Les élèves de l’école des Familles Makoré sise à Cocody-Abatta ont, le vendredi 13 mai 2022, à l’occasion de la journée socio-culturelle qu’ils organisaient au sein de leur établissement, appris la culture baoulé. Une conférence animée par Nanan Kouadio Dan, porte-parole et porte-canne de Sa Majesté Ôtimi Kassi Anvo, Roi des baoulés, leur a permis d’apprendre et de savoir davantage sur les us et coutumes en pays baoulé.
La migration des baoulés de l’Asie en Côte d’Ivoire, la succession en pays baoulé, les différents groupes composant le peuple baoulé, les différentes fêtes en baoulé… sont autant de thématiques développées par le conférencier du jour au cours de sa conférence publique pour permettre aux élèves de l’école des Familles Makoré d’aller « à la découverte des baoulés ».
De la migration des baoulés en Côte d’Ivoire
De la migration des peuples baoulés en Côte d’Ivoire, le conférencier apprendra qu’elle remonte à très longtemps. Aussi indiquera-t-il que l’escale de l’actuel Ghana est la dernière étape du groupe Akan dans lequel est inclus le peuple baoulé. « C’est la dernière étape que nous avons connue avant d’arriver en Côte d’Ivoire », a confié Nanan Kouadio Dan, porte-parole et porte-canne de Sa Majesté Ôtimi Kassi Anvo, Roi des baoulés. Pour lui, contrairement à ce qui est su des élèves, l’origine du grand groupe Akan remonte à l’Asie. « En réalité, ce grand groupe vient d’une partie de l’Asie actuelle sur un morceau de terre qu’on appelle le royaume Mu qui a été englouti par les eaux. Dans notre déplacement, on a traversé le Moyen-Orient et on a longtemps séjourné en Égypte », a-t-il indiqué, non sans préciser que le pharaon noir Toutânkhamon « fait partie des aïeuls des Akans ». C’est de l’Égypte, poursuit le conférencier, que le groupe Akan traversera l’Afrique centrale par le Tchad en descendant vers le Soudan avant d’atteindre le Ghana. Du Ghana, le peuple Akan, avec le peuple baoulé, traversera le fleuve Comoé avec la reine Abla Pokou. Sur le peuplement en Côte d’Ivoire, le conférencier dira qu’il s’est fait par vagues successives de quatre groupes.
De la succession au trône en pays baoulé
Le mode de succession en pays baoulé se fait par le matriarcat. Et, en ce qui concerne le trône en pays baoulé, il en existe deux, à savoir le trône mâle et le trône femelle. « Le trône mâle est le trône de gouvernance, le trône de guerre, le trône de conquête, donc présidé par un homme. Quant au trône femelle, il est incarné par les reines-mères », a-t-il traduit. Sur la gouvernance des femmes sur le trône, le conférencier indiquera qu’il s’est posé à un moment donné, un manque d’homme pour exercer cette fonction. « (…) À cette époque, la reine Akoua Bony 1ère occupait ce trône en attendant d’avoir un homme pour occuper le trône mâle. Il a fallu le fils de la reine Akoua Bony qui s’est appelé Nanan Kouakou Djè 1er pour prendre le trône mâle. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle depuis Nanan Akoua Bony, nous n’avons plus parlé de reine ou de reine-mère. Sinon, nous avons eu des reines-mères comme Nanan Ama, Abla Pokou, Akoua Bony 1ère », a clarifié Nanan Kouadio Dan. À l’en croire, le peuple baoulé est à son 12e roi à la tête de son royaume. S’étonnant des « rumeurs tendant à faire croire qu’il y a des palabres dans la succession au trône », le conférencier a fustigé de telles polémiques. « (…) Nanan Akoua Bony II, abusivement appelée reine des baoulés s’appelle Mamie N’Gnassi Anougblé Akissi. Elle était l’épouse d’Akoto Kouassi, oncle du ministre Paul Akoto Yao qui est l’actuel doyen des cadres et originaires de Sakassou. Que les réseaux sociaux arrêtent de véhiculer les mauvaises informations en créant des palabres virtuelles dans notre communauté. Il n’y a pas de palabres sur le trône des baoulés », a-t-il tranché.
Nanan Kouadio Dan a aussi informé les élèves sur les fêtes en pays baoulé.
Philip Kla