Cet acquis, Angoua Samuel et ses quatre autres camarades du groupement Centre agricole intégré de Formation et de Développement durable (CAFOD), le doivent au ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, à travers un financement de 8,6 millions de FCFA reçu en juillet 2021 au titre des projets structurants dont les montants varient entre 5 et 50 millions de FCFA. Non loin d'eux, la jeune dame Charlène Adjoua Kouadio réchauffe 300 poussins de chair et se frotte les mains, parce qu'elle est également en train de vendre 300 poulets. Charlène a bénéficié d'un prêt de 800 000 FCFA en 2020 dans le cadre du projet « Agir pour les jeunes » du ministère en charge de la Promotion de la Jeunesse. De 100 têtes de poulets de chair dont elle disposait sur fonds propres auparavant, la jeune dame compte actuellement 600 poulets de chair avec une rotation de 300, grâce à ce financement qu'elle a fini de rembourser. Désormais, c'est le palier de 5 000 têtes de chair que veut franchir cette mère de deux garçons dont le plus âgé est au CE1 et le cadet à la maternelle.
Le Coordonnateur général du Programme social du Gouvernement (Psgouv), Non Karna Coulibaly, et ses collaborateurs, ont été témoins, le mardi 28 février 2023 dans ledit village, des réalisations de ces jeunes éleveurs. La visite du Coordonnateur général s'inscrit dans le cadre d'une vaste tournée dans le District autonome de Yamoussoukro pour y faire le suivi-évaluation des réalisations du PSGouv 2. Ce, après l'étape du Nord du 23 au 25 février.
Selon Angoua Samuel, son groupe emploie huit jeunes sans activité et reçoit des stagiaires : « Nous formons des jeunes déscolarisés. Nous avons reçu en 2021 et 2022 en stage école, deux diplômés de BTS de l'Institut national pour la Production agricole en milieu tropical (INPRAT). Nous avons aussi reçu de l'Agence Emploi Jeunes, deux étudiants stagiaires dont un de l'INP-HB et l'autre, de l'Université Péléforo Gon de Korhogo ». Il a ajouté que cet acquis est celui d'un groupe fort et dynamique. « Ensemble, nous sommes forts et arrivons à bien utiliser ce fonds. Aujourd'hui, nous arrivons à subvenir à nos besoins, faire des projets comme les 2 ha de riz dans lesquels nous avons investi parallèlement pour être autonomes. Et nous sommes à jour de l'échéancier de remboursement », a-t-il rassuré. Avant, Charlène Adjoua, de son côté, faisait un champ de tomate. Mais, elle a constaté que le poulet de chair était une opportunité dans la localité, car on en produit peu.
« Au départ en 2017, j'avais 100 têtes de chair dans un bâtiment. Avec le financement en 2020, je suis passée à 250 têtes. Puis, j'ai fait construire un deuxième bâtiment et je suis passée à 300 et aujourd'hui à 600 poulets. Avec le bénéfice, je suis en train de me construire une maison et un magasin en ville que je vais mettre en location. Bientôt, je vais construire un bâtiment de 1 000 têtes. Aujourd'hui, je suis autonome et j'aide mon mari à s'occuper des enfants », a raconté Charlène Adjoua.
Tous les deux bénéficiaires de ces projets sont encadrés et suivis par l'Agence Emploi Jeunes (AEJ) régionale de Yamoussoukro.
Venance Kokora avec Sercom
