Les lourdeurs administratives relatives à l’établissement des documents en Côte d’Ivoire ne seront plus qu’un lointain sou- venir dans les mémoires collectives. Le gouvernement qui a consacré un projet innovant dans ce sens, vient de mettre à la disposition de ces concitoyens, une application chargée de régler les difficultés y afférentes.
La promotion de cet outil dénommé « eDémarches Administratives » qui est entrée dans sa phase expérimentale vise à relever d’importants défis concernant la facilitation de traitement de données entre l’administration et les usagers. Pour le gouvernement, ce projet cher se veut tel un éveilleur de conscience. e-Démarches Administratives (e DA) Selon Antoine Bessin, directeur des Systèmes de gestion de l’appui à l’éthique (DISGAE), l’eDA est un projet qui consiste à la collecte, la mise à jour, la simplification, la dématérialisation et la vulgarisation des procédures administratives, va considérablement réduire les lourdeurs, lenteurs dans le traitement des dossiers et actes administratifs et accélérer l’obtention des documents. Cette plateforme permet de rapprocher les administrations et les citoyens, en particulier, ceux qui n’ont pas facilement accès aux services publics. M. Bessin a noté qu’à ce jour, ce sont « 300 procédures administratives qui ont été recensées et décrites sur le site web informationnel www.servicepublic.gouv.ci. Seulement 66 procédures ont été dématérialisées dont 18 mises en ligne sur ledit portail. Ces procédures dématérialisées concernent les secteurs de la Santé, l’Agriculture, l’Education nationale, les Eaux et Forêts et la Justice. Pour cette année, 100 procédures seront dématérialisées dans 15 ministères techniques. C’est quoi la signature électronique La signature électronique a connu une ascension à cause de la crise sanitaire mondiale, la Covid 19. Ce système a servi à certifier officiellement, des documents importants en l’absence physique des personnes concernées. En Côte d’Ivoire, elle est régie par l’article 1er de la loi ivoirienne du 30 juillet 2013 relative aux transactions électroniques comme : « Toute donnée qui résulte de l’usage d’un procédé fiable d’identification garantissant son lien avec l’acte auquel elle s’attache ». L’administration ivoirienne qui a intégré cet outil dans le processus de dématérialisation des actes administratifs, a promis prendre toutes les dispositions afin de garantir aux usagers, l’authenticité des documents électroniques et la célérité dans la délivrance des actes. À ce niveau, au dire de Frank Soppi, directeur de la transformation digitale de l’administration (DTTA), cet outil fait l’objet de projet-pilote au sein de trois entités administratives, à savoir le Secrétariat d’État chargé de la modernisation de l’Administration, la Direction des examens et concours (DECO) et le ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. Le gouvernement maintient la pression sur la bonne gouvernance À travers ces innovations majeures, le gouvernement maintient le cap de la modernisation de l’administration qui accompagne sa politique d’instaurer la bonne gouvernance et un État de droit. Cette volonté déjà inscrite dans ses orientations stratégiques pour le développement de la Côte d’Ivoire, vise à débarrasser du milieu des populations, l’épineux fléau qu’est la corruption. À cet effet, l’État entend poursuivre ses efforts pour améliorer de façon significative, la gouvernance administrative, pour une administration publique, intègre, diligente, au service de l’usager et efficace dans toutes ses différentes interventions. Cela va consister dans les cinq prochaines années, à établir une administration publique dynamique, efficace et plus performante au service du développement économique et social du pays, passant inéluctablement par la qualité des ressources humaines. L’État pourra s’appuyer sur des acteurs de l'administration publique dignes de confiance qui offrent des services de qualité aux usagers-clients sur toute l'étendue du territoire. Qui facilitent l’accès équitable des usagers-clients y compris les personnes vulnérables et celles vivant avec un handicap à des services publics de qualité. Cette promotion au sein de l'administration publique va imposer les mentalités à la culture de la redevabilité et de la méritocratie afin d'accélérer la transformation structurelle de l'économie. Ainsi, le taux de satisfaction des usagers qui est de 30% en 2020, va passer à 55 % en 2025. Notons que la présentation de ces projets était à l’initiative du Secrétariat d’État auprès du ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, chargé de la modernisation de l’administration (SE-MFPMA), jeudi 31 mars 2022 à l’auditorium de la Primature à Abidjan-Plateau.
Venance Kokora