À moins de 24h de la tenue de la 4ème édition du Salon du livre pour enfants et adolescents, Anges Félix N’Dakpri, Président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI), par ailleurs, Commissaire général dudit salon, nous livre dans cet entretien, les grands traits de ce rendez-vous du livre.
Vous êtes depuis quelques mois aux affaires à l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI) après votre séjour carcéral. Dans quel état d’esprit avez-vous repris vos activités ?
C’est bien sûr avec joie que j’ai retrouvé mes familles biologique et professionnelle. J’ai beaucoup de reconnaissance pour eux après l’assistance qu’ils m’ont apportée dans les moments difficiles que j’ai traversés. Aujourd’hui, il s’agit pour moi de redoubler d’effort pour relancer les projets et faire au mieux pour apporter ma contribution à la promotion de cette industrie du livre.
Quel est l’état des lieux de l’ASSEDI au moment où vous relanciez ses activités ?
La crise sanitaire n’a pas aidé les industries culturelles, notamment celle du livre. Le monde entier a été et continue d’être éprouvé par cette maladie. Cette période a été difficile pour les professionnels de l’édition avec les fermetures des écoles, des librairies. Souvent même, certains éditeurs ont été obligés de mettre du personnel en congé technique et cela n’a pas pour autant différé les engagements auprès des banques, des assurances. Aujourd’hui, il est question d’apprendre à vivre avec, et de faire preuve d’ingéniosité, de résilience, de créativité. C’est cette résilience que chacun d’entre nous essaie de mettre. Autre chose, il y a eu des événements qui ont perturbé la tranquillité du secteur. Ce qui n’est pas forcément lié à l’absence d’un individu, mais le plus important, c’est de se restructurer et rebondir. C’est ce que nous essayons de faire dans la solidarité.
« Je ne serai pas candidat »
L’Assemblée générale élective de l’ASSEDI est prévue pour ce 29 décembre 2021. Seriez-vous candidat à votre succession ?
Effectivement, l’assemblée générale élective de l’ASSEDI va se tenir le 29 décembre 2021 à la Librairie Carrefour Siloé à Saint-Jean Cocody. Pour votre information, non, je ne serai pas candidat. Et donc, nous préparons à passer la main au prochain président qui sera élu à cette AG où nous allons renouveler aussi le commissariat aux comptes. À l’ordre du jour, on débattra sur la carte des éditeurs professionnels qui sera bientôt effective. L’autre point également, c’est l’APNET qui est le réseau des éditeurs africains dont l’ASSEDI est membre. Ce réseau a organisé en novembre dernier, en Guinée-Conakry, un séminaire de formateurs des formateurs auquel j’ai pris part. Et bientôt, dans les prochains mois, je tiendrai un atelier de restitution au profit des professionnels du livre en Côte d’Ivoire.
Avant de quitter la présidence de l’ASSEDI, vous organisez dans quelques heures, du 16 au 18 décembre 2021, la 4ème édition du Salon du livre pour enfants et adolescents. Sous quel signe placez-vous cette activité ?
Ce salon vient ressusciter cet engouement autour du livre, à l’occasion de la fête de Noël qui est une excuse valable pour exhorter les parents et les enfants à faire du livre, l’un des meilleurs cadeaux à offrir. C’était compliqué de passer deux ans sans des rencontres de ce genre pour les professionnels de la chaine de l’industrie du livre en Côte d’Ivoire. Cette année, il y aura des éditeurs étrangers qui participeront à ce SALEA dont Michel Lafon, les éditions Nathan de France. Au nom de la solidarité africaine, on aura aussi la participation des éditions Ruisseaux d’Afrique du Bénin, les éditons Ganndal et les éditions Harmatan de Guinée.
Nouveauté de cette 4ème édition du Salon du livre pour enfants et adolescents : le Prix du nouvel auteur jeunesse promu et initié par l’éditeur français Michel Lafon en partenariat avec le Commissariat général du Salon. Que renferme ce prix ?
Ce Prix est un élément de valorisation qui rendra encore plus crédible, cette tribune du Salon du livre pour enfants et adolescents et qui sera lancé au cours du Salon. Ce Prix concerne des auteurs âgés de 15 à 99 ans, qui devront soumettre leurs manuscrits, un roman retenu pour le concours littéraire. Au mois de mai 2022, les délibérations auront lieu et en novembre 2022, le vainqueur verra son ouvrage être édité par Michel Lafon. Ainsi, en décembre 2022, à l’occasion de la 5ème édition du Salon du livre pour enfants et adolescents, le lauréat sera célébré et promu et la seconde édition lancée. Le jury de cette première édition du Prix du nouvel auteur jeunesse sera constitué de sept personnes. Fatou Kéita, auteure à l’honneur de cette 4ème édition du Salon du livre pour enfants adolescents, sera la présidente du jury dont deux adolescents lecteurs qui seront proposés par le service de promotion des bibliothèques du ministère de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle, un écrivain qui est Etty Macaire et un libraire professionnel qui a du vécu dans la littérature jeunesse. Madame Marie-Agathe Amoikon Fauquembergue, PDG des éditions Eburnie, nous a également donné son accord pour être la marraine de ce Prix.
« Ce salon vient ressusciter cet engouement autour du livre, à l’occasion de la fête de Noël »
On annonce également la 12ème édition du Salon international du livre d’Abidjan (SILA) du 18 au 22 mai 2022…
Oui, le SILA, c’est la vitrine internationale de l’industrie du livre en Côte d’Ivoire. Je confirme que cette 12ème édition qui manque à l’appel depuis 2020, se tiendra effectivement aux dates que vous avez indiquées, c’est-à-dire du 18 au 22 mai 2022 au Palais Dadié de la Culture, avec des innovations qui seront annoncées plus tard. Ce SILA 2022, nous le plaçons sous le signe de la maturité, mais permettra surtout, de relever le défi du lectorat africain. Tous ces pays de la sous-région francophone ont une expertise en matière d’édition. Donc, il est temps qu’on puisse se fusionner en suscitant la création d’une société de consommateurs, comme cela se fait ailleurs, de sorte à élargir le champ de vente de nos ouvrages. Ce n’est pas un rêve, c’est une question d’organisation. C’est le projet que nous portons.
Est-ce aussi facile de relancer la machine du SILA après deux ans de léthargie ?
Les fondamentaux sont là, les ressources humaines également. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est de proposer une offre attrayante aux différents partenaires. Et, c’est ce à quoi nous nous attelons. Et au mois de janvier ou février 2022, nous procéderons au lancement officiel du SILA 12.
Philip Kla