Le président du COCAN, François Albert Amichia, a exprimé ses attentes en termes de budget pour une meilleure organisation de la CAN 2023. Il a justifié ses demandes hier.
Six stades dignes de ce nom, tous en chantier ; des infrastructures routières et hôtelières colossales ; d’importants investissements en termes d’équipements de santé, de transports, de communication, etc. L’organisation de la 34ème Coupe d'Afrique des nations de football, en terre ivoirienne, exige de la part de l’État ivoirien, des moyens importants. Le président du Comité d'organisation de la coupe d'Afrique des nations (COCAN 2023), François Albert Amichia, a transmis depuis le 28 juin 2021, un projet de budget au Premier ministre, Patrick Achi. L'organisation pratique de cette CAN pourrait, si les choses restent en l’état, coûter la coquette somme de 173 889 646 833 Fcfa. C’est au gouvernement ivoirien, porté par le Premier ministre, que revient la charge de statuer pour soit valider ce projet de budget, soit apporter des correctifs. Recevant hier mardi à son siège, les associations de journalistes sportifs, le président du COCAN a saisi l’occasion pour justifier et soutenir ce projet de budget. « Nous prenons nos dispositions pour estimer les besoins des différentes commissions pour tenir compte du cahier de charges de la CAN. En tenant compte de ce qui se passe au Cameroun, de ce qui s’est passé en Egypte, en tenant compte de notre expérience, et pour ne pas à avoir à faire des demandes supplémentaires, nous avons élaboré un certain nombre de choses qui suscitent des interrogations. Mais, je peux vous rassurer que cela a été fait en respectant les normes. Pour ne pas dire demain qu’on a oublié tel ou tel aspect », a-t-il voulu clarifier d’entrée de jeu. Selon M. Amichia, « dans tous les stades, il y a une mise en conformité qui va se faire. Ce sont des choses qui n’étaient pas prévues et qu’il faut prendre en compte. Au niveau des réceptifs hôteliers, ils doivent respectés les standards des 3 ou 4 étoiles. Nous avons visité les CHU et les CHR, nous avons vu que les plateaux techniques ne répondaient pas toujours aux normes. Ce sont des choses qu’il faut prévoir. Ce sont des demandes exprimées le plus largement possible, en vue de répondre positivement et de manière objective, au grand rendez-vous qui aura lieu en 2023 ».
Les journalistes veulent apporter leur pierre à l’édifice
À l’endroit de ses visiteurs, le maire de Treichville a indiqué ceci : « nous sommes ensemble avec les journalistes pour répondre efficacement à ce grand rendez-vous ». Anne Marie N’Guessan, présidente des journalistes sportifs de Côte d’Ivoire, a dit le bien-fondé de cette visite. « La presse sportive veut mettre son savoir-faire et son expérience au service de la CAN 2023, à votre disposition, pour une organisation efficiente. Nous voudrons à cet effet, faire des doléances pour que nos associations puissent faire partie des commissions médias. Car nous pensons que c’est ensemble que nous allons relever le défi de l’organisation de la CAN 2023. Un défi cher à tous et surtout au Président Alassane Ouattara », a-t-elle engagé. Il faut souligner que le projet de budget transmis par François Albert Amichia à Patrick Achi, est exposé en trois grands points. Le volet qui concerne les dépenses d'investissements est évalué à 73,5 milliards Fcfa.
73.5 milliards f pour les dépenses d'investissements
La note transmise au Premier ministre précise que les grands investissements devront se faire en 2022. Car, lit-on, « c'est une année charnière pour la réussite de l'événement en 2023 ». Cela dit, l'acquisition de matériels et autres équipements non prévus dans le cahier de charges des entreprises de construction des stades, mais exigés par la CAF pourraient coûter 4.943.000.000 Fcfa. L'acquisition d'une partie de la flotte automobile nécessaire pour le fonctionnement du COCAN et l'accueil des officiels de la CAF et d'autres délégations sont estimés à 1 360 900 000 Fcfa. Le financement du programme ‘’Héritage CAN Inclusion’’ va coûter la somme de 1 657 000 000 Fcfa. Le coût de l'acquisition et de la location de la moitié des équipements de production et de retransmission audiovisuelle est de 35 786 971 693 Fcfa. Aussi, l'acquisition d'une partie des 66 ambulances médicalisées, recommandées par la CAF devrait faire dépenser à l'État ivoirien, 4 800 000 000 Fcfa. De son côté, le protocole de la Covid-19 a été estimé à 1 500 000 000 Fcfa. Les espaces ‘’Fan-Zones ou Villages CAN’’ n'ont pas été oubliés. Leur aménagement est estimé à 1 480 000 000 F. L'acquisition de matériels pour les salles anti-dopage et les salles de réanimation est à hauteur de 150 000 000 Fcfa. Enfin, sur ce premier chapitre, la billetterie, la sécurité, la signalétique, les centres d'accréditation coûteront 2 390 500 000 Fcfa.
Le second chapitre de ces dépenses est lié à l’organisation.
Les dépenses liées à l'organisation : 85.1 milliards de Fcfa
2 836 967 200 Fcfa sont liés aux indemnités des membres du bureau et du personnel du COCAN, ainsi que celles relatives à la formation et à l'équipement des 12.000 bénévoles qui seront recrutés. La rémunération des prestations extérieures s'élève à 750 000 000 Fcfa. Le budget de la conception et de la mise en place des outils, des process et des progiciels est de 2 164 500 000 Fcfa. Quant aux missions des équipes du COCAN à l'intérieur et à l'extérieur du pays, les visites d'inspection de la CAF pendant les préparatifs de la CAN sont estimées à 1 355 170 000 Fcfa. Il faut aussi noter qu'une partie des dépenses relatives à l'organisation des différentes cérémonies de tirage au sort, d'ouverture et de clôture reviendra à 2 434 184 000 Fcfa. Quant aux dépenses des différentes assurances (la responsabilité civile, les pertes financières en cas d'annulation de l'événement, l'individuel accident pour les volontaires, le Comité d'Organisation et les joueurs en cas d'urgence), elles pèsent 2 950 000 000 Fcfa.
Les dépenses de location d'espaces, de bureaux, de matériels pour diffuseur hôte, de tenues de travail pour les bénévoles et les divers ont été estimées à 895 460 000 Fcfa. Il y a aussi les dépenses liées aux charges et services CAF qui font s’élever à 1 019 356 824 Fcfa. Sans oublier les dépenses d'animation, de promotion, d'exposition, et de concours qui sont à hauteur d'1 140 400 000 Fcfa. Les frais de communication, de confection de journaux et autres supports ont été bien pris en compte. Et ils reviendraient à 2 792 310 000 Fcfa. Dans cette même veine, l'organisation des conférences, des séminaires et colloques sont à hauteur de 882 834 000 Fcfa. Quant aux dépenses liées aux différents frais d'entretien, elles ne coûteraient pas moins de 930 826 000 Fcfa. Enfin, les primes du corps médical et de la sécurité (incontournables dans toute organisation d'une telle envergure) s'élèveraient à 25 375 000 Fcfa. Notons que ce projet de budget n’occulte pas les imprévus.
Provision pour les aléas et imprévus : 15, 2 milliards Fcfa
Dans ce troisième et dernier chapitre, tous les détails n'ont pas été exposés. On retient tout de même qu'un budget estimatif de 15,2 milliards de F cfa a été proposé. En guise de conclusion et surtout d'interpellation dans ledit document, le patron du COCAN ivoirien, Albert Amichia, tient à rappeler à l’endroit du chef du gouvernement que « les enseignements tirés de l'expérience du Cameroun devraient conduire le COCAN 2023 à adresser le plus tôt possible, certaines diligences issues du cahier de charges de la CAF ».
Manuel Zako
