Économie

Leader mondial de la production : Comment la Côte d’Ivoire veut améliorer la transformation de cajou

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Le premier producteur mondial de cajou pense aux stratégies pour la transformation à un taux raisonnable de cette matière. À ce propos, la Côte d’Ivoire a enregistré une production de 968 676 tonnes de noix de cajou, soit une hausse de 14%, contre 848 700 tonnes par rapport à l’année 2020.

Le respect du prix minimum bord-champ, fixé à 305 Fcfa, a permis une hausse de 14% des revenus des producteurs de l'anacarde, passant de 297 milliards F CFA distribués dans la filière en 2020, à 339 milliards F CFA en 2021.

Cette performance de la filière résulte des réformes qu’a initiées le gouvernement pour rendre le secteur plus attractif, en améliorant l'accès au financement. De sources officielles, l’État de Côte d’Ivoire a octroyé une subvention d’un montant de 16 milliards de F CFA à la filière, puis, avec la survenue de la Covid-19, plus de 09 milliards de F CFA ont été accordés aux industriels du secteur pour soutenir la transformation.

Par ailleurs, plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour que le secteur soit compétitif avec la création de 14 zones dédiées à la transformation de l’anacarde pour faciliter le développement au niveau local. La construction d’une usine-école pour former au métier de la transformation de l’anacarde, la certification des unités industrielles, en vue de faciliter leur accès aux marchés de consommation en Europe et en Amérique, la construction d’un laboratoire d’analyse-qualité des amandes aux standards internationaux.

En 2022, le pays a décidé de battre un record historique, celui de la barre de production de 1 040 000 tonnes qui représenterait le quart de la production mondiale.

Malgré ces efforts consentis, la Côte d’Ivoire ne transforme que 10 % de sa production sur place. En 2021, il y a eu 136 854 tonnes transformées, tout en maintenant sa place de leader mondial au niveau de la production mondiale et de l’exportation de la noix de cajou brute avec 805 748 tonnes exportées.

Selon l’un des responsables de la filière, les sites agro-industriels de Brobo et Yamoussoukro dans le centre et à Bondoukou à l’Est, vont transformer près de 300 000 tonnes par an, dès 2022 et que le taux de transformation locale pourrait être impacté et remonté de 30 à 40 % grâce à ces unités industrielles.

Les stratégies innovantes de l’État

Les efforts combinés de l’État et du secteur privé devraient dans les cinq (05) années à venir, rendre le secteur plus attractif, rémunérateur avec une amélioration de l'accès au financement. Cela passe par la mise en place de cadres d’appui technique et financier pour accompagner ou inciter les initiatives privées. À savoir l’élargissement des compétences des centres de gestion agréés en matière d’investissement agricole, la facilitation de l’accès aux semences, engrais, services liés aux facteurs de production grâce aux produits financiers adaptés aux calendriers culturaux des différentes filières. Sans oublier les besoins en fonds de roulement et les profils financiers des acteurs du secteur, le développement de l’assurance agricole indicielle et à la mise en place des produits financiers adressant les besoins en capital d’investissement, notamment pour l’acquisition d’équipements agricoles de production et de transformation.

Concrètement, le Premier ministre Patrick Achi a indiqué que le gouvernement veillait de près à l’exécution de ces stratégies.

Il travaille à créer un écosystème pertinent et performant, en termes d’infrastructures et de réformes, pour fluidifier et favoriser l’installation des industriels du secteur. Et qu’un panier de mesures incitatives d’ordre fiscal, réglementaire, administratif et opérationnel, avait été adopté.
Le chef du gouvernement a salué la mise en œuvre du Projet de Promotion de la Compétitivité de la chaîne des valeurs de l’Anacarde (PPCA). Ce programme, d’un coût d’environ 122 809 613 782 F CFA, vise à renforcer l’organisation et la gouvernance de la chaîne de valeur de l’anacarde, afin de réduire les coûts de commercialisation, d’accroître la productivité de la culture du cajou, d’améliorer l’accès au marché des noix brutes et de renforcer nos infrastructures industrielles.

Et M. Achi d’ajouter que la création du Centre d’innovation et des technologies de l’Anacarde permettrait à la Côte d’Ivoire de disposer d’un outil performant de formation et d’assistance technique, aussi bien aux unités déjà installées qu’aux promoteurs de nouveaux investissements.
« L’environnement favorable ainsi créé par ces mesures nous permet de dire avec fierté et enthousiasme que la Côte d’Ivoire devient un "eldorado" pour la transformation des noix de cajou. J’exhorte les multinationales à nouer des partenariats avec des acteurs locaux, afin d’accélérer dans un partenariat gagnant leur développement dans le secteur. L’ambition du Président de la République, Alassane Ouattara, pour la Côte d’Ivoire, est de transformer localement plus 50% de la production de noix brutes d’ici 2025, tout en continuant à jouer un rôle majeur dans le commerce mondial de la noix brute. »  

Affluence des investisseurs, ouverture des marchés

Les propos du Premier ministre sont en train de prendre forme. Ainsi, après les Asiatiques, c’est le marché américain, représentant 40% de la capacité mondiale qui vient de s’ouvrir à la production d’amandes grâce à la certification de 9 unités de transformation d’anacarde. Par ailleurs, d’autres structures frappent aux portes de la Côte d’Ivoire. C’est le cas d’une filiale du groupe singapourien de négoce de matières premières qui vient de déposer ses valises sur les abords de la lagune Ébrié.    

Ce groupe singapourien va implanter une usine de transformation de cajou dans le pays grâce à un crédit de 10 millions $ de Finnfund, institution finlandaise de financement du développement. Le prêt servira à financer la construction d’une usine de transformation de noix de cajou par Valency International en Côte d’Ivoire.

Une fois opérationnelle, l’usine de transformation aura une capacité de traitement de 45 000 tonnes de noix de cajou brutes par an. Elle devrait créer environ 2 000 emplois directs et coopérer avec 10 000 petits exploitants de noix de cajou, indique Finnfund. Ajoutant que l’usine devrait toucher jusqu'à 5 % des producteurs de noix de cajou du pays.

 

Venance Kokora

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