Économie

Après le cacao, le caoutchouc, le cajou…Le grand défi de la Côte d’Ivoire pour le secteur minier

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Le secteur minier est dans le viseur des autorités ivoiriennes qui veulent en faire le deuxième pilier de la croissance économique du pays. (Photo : DR)
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Le secteur des mines représente pour le gouvernement, un facteur important dont il entend faire un moteur de croissance économique majeur, au regard du potentiel géologique et minier. 

Le Premier ministre Patrick Achi et son équipe, conformément à la vision du chef de l’État, Alassane Ouattara, ambitionnent de faire du secteur des mines, un meilleur contributeur au Produit intérieur brut (PIB) à 6% d’ici à 2025.

Déjà que ce secteur stratégique est en plein essor, l’État encourage les acteurs à accroître la production et la transformation durables des ressources issues de ce milieu. Dans ses prévisions, la Côte d’Ivoire s’est fixé comme objectif, une production record d’or de 50 tonnes pour l’année 2023.

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Après le cacao avec une production qui s’établit à 2,4 millions de tonnes, l’anacarde 218 000 tonnes, le caoutchouc à 1,2 million de tonnes et bien d’autres matières agricoles, le gouvernement a décidé de faire du secteur minier, le deuxième pilier de la croissance économique du pays.

À cet effet, il a engagé depuis 2012, des projets et programmes qui ont conduit à l’opérationnalisation des objectifs. Notamment, l’amélioration de la gouvernance du secteur des mines et de la géologie, ainsi que l’intensification et la diversification de l’exploration, l’exploitation et la transformation minière et la valorisation du potentiel géologique.

En 2012, le pays enregistrait 13 tonnes d’or, puis est passé à 48 tonnes en 2022, avec 55 tonnes d’or de prévision en 2024. La courbe de croissance est en évolution depuis 2015, contribuant aux recettes fiscales à 140,585 milliards de F CFA en 2021.

La Côte d’Ivoire, meilleure destination pour l’investissement minier

Dans son dernier sondage publié en début du mois de mai 2023, le think tank canadien Fraser Institute Fraser sur l’attractivité des investissements miniers, a révélé que la Côte d’Ivoire est l’une des meilleures destinations en Afrique de l’Ouest pour l’investissement minier.

Pour cet institut fondé en 1974 par l’économiste Michael Walker et spécialisé dans les grands dossiers en économie, éducation…, la Côte d’Ivoire (30e mondial), le Burkina Faso et le Ghana, occupent respectivement les 3e, 4e et 5e places. La Namibie, le Mali, la Guinée Conakry, la Tanzanie et la RDC ferment le Top 10 continental.

Le Botswana occupe la première place de ce classement publié depuis plus de 20 ans et qui évalue 62 juridictions minières (États, provinces et pays) en fonction de leur potentiel et des politiques minières.  Ce pays occupe également la 10e place à l’échelle internationale sur ces deux indicateurs et la 2e mondiale sur la politique minière. C’est d’ailleurs, le seul représentant du continent à figurer dans le Top 10 mondial.

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Cet État d’Afrique australe qui a détrôné le Maroc, attire les entreprises minières grâce à la diminution des inquiétudes liées à l’incertitude concernant les zones protégées, les infrastructures, la stabilité politique, la main-d’œuvre, la réglementation du travail et les accords sur l’emploi.
« L’indice global d’attractivité des investissements est construit en combinant l’indice du potentiel minier des meilleures pratiques, qui évalue les régions en fonction de leur attractivité géologique et l’indice de perception de la politique, un indice composite qui mesure les effets de la politique gouvernementale sur les attitudes à l’égard de l’investissement dans l’exploration », a justifié le groupe d’experts.

Aussi les investisseurs ont-ils exprimé des préoccupations majeures quant à l’incertitude de l’administration et de l’application des réglementations existantes, les réglementations du travail et les accords d’emploi, l’incertitude concernant les revendications foncières contestées, les accords socio-économiques et les conditions économiques et de développement communautaire.

De bonnes perspectives d’ici à 2025

Concernant la Côte d’Ivoire, les perspectives sont bonnes. Le pays veut augmenter ce volume cette année et les années à venir. Elle compte sur l’entrée en production de nouvelles mines au cours de l’année. D’ailleurs, à ce propos, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, qui s’exprimait à l’occasion de la signature de la convention collective dans le secteur mines et carrières, avait laissé entendre que les prévisions sur la production d’or en 2023 sont de bons augures.

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« Aujourd’hui, nous avons 174 permis attribués sur la période 2015-2022 dont 93% sont pour l’or qui reste le minerai le plus recherché dans notre pays. La production d’or brut est passée en 10 ans, de 13 tonnes en 2012 à 48 tonnes en 2022 et les perspectives sont bonnes. Nous attendons, environ 50 tonnes pour cette année 2023 et 55 tonnes pour l’année 2024 », a-t-il promis. La Cote d’Ivoire doit cette performance au dynamisme de son secteur.  Au titre des politiques, le Code minier a été révisé en 2014 pour le rendre plus attractif, propice aux investissements étrangers. Le gouvernement ivoirien a aussi renforcé sa politique afin d’augmenter les activités de recherche et d’exploration.

 « Le secteur minier ivoirien est sur une bonne courbe de croissance depuis l’adoption du code minier en 2014 ».

Le secteur minier envisage plus de 30 000 emplois à l’horizon 2030 grâce à la convergence des points de vue entre le gouvernement et les organisations du secteur avec lesquelles une convention a été signée.

Venance Kokora

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