La problématique du taux d’endettement élevé de la Côte d’Ivoire a été à nouveau, abordée au cours d’un panel jeudi 2 juin 2022, à l’occasion de la 6e édition de la conférence risque pays Côte d’Ivoire qui a eu lieu à Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.
La Côte d’Ivoire est-elle surendettée ? Hier, lors d’un panel organisé à l’occasion de la 6e édition de la conférence risque pays à Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, le Fonds monétaire international (FMI), par la voix de Kadima Kalonji, représentant résident Côte d’Ivoire, s’est évertué à rassurer les Ivoiriens et les partenaires au développement du pays. « C’est une question importante et il y a parfois, une conception qui veut qu’on se fixe sur le niveau de l’endettement, alors qu’il y a des éléments extrêmement importants sur la composition de l’endettement qui font que cette dette peut être soutenable ou pas. On fait parfois référence à d’autres pays qui ont des dettes beaucoup plus élevées. Mais, la dette, fondamentalement, dépend de sa capacité de remboursement. Cela veut dire que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, dont la capacité de générer des surplus budgétaires pour repayer ces dettes. Il y a la nature des détenteurs de ces dettes, aussi le taux de change, la devise dans laquelle la dette a été contractée et certains éléments qu’il faut prendre en compte. Il y a aussi l’analyse de la visibilité de la dette que nous faisons au FMI, en collaboration avec les pays membres qui se base sur des indicateurs de solvabilité et des indicateurs de liquidité », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que la « dette ivoirienne est soutenable ».
Le gouvernement ivoirien, représenté par le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, Moussa Sanogo, a également réagi sur le sujet pour apporter des « précisions sur certaines appréciations ».
« La question du taux d’endettement de la Côte d’ivoire qui tourne autour de 50 % du PIB, est jugé important pour d’autres. On pourrait se demander à l’aune de quoi ? Alors fondamentalement, quand on regarde des pays comparateurs, des pays de développement similaires à celui de la Côte d’Ivoire, le taux d’endettement se situe en deçà des leurs. Le Ghana voisin, a un taux d’endettement qui envoisine les 80%. Dans l’UEMOA, le Sénégal qui a un niveau de développement au niveau de son économie, fait à peu près, moins la taille de la Côte d’Ivoire, excède les 60% du taux d’endettement. Nous n’avons un taux d’endettement qui soit particulièrement plus important (…). Jusqu’à présent, nous avons une dette dont la viabilité de risque d’endettement est considérée comme modérée (…). Si la Côte d’Ivoire arrive à contracter des dettes, c’est bien la preuve qu’elle inspire confiance.
Un climat des affaires qui confirme l’attractivité de la Côte d’Ivoire
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, la tenue d’une telle rencontre, au regard de l’évaluation des risques d’investissement, constitue un exercice nécessaire pour la Côte d’Ivoire qui s’est résolument engagée sur les chantiers visant à assurer une croissance économique durable, inclusive et pourvoyeuse d’emplois. Il a aussi salué le dernier rapport risque pays Côte d’Ivoire qui relève d’importants acquis en 2021. Ledit document confirme un climat des affaires favorables qui révèle l’attractivité de la Côte d’Ivoire avec une dynamique économique positive, d’un taux de croissance estimé à 7,4% contre une prévision de 6,5%. Il ressort du document que, malgré des charges budgétaires liées à la poursuite de la lutte contre la Covid 19 et au renforcement des actions de lutte contre le terrorisme, le pays présente un système financier solide, avec une hausse annuelle des crédits à l’économie et une évolution positive du marché boursier. Le rapport montre une appréciation positive des paramètres du risque pays avec des perspectives stables à court et long termes.
Il est important de noter que la conférence risque pays Côte d’Ivoire a été initiée par l’agence Bloomfield Investment Corporation, dirigée par Stanislas Zézé.
Venance Kokora
