Invité jeudi 10 février 2022 à la tribune d’échanges mensuelle en ligne avec le gouvernement, le ministre des Transports, Amadou Koné, a expliqué aux internautes, la vaste réforme entreprise dans le secteur en Côte d’Ivoire. L’Avenir vous propose un extrait.
« Plusieurs projets sont en cours pour moderniser le secteur du transport. Je suis conscient qu’il y a encore de nombreux défis à relever. (…) Cela nécessite que tous, nous fassions des sacrifices. Les populations ont été informées depuis 2016 pour la plupart d’entre elles de la réalisation de cet important projet. Une déclaration d’utilité publique a été faite par le gouvernement et les populations concernées, ont été informées de ce que leurs logements, leurs bâtiments vont être impactés par le projet de métro. (…) Les personnes impactées par ce projet ont été recensées. Je voudrais indiquer que c’est à peu près 9000 ménages qui ont été concernés, ils ont été recensés. La quasi-totalité des personnes et des ménages concernés ont signé les certificats d’indemnisation. Malheureusement, il se trouve qu’il y a à peu près, 700 ménages où des propriétaires ont des difficultés pour présenter les documents nécessaires à l’établissement du certificat d’indemnisation. Il y a donc des cas qui sont difficiles liés à des questions de succession, parce qu’on ne sait plus à qui le bien appartient. Il y a des cas où certaines personnes n’ont pas signé le certificat, parce qu’elles ne se sont pas présentées pour les négociations. Il y a aussi des cas où les négociations n’ont pas abouti. Nous ne voulons pas retarder le projet. Nous avons commencé à travailler pour que les libérations d’emprises se fassent et les discussions vont continuer. Il y a tous les recours possibles. (…) Les sommes nécessaires pour les indemnisations sont disponibles. »
Parc automobile
« Il n’a jamais été question de sortir de la circulation, les véhicules qui étaient déjà en circulation. Il s’agit d’importation. Avant la prise du décret, plusieurs véhicules étaient en circulation et ces véhicules circulaient de façon légale dans le pays et il n’a jamais été question de sortir ces véhicules du parc automobile. D’où la vétusté d’un certain nombre de véhicules, notamment dans le transport en commun. (…) Ça été une réforme importante qui donne des fruits. (…) En 2030, beaucoup de pays à travers le monde, notamment les pays développés, vont arrêter l’utilisation d’énergie thermique, c’est-à-dire le gasoil, l’essence dans les véhicules, parce que toutes les études ont montré qu’en ce qui concerne la protection de l’environnement, il va falloir sortir de l’énergie thermique. Et les pays sont en train de passer de véhicules à essence à des véhicules électriques, hybrides…Pour ce qui concerne les véhicules de transport en commun, il appartient de travailler pour aider ceux qui sont propriétaires de ces véhicules à accéder à des véhicules neufs. »
Réforme du permis de conduire
« Ça a démarré difficilement, parce qu’on n’avait pas suffisamment de gendarmes-inspecteurs, notamment à l’intérieur du pays. Nous avons procédé à la formation d’autres inspecteurs civils. Aujourd’hui, les examens se font dans de meilleures conditions, les candidats au permis de conduire attendent moins longtemps pour avoir le permis de conduire. (…) Les gendarmes font un travail remarquable et c’est à notre honneur à tous. Il y a un dispositif qui est mis en place. Tous ceux qui passent le permis et vont dans les auto-écoles, savent que pour s’inscrire dans une auto-école, il y a les empreintes qui sont relevées et transmises après, au centre d’examen. Donc, quelqu’un qui n’est pas allé à l’auto-école, ne peut pas passer l’examen. (…) Nous allons continuer par la digitalisation, la dématérialisation de l’examen théorique du permis que nous poursuivrons en ce qui concerne l’examen pratique pour lequel un centre moderne d’examen de permis de conduire est en construction. »
Bilan de la sécurité routière
« C’est le bilan de la mise en œuvre de la stratégie de la sécurité routière. (…) À ce jour, je peux dire qu’elle a permis de stopper l’accroissement du nombre d’accidents d’année en année (…) À Abidjan, cette campagne et la répression qui s’en est suivie, nous ont permis d’avoir 23% d’accident en moins, un peu plus de 40% de décès en moins. Nous allons accroître nos activités surtout à l’intérieur du pays. »
Difficultés avec la plaque d’immatriculation
« Il y a une grosse pagaille dans l’immatriculation des véhicules et des motos qui part de la fraude sur le numéro de châssis. (…) J’ai sur mon bureau, de milliers de demandes de frappe à froid. Il s’agit de frapper à nouveau, les numéros de châssis détériorés sur un certain nombre de véhicules. Nous avons constaté avec la vidéo-verbalisation que plusieurs véhicules ont le même numéro d’immatriculation. De sorte que quand vous envoyez une contravention à un numéro de téléphone, il arrive parfois que celui qui a reçu la contreventions fasse recours et précise que c’est bien son numéro d’immatriculation, mais ce n’est pas son véhicule. On a constaté qu’il y a de vraies fausses plaques d’immatriculation qui existent. On a constaté également qu’il y a des plaques d’immatriculation qui sont sur des véhicules auxquels elles n’étaient pas attribuées. On a aussi constaté la lenteur de la mise à disposition des plaques d’immatriculation par ceux qui sont chargés de les produire. Et plus grave, il n’y avait pas de bases de données intégrées entre tout ceci. Une grosse réforme était nécessaire. »
Propos recueillis par Venance Kokora