Selon des observateurs avertis, le prix du cacao pourrait connaître une hausse. Une situation qui vient pour mettre du baume au cœur des nombreux planteurs ivoiriens réclamant plus de gains de leurs efforts de travail.
Pour la campagne précédente allant d’octobre 2021 à septembre 2022, le marché international du cacao devrait passer d’une situation déficitaire à une situation équilibrée en 2022 -2023 au fur et à mesure que la production augmente en Afrique. Selon les analystes et courtiers du sondage de Reuters, cela n’empêche que les prix augmentent légèrement.
Ils notent également que la prévision médiane du bilan mondial de l'offre de cacao en 2021/22 est d'un déficit de 190 000 tonnes, contre un déficit de 150 000 tonnes observé lors du précédent sondage de février.
Un bond salutaire pour les producteurs ivoiriens
Les analystes et courtiers estiment que la production de cacao de la Côte d’Ivoire atteindrait 2,3 millions de tonnes (Mt) au cours de la campagne 2022/23 qui démarre début octobre contre 2,18 millions de tonnes pour la récolte actuelle. Pendant que la production au Ghana voisin sera de 825 000 t contre 700 000 t attendues en 2021/22.
Malgré cette production plus élevée, les courtiers et les analystes prévoient une légère reprise des prix du cacao. Les contrats à terme sur le cacao CCc1 à New York devraient terminer 2022 à 1 699 201 FCFA la tonne ($ 2 600), soit environ 8 % au-dessus du cours de clôture antérieure.
A Londres, ils devraient clôturer l'année à 1 434 974 F CFA la tonne (£ 1 857 livres) et ($ 2 264), soit 2,5 % de plus que la clôture de jeudi.
De l’avis d’un opérateur de marché, basé aux États-Unis, les perspectives macroéconomiques sont positives, alors que le récit de la récession s'effondre et a fini par impacter la demande à cause de la guerre russo-ukrainienne.
« Les spéculateurs et les gestionnaires de fonds sont courts sur le cacao. Toute nouvelle négative sur la production ou une augmentation des ventes de chocolat pourrait entraîner une réentrée des acheteurs, entraînant ainsi une hausse des prix », a déclaré Paul Joules, analyste chez Rabobank.
Une hausse de 14% de broyage de cacao
Par ailleurs, les signaux sont également au vert pour le broyage des fèves de cacao de Côte d’Ivoire qui connaît une hausse de 14%. Les derniers chiffres publiés en juillet 2021 par le groupement des exportateurs (GEXPEX), indiquent que la transformation des fèves a atteint 57 000 tonnes.
La filière cacao en Côte d’Ivoire parviendrait-elle à ses fins ? La transformation des fèves ! En effet, en juillet, le broyage des fèves (t) était en hausse de 14%, selon les statistiques publiées hier par le Groupement des exportateurs (Gepex).
Ainsi, depuis le début de l’actuelle campagne 2021/22, soit depuis début octobre, les broyages ont totalisé 529 000 t à fin juillet contre 461 000 t sur la même période la campagne précédente.
Même si ces quantités sont disproportionnées par rapport aux 2,2 millions de tonnes exportées, il faut reconnaître que les choses semblent prendre plus de volume en avoisinant la capacité maximale de transformation installée qui est de 712 000 t. Déjà que la Côte d’Ivoire rivalisait chaque année avec les Pays-Bas pour la place de leader mondial du broyage.
Notre pays a franchi la barre des 2 millions de tonnes de fèves exportées en atteignant 2,034 millions de tonnes expédiées à l’international au 7 août. Ce chiffre est de 3,6% moins élevé que les volumes à pareille époque, l’année dernière.
La valeur ajoutée du gouvernement ivoirien
Toutes ces performances sont à l’actif du gouvernement, sous la houlette du président de la République, Alassane Ouattara, dont le pari est de faire en sorte que l’agriculture génère une contribution plus forte à la création de la richesse nationale.
À cet effet, l’État prévoit d’accélérer la transformation des principaux produits d’exportation par une amélioration du taux de transformation des productions agricoles, entre autres, celle du cacao.
Au-delà du travail remarquable réalisé depuis 2011, le gouvernement entend renforcer pour la période 2021-2025, le rôle de l’agriculture dans la dynamique de l’économie ivoirienne et améliorer ses potentialités à l’horizon 2025. L’ambition est de garantir la compétitivité et la durabilité de l’Agriculture afin d’assurer la sécurité alimentaire, tout en créant des richesses équitablement partagées.
Il est important de souligner que le secteur agricole constitue l’un des piliers majeurs de l’économie ivoirienne et représente l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois, avec plus de 5 millions de personnes en activité, dont 33% pour l’agriculture hors vivrier.
La Côte d’Ivoire qui se classe à des rangs mondiaux et africains remarquables pour plusieurs de ses productions, notamment les produits d’exportation, est dotée de potentialités agricoles naturelles importantes. Elle a atteint également de remarquables résultats en matière de développement agricole.