Articulée autour du thème « Bonnes pratiques journalistiques : Comment remédier aux civilités et à l’usage des termes inappropriés dans la presse ? », cette formation a regroupé des journalistes et des correcteurs de presse pour échanger sur les usages inappropriés dans les productions journalistiques, en vue de trouver des mécanismes pour assurer la qualité des informations diffusées.
Avant d’aborder la question à proprement parler, Zio Moussa, le formateur du jour, par ailleurs, président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED), a évoqué un constat, relevé par l’ANP. « La presse, par ignorance ou par négligence, tend de plus en plus à développer de nouvelles pratiques qui enfreignent les règles établies en matière d’écriture journalistique », a-t-il indiqué. Des incivilités aux usages inappropriés, en passant par des stéréotypes, Zio Moussa a fait savoir que ces pratiques tendent à jeter un discrédit sur la presse nationale. « N’utilisez pas les stéréotypes pour informer, parce qu’ils sont le plus souvent dévalorisants. Ils portent une charge péjorative qui déshumanise l’être concerné, la société elle-même.
Il faut éviter ces usages qui portent atteinte à la dignité humaine dans les écrits, parce qu’au-delà des mots, il se cache une intention d’irrévérence », a-t-il exhorté. Poursuivant, le président de l’OLPED a noté que cette situation qui était en cours entre 2004 et 2005 où 200 % de cas d’injure adressés à des personnalités politiques ont été relevés, en raison de la crise sociale et de l’élection présidentielle, est malheureusement une réalité de nos jours. « Les journaux ivoiriens étant de la presse d’informations générales, les journalistes sont devenus des sofas de certains hommes politiques », a-t-il dénoncé, non sans inviter les correcteurs de presse et les journalistes à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leurs fonctions pour produire de meilleurs articles et informer le public dans les règles de l’art.
Notons que dans son objectif de mieux réguler la presse imprimée et numérique, l’ANP ACADEMY initie régulièrement, des formations à l’attention des acteurs du secteur pour assurer la qualité de la production des journaux. Rendez-vous a été donné aux correcteurs de presse le mois prochain dans ce sens.
Raymond YAO