Culture

Interview/Lu’iz Djéla (Chantre) : « J’étais aux portes de la MACA »

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De retour sur la scène discographique après une absence de trois ans, la chantre chrétienne Lu’iz Djela s’est confiée à L’Avenir. Dans cet entretien, elle dit tout sur l’univers des chantres souvent émaillé de grands scandales, la reconversion de Claire Bahi, ses rapports avec Lou Suzanne Nazou, sans oublier le Général Makosso.

 

Cela fait un bon moment qu’on n’a plus les nouvelles de la chantre Lu’iz Djela. Après près de trois ans sans sortie discographique, vous revenez avec une nouvelle œuvre. Pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de revenir sur la scène ?

Il faut dire que pendant tout ce temps, je travaillais. La preuve, je suis à mon 4e album. En plus, je me suis donné une durée de 4 à 5 ans pour mes albums. Étant donné que la mission a démarré, j’ai fait mon premier album en 2010, puis le deuxième en 2014, le troisième en 2017. Et, vers la fin de l’année 2021, j’ai sorti mon nouvel album baptisé « Jésus, je te fais confiance ». C’est un album de 8 titres.

 

« Jésus, je te fais confiance » est un titre assez évocateur.

 

Quel témoignage avez-vous vécu pour manifester une telle confiance en Jésus ?

On dira que c’est peut-être la somme de ce que j’ai vécue durant ces 12 ans de carrière. J’ai fini par comprendre qu’il y a des choses que le Seigneur accomplit qui nous étonnent à chaque fois devant certaines situations où il n’y a plus d’espoir. Le Seigneur intervient, il agit et puis d’une manière miraculeuse, une porte s’ouvre. La somme de tout ce temps passé à louer Dieu m’a permis de comprendre qu’à un moment, il faut rester serein et garder la foi en Jésus.

 

 

Quelle est la pire situation dans laquelle Jésus vous a sauvée par amour ?

Je voulais aider une personne que je ne connaissais pas. Cette personne voulait aller dans un pays où j’étais et elle est rentrée en contact avec moi. Pendant que je rentrais au pays, cette personne allait là où j’étais. Je l’ai mise en contact avec des gens dans le pays en question et malheureusement, les choses se sont mal passées. Et quand la personne est retournée à Abidjan, elle a porté plainte contre moi, insinuant que j’étais de connivence avec les contacts que j’ai mis à sa disposition. Cette personne est même passée par des personnes pour frapper un peu plus haut dans la juridiction de sorte que je sois condamnée. Mais Dieu a fait grâce. Quand nous sommes arrivés au palais de justice, le juge a dit que je suis non coupable. Et je pense que le Seigneur m’a sortie d’une situation où apparemment, c’était plié pour moi. Le Seigneur lui-même s’est arrangé pour régler la situation et je bénis son nom. J’étais aux portes de la MACA, suite à une mauvaise accusation. Toute chose qui aurait pu bousiller ma réputation, parce que quand ces histoires éclatent, les gens ne cherchent pas d’abord à savoir ce qui s’est réellement passé. Les gens cherchent déjà à considérer la première version des faits comme vrai. Mais Dieu a été fidèle. On a été au palais de justice et le Seigneur a fait grâce et j’ai gagné mon procès. Je bénis le nom du Seigneur.

 

« Tout le monde ne peut pas se lever pour se proclamer chantre »

 

Justement, c’est cette grâce de Dieu qui vous permet de guérir des personnes dans des situations difficiles, lors de vos concerts et autres prestations ?

Les expériences, il y en a tellement. Il y a un mois de cela, j’étais dans une église pour un concert et durant le concert, je suis descendue dans la foule. J’ai touché une jeune dame sans savoir ce qu’elle avait et je priais pour elle sans toujours savoir ce qu’elle avait. Je parlais en langues. Lorsque le concert est fini, je suis rentrée bien évidemment chez moi. Et quelques jours après, j’ai retrouvé à une évangélisation, le pasteur qui avait prêché là où j’avais tenu mon concert. Dans son témoignage, le pasteur a révélé que la jeune dame pour qui j’avais prié, était aveugle. Et il a ajouté que la dame a témoigné qu’elle avait recouvré la vue. Il y a tellement d’histoires comme ça, de guérisons. À ce même programme, le Seigneur, à travers moi, a guéri un monsieur qui ne pouvait pas marcher et a guéri également une femme qui avait la hanche déboîtée. Les témoignages sont nombreux.

 

Comme quoi, n’importe qui ne devient pas chantre ?

Être chantre est un ministère, un dépôt, un fardeau que Dieu met dans ton cœur pour pouvoir impacter la vie de celui qui t’écoute en étant une réponse à sa prière. Donc, tout le monde ne peut pas se lever pour se proclamer chantre. Tout le monde peut avoir une belle voix. Tout le monde peut savoir chanter, mais tout le monde ne peut pas avoir la vocation de chantre. Dans nos églises par exemple, il y a beaucoup d’hommes qui chantent, mais ils ne sont pas chantres. Quand Dieu se reconnaît au travers de ta voix et que tu l’invoques, il descend. Et quand il descend, il fait du bien à celui qui t’écoute.

 

Comment expliquez-vous le fait que de plus en plus, on voit des chantres, mêlés à de grands scandales ?

Il faut dire que depuis un bon moment, les scandales au niveau des chantres, se sont atténués par rapport au passé, 10 ans en arrière. Mais, je pense qu’il y a scandale parce que les chantres ne sont pas simples, les chantres sont des personnes qui véhiculent le message divin. Et le diable ne s’attaque qu’aux personnes qui le dérangent et les chantres dérangent le diable. D’ailleurs, c’est parce que le chantre ou le pasteur est connu que son scandale éclate au grand jour. C’est un combat que nous menons de manière perpétuelle pour pouvoir rester dans la droite ligne de Dieu, rester attachés à Dieu de sorte qu’on puisse tous honnir le diable.

 

Comment reconnaît-on un bon chantre selon vous ?

Le chantre est d’abord chrétien. Nous sommes d’abord chrétiens et nous devons savoir que de la même manière que le chrétien ne doit pas mentir, le chantre ne doit pas mentir également. De la même manière que le chrétien doit vivre dans la sanctification, nous devons également vivre dans la sanctification. En tant que chantre, on doit être très humble. Un chantre doit avoir un conducteur spirituel, un chantre doit appartenir à une assemblée chrétienne.

 

Le chantre doit-il épouser la mode ? Les chantres devraient-ils par exemple, porter des tenues sexy, des mèches « humaines » ?

La bible nous déclare de ne pas se conformer au siècle présent. Et la bible nous dit plutôt de s’attacher aux choses d’en haut. Pour dire que nous ne devons pas nous attarder sur les choses de la mode. C’est vrai que la vie évolue, les sandales qu’on portait il y a 15 ans, les jupes qu’on portait il y a 10 ans, ne sont plus en vogue aujourd’hui. Toutefois, il faut rester tendance, mais tout en ne choquant pas. La bible dit : « tout m’est perms, mais tout ne m’est pas utile ». Est-ce que porter un habit sexy où on voit quelques parties de mon corps fera du bien à mon frère qui me regarde ? Est-ce que cela peut l’aider à pouvoir bien prier ? Si cela n’est pas le cas, alors ce ne m’est pas utile. Dans ce cas-là, je dois me vêtir de la manière la plus décente, de sorte que l’autre ne soit pas choqué. En ce sens, la bible déclare que « malheur par qui, le malheur viendra ».

 

« Depuis un bon moment, les scandales au niveau des chantres, se sont atténués par rapport au passé »

 

Pourquoi donc Lu’iz Djela arbore un look pas très différent de celui des artistes que vous appelés « les artistes du monde » ?

Je dis qu’il faut rester dans la mesure, il ne faut pas aller dans la démesure. Il ne faut pas faire parce que l’autre a fait. En plus, une coiffure qui va à X, n’ira pas forcement à Y. Il faut rester sobre et éviter de choquer. Je dis simplement qu’il faut rester dans la mesure en tenant compte des autres. Il ne faudrait pas que ta liberté puisse déranger celle des autres. Il faut faire attention à tout ça pour que celui qui te regarde se sente bien.

 

Comment percevez-vous les autres artistes qui ne pratiquent pas votre genre de musique, votre ministère ?

Ce sont des musiciens, ce sont des artistes. Je respecte leur art, je respecte leur travail. Ma prière, c’est qu’ils connaissent le Seigneur aussi un jour et qu’ils voient comment Dieu est bon.

 

Est-ce qu’on ne connaît pas le Seigneur parce qu’on ne fait pas la musique chrétienne ou qu’on n’est pas chantre ?

Non, parmi eux, il y en a qui sont chrétiens, vont à l’église, croient en Dieu, mais ont décidé d’être artistes. C’est pourquoi, il y a même des artistes chrétiens et il y a des chantres chrétiens.

 

« Claire Bahi est un canal très utile entre les mains de Dieu pour gagner des âmes »

 

Et quel est votre avis sur la reconversion par exemple, de Claire Bahy qui, après une bonne carrière dans le couper-décaler, décide d’être chantre ?

C’est une très bonne chose, parce que nous sommes en train de déposséder le monde de l’influence du diable. Nous sommes en train de gagner encore plus d’âmes pour Jésus. Aujourd’hui, je pense que Claire Bahi est un canal très utile entre les mains de Dieu pour gagner des âmes. Et, c’est quelque chose qu’on encourage. On prie qu’il y ait beaucoup d’exemples comme elle.

 

Pensez-vous sincèrement qu’elle va pouvoir tenir ?

Ce n’est pas moi qui l’ai appelée. C’est Dieu qui l’a appelée et a déposé en elle, le potentiel pour lequel il l’a appelée. Ce n’est pas parce qu’on est chantre qu’on a le même appel qu’un autre. Moi, je peux être chantre et quand je vais chanter, les malades vont guérir. L’autre peut être chantre, quand il va chanter, ceux qui ne connaissent pas Dieu vont accepter le Seigneur. Chacun de nous a une mission bien définie que le Seigneur lui a accordée. Donc, Claire Bahi a certainement une mission que le Seigneur lui a accordée et elle est en train de remplir sa fonction. Il ne revient donc pas à moi de dire si elle va réussir ou pas. Au contraire, mon devoir, c’est de prier pour qu’elle réussisse sa mission et que moi aussi, je réussisse ma part de mission.

 

« Si Makosso est en train d’accomplir le cahier de charges que Dieu lui a donné, gloire à Dieu »

 

Que pensez-vous de ces hommes de Dieu ou pasteurs comme le Général Camille Makosso, qui passent plus de temps sur les réseaux sociaux à parler des sujets du monde, plus que dans les temples ou lieux de culte ?

Ce n’est pas moi qui ai appelé Makosso, c’est Dieu qui l’a appelé et il le dit lui-même. Il dit qu’il est pasteur et je pense qu’il sait la mission que le Seigneur lui a assignée. Donc, ne connaissant pas le cahier de charges que le ciel lui a assigné, je ne peux pas me prononcer à sa place. Moi, je connais mon cahier de charges en tant que chantre. Si Makosso est en train d’accomplir le cahier de charges que Dieu lui a donné, gloire à Dieu. Moi, je me concentre sur mon cahier de charges que le Seigneur m’a confié pour essayer de l’accomplir.

 

Vous êtes très souvent comparée à Lou Suzanne Nazou. Qu’est-ce qui, selon vous, suscite cela ?

La première fois que j’ai entendu cela, c’était de la bouche de Lou Suzanne Nazou elle-même. Elle m’a dit que lorsqu’elle me voit, c’est comme si elle se voyait elle-même. Et elle m’a même demandé si on ne se ressemblait pas. En tout cas, ça m’a fait vraiment plaisir, parce que Lou Suzanne Nazou, c’est une icône, une personne qui a fait les beaux jours de la musique et continue de faire aujourd’hui les beaux jours de la musique chrétienne tradi-moderne. C’est donc tout un honneur pour moi qu’on nous trouve des ressemblances. Tout comme Lou Suzanne Nazou, je fais de la musique de recherche. Je fais un mélange de la musique traditionnelle Gouro et américaine. Je veux que les gens retiennent que Lu’iz Djela a fait un album qui guérit l’âme. On a déjà eu des témoignages des personnes qui ont écouté des chansons et qui ont vu des résultats de ce que Dieu a opéré. Je veux encourager tout un chacun à le découvrir et encourager aussi les chantres à se soutenir en prière, pour qu’ils puissent réussir leurs missions dans cette nation avec Dieu.

 

Philip Kla

Lég: De retour sur la scène discographique, la chantre Lu’iz Djela s’est confiée à L’Avenir. (Photo DR).

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