Qui est Lia Liking ?
Je suis une jeune fille de 25 ans, célibataire et mère d’une magnifique fille, âgée de 4 ans. Je suis styliste-modéliste avec ma marque de vêtements Liliking. Je suis à la tête d’une agence de mannequins qui est Liagency.
Vous avez été sacrée Miss Apoutchou 2022. Qu’est-ce que cela vous fait d’être Miss ?
Je suis honorée de porter cette couronne, parce que le parcours n’était pas facile. Nous étions plusieurs candidates qui, je l’avoue, méritaient également d’être Miss. Mais le jury a bien voulu porter son choix sur ma modeste personne. Je me sens belle et accomplie. Ce concours était un challenge pour moi, parce que je suis timide et très réservée de nature. J’ai été encouragée par mes sœurs et mon équipe. C’est une expérience qui m’a fait grandir et m’a permis d’avoir confiance en moi. Je suis très heureuse d’avoir réalisé ce dont j’ai toujours rêvé, à savoir Miss Apoutchou Côte d’Ivoire 2022.
Quels sont vos projets immédiats ?
L’autonomisation de la jeune fille est l’une de mes priorités. Cette année 2023 a été déclarée par le président de la République, année de la jeunesse. Vu que je suis styliste-modéliste, l’idée serait donc d’user de mon nouveau statut de Miss pour offrir à la jeunesse, avec l’appui du ministère de la Jeunesse, une formation et un emploi au métier de la couture, de la mode, du mannequinat, de l’hôtellerie et de l’évènementiel. En tant qu’ambassadrice de la beauté, je voudrais lancer un appel à mes jeunes sœurs pour leur dire que la beauté n’est pas que physique, elle est également intellectuelle. Par ailleurs, je compte me lancer dans l’humanitaire, car elles sont nombreuses, ces personnes qui ont besoin de soutien et d’appui pour avoir le sourire. Donner le sourire, c’est donner la vie.
Quelles sont ces valeurs que vous défendez ?
L’ambassadrice de la beauté doit incarner d’abord les valeurs que traduit la devise de la Côte d’Ivoire, à savoir l’union, la discipline et le travail. Au-delà de cela, le respect et la probité doivent influencer notre quotidien.
Qui est-ce qu’on peut considérer comme apoutchou ?
Apoutchou est une expression ivoirienne pour désigner et magnifier la femme forte. Apoutchou est celle qu’on peut considérer comme la femme belle, ronde, intelligente, imposante et qui s’assume. Le concours a donc été organisé pour ces femmes qui ont entre 18 ans et 25 ans, afin de leur permettre de se sentir à l’aise et sans complexe. Miss Apoutchou Côte d’Ivoire vise à mettre en valeur, la vraie femme africaine, plus particulièrement, la femme ivoirienne, et a pour but de promouvoir la jeune femme ronde, aussi bien sur le plan physique qu’intellectuel, tout en sensibilisant sur la confiance en soi : zéro complexe. Avec Miss Apoutchou, l’accent n’est pas forcément mis sur la beauté. Mais plutôt sur l’aspect intellectuel pour montrer au monde entier que ces belles jeunes dames sont valorisées sous plusieurs aspects, sans qu’elles ne soient complexées.
Avant d’être Miss, vous avez grandi dans l’univers de la danse, de la musique, du spectacle, de la peinture… bref, dans le monde même de la culture avec votre grand-mère Wêrêwêrê Liking. En quoi cette école d’art a-t-elle impacté votre vie ?
Depuis plus petite, j’ai grandi dans l’univers de l’art de la scène au village Ki-Yi aux côtés de ma grand-mère Wêrêwêrê Liking qui m’a enseigné tout ce que je sais aujourd’hui. Je voudrais donc lui rendre un hommage pour avoir fait de moi, ce que je suis. J’ai été formée à la danse, au théâtre, à la fabrication de marionnettes et j’ai été assistante costumière à ses côtés. C’est donc de là que tout est parti pour moi. Je lui dois tout. Elle est ma protectrice.
Que pensez-vous des nombreux produits et procédés destinés à grossir certaines parties du corps telles que la poitrine et les fesses ?
Tout part en réalité d’un complexe qu’on n’assume pas réellement et on trouve des bouc-émissaires pour pouvoir combler ce manque. Sans être un médecin ou du corps médical, je peux sans me tromper, dire que l’utilisation abusive de ces médicaments aboutit à des intoxications et à des infections cutanées de certaines parties du corps. J’exhorte donc les utilisatrices à faire attention aux produits qu’elles appliquent sur leurs corps.
Joël Dally
