Culture

Politiques culturelles en Afrique : La Côte d’Ivoire dresse l’état des lieux

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La Côte d’Ivoire, représentée par le Directeur de Cabinet du ministère de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle, Florent Galaty, a participé à une consultation régionale sur les politiques culturelles en Afrique, tenue par Zoom du 31 janvier au 1er février 2022. Cette rencontre initiée par l’UNESCO, a réuni 43 ministres de la Culture pour porter la voix du continent sur les enjeux de la culture et du développement.

 

Avec pour enjeu principal la Culture, moteur de développement durable et de résilience en Afrique, cette conférence régionale prépare la tenue très prochaine, au Mexique, de la conférence mondiale, MONDIACULT 2022 qui intervient 22 ans après la précédente. Il s’agissait donc pour les acteurs des différents pays d’Afrique de réfléchir sur les politiques culturelles nationales existantes, d’en faire des propositions et recommandations pour rendre beaucoup plus fortes, les industries culturelles et créatives. Une réflexion à laquelle ont pris part, 43 pays, 07 organisations gouvernementales et 25 autres non gouvernementales. Et à l’issue de laquelle des recommandations ont été faites.

 

L’engagement du gouvernement ivoirien à faire de la culture, un levier essentiel de développement

 

À l’instar des autres ministres de la Culture ou de leurs représentants, Florent Galaty a défendu au nom de la ministre ivoirienne de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle, la politique culturelle déployée par le gouvernement ivoirien. Il a d’entrée, à son tour de parole, indiqué que « la nouvelle dénomination que porte son ministère reflète la vision du chef de l’État et l’engagement du gouvernement ivoirien à faire de la culture, un levier essentiel du développement de notre pays ». Il a justifié que l’adoption en août 2021 de 15 textes de décret portant rémunération pour copie privée, le projet de décret portant statut des artistes … sont les preuves des efforts du gouvernement à faire du secteur de la culture et des arts, un véritable pool de développement. « Ces textes viennent accroître le dispositif juridique existant avec notamment la loi de 2014 », a-t-il défendu. Pour lui, quoique le secteur culturel ait été fortement secoué par la pandémie à Covid-19, l’État ivoirien a pris d’importantes mesures pour accompagner ledit secteur et ses acteurs. « En Côte d’Ivoire, la crise sanitaire a amené le gouvernement à prendre des mesures de prévention dont la fermeture des lieux de spectacles. Ces mesures ont impacté les 655 000 artistes et opérateurs du secteur de notre industrie culturelle et créative », a-t-il relevé. Soulignant que cette situation a engendré un déficit financier s’élevant à environ 44 millions de dollars, Florent Galaty a fait savoir que l’État ivoirien a « mis en place, quatre fonds dont le montant est estimé à environ 3 milliards de dollars au profit de toutes les couches sociales ». Toutefois, conscient que les besoins des artistes restent encore importants, malgré les bonnes volontés de l’État, il a suggéré « une synergie d’actions pour la mise en œuvre d’un plan Marshall pour la culture en Afrique ». Par ailleurs, a-t-il souhaité que ce plan puisse accompagner les États pour les plaidoyers auprès des institutions financières, les partenaires techniques et financiers. « Nous pensons que ce plan contribuera à la résilience du secteur de la culture et des arts et participer de façon notable, à la lutte contre la pauvreté dans nos États », a-t-il proposé. 

 

Des recommandations fortes portées

 

Au terme de la deuxième journée de la conférence régionale qui a vu la participation de 43 ministres de la Culture, des organisations internationales et non gouvernementales, avec l’ensemble des acteurs clés du secteur des Arts et de la Culture pour échanger et faire porter la voix du continent sur les enjeux de la culture et du développement durable, plusieurs recommandations ont été portées. Toute chose qui permettra aux pays africains de parler d’une même voix à la prochaine rencontre mondiale sur la culture au Mexique, MONDIACULT 2022. Par ailleurs, cette rencontre de haut niveau a permis, à travers un processus inclusif et participatif, d’identifier de manière consensuelle, les priorités immédiates et futures, pour soutenir le secteur culturel et les industries créatives au niveau continental. Les observations qui ont découlé des discussions, auront servi à émettre des recommandations précises en matière de politiques culturelles pour les pays de la région. Également, cette plateforme d’échanges marque un temps fort en matière de dialogue sur la contribution de la Culture à l’atteinte des objectifs de développement durable et représente une occasion unique pour l’ensemble des parties prenantes concernées de s’exprimer sur les enjeux, défis et opportunités actuels du secteur. Ainsi, au terme de cette rencontre qui a été accueillie sur la plateforme innovante en ligne de l’Ecole du patrimoine africain (EPA), et également accessible en ligne pour le grand public via Youtube, où les échanges ont été retransmis en direct, l’on retient que l’Afrique se doit de jouer un rôle important, voire central dans le débat mondial sur les enjeux de la culture. Au nombre des recommandations, tous ont convenu d’amplifier les avancées et les acquis des politiques culturelles de la région, de reconnaître le poids économique croissant de la culture dans l’économie, de soutenir l’entreprenariat dans le secteur de la culture, d’adapter les politiques culturelles aux défis du numérique et aussi de reconnaître la culture comme une force de transformation de nos sociétés.

 

Philip Kla

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