souligné que la Côte d’Ivoire s’aligne sur la décision commune en raison de la connectivité biologique des ressources halieutiques telles que les petits pélagiques constitués de sardine, chinchard, maquereau et thon et les espèces démersales constituées de mérou, sosso, dorade et capitaine qui traversent les frontières.
« Nous avons vérifié, grâce aux données scientifiques disponibles, que cette diminution est due à la surexploitation des ressources par la pêche », a-t-il déclaré.
Le gouvernement, à travers le ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), a tenu à rassurer l’ensemble des parties prenantes qu’elles sont les premiers bénéficiaires de cette mesure.
Les stocks de poissons reconstitués à la faveur de cette mesure, permettront de pêcher durablement en améliorant les revenus des pêcheurs tout en préservant leurs emplois, promet le ministre qui invite tous les acteurs au respect de la décision.
Le gouvernement toujours fidèle à ses engagements
Faut-il le rappeler, les mesures prises par le gouvernement sont consignées dans le Plan national de développement (PND) 2021-2025. Au rang de ces orientations stratégiques, le Premier ministre, Patrick Achi et son équipe avaient promis d’améliorer, d’une part, le suivi, le contrôle et la surveillance des pêches (SCSP), et d’autre part, la préservation et la protection de l’environnement aquatique en lien avec les changements climatiques pour une gestion durable du potentiel de la pêche. « Pour y arriver, l’État ambitionne renforcer la surveillance de la Zone économique exclusive (ZEE) et la lutte contre la pêche illégale non réglementée, non déclaré (INN) dans les eaux continentales et dans les lagunes et d’assurer la préservation et la protection participative de l’environnement aquatique », mentionne le document.
Toujours dans le but d’améliorer le secteur des Ressources animales et halieutiques, le gouvernement s’est juré de renforcer le cadre juridique et la coopération avec les structures et organisations sous-régionales et internationales.
S’agissant de l’amélioration de la compétitivité du secteur, la part des productions nationales au niveau du marché sous-régional devrait passer de 10% en 2020 à 20% à l’horizon 2025. De même, le taux de couverture des besoins nationaux en viande et abats par la production nationale et le taux de couverture des besoins nationaux en ressources halieutiques par la production nationale devront progresser respectivement de 49% à 60% et de 18% à 30% sur la période 2019-2025. Cela se traduira de façon opérationnelle par la construction d’infrastructures de conservation et de commercialisation, notamment des débarcadères, des marchés, des points de production, de fourniture de glace, etc.
Venance Kokora