De la phase de groupes, jusqu'à la finale tant attendue, la communauté ivoirienne s'est mobilisée pour soutenir avec ferveur les Éléphants. L'organisation minutieuse des rencontres a été au cœur de l'expérience des supporters. Si certains ont préféré suivre les matchs depuis le confort de leur domicile, une grande partie s'est rassemblée dans divers établissements à Paris. Des restaurants discrets, des maquis chaleureux ont servi de points de ralliement où les passionnés pouvaient partager leur amour du football dans une ambiance conviviale.
Le trophée à l’Ambassade
En marge de la caravane de présentation du trophée de la CAN 2023 à la population ivoirienne, notamment à la diaspora, initiée par Yacine Idriss Diallo, président de la FIF et son comité exécutif, ce jeudi 21 mars 2024, à l’Ambassade de la Côte d’Ivoire en France, l’ambassadeur Bandama Maurice lève le voile sur le dispositif mis en place pour pousser les Éléphants à la victoire. Devant un parterre d’Ivoiriens enthousiasmés à l’idée de toucher le graal continental, l’ambassadeur de révéler que la cérémonie d'ouverture de la CAN a été marquée par une magnifique initiative du consulat général de Côte d'Ivoire à Paris. Orchestré au somptueux Palais Royal dans le 16e arrondissement, le rassemblement, dirigé par le consul général Issiaka Konaté, a rassemblé près de 400 Ivoiriens et Africains, parmi lesquels figuraient des diplomates, des leaders d'associations et des personnalités influentes.
« Cette manifestation a symbolisé l'unité et la fierté de la diaspora ivoirienne », a fait noter le diplomate en présence de Samuel Metch, Ministre délégué des sports et du cadre de vie. Dame Kamagaté Sali, arborant fière[1]ment le drapeau national orange blanc et vert à la hanche, revient sur son séjour en terre ivoirienne du 13 janvier au 11 février 2024. « J’étais fière de retrouver ma terre natale cinq ans après mon dernier voyage à Abidjan. Mes amies venues spécialement dans mon pays pour assister à la CAN m’ont félicitée pour la beauté de mon pays. J’en étais fière. Avec la victoire finale de nos enfants à la finale, mon frère, je te dis que mon voyage a été béni », s’adresse-t-elle à nous. Un détour dans la salle du cocktail, elle se presse pour rejoindre le jardin de l’Ambassade à l’effet d’immortaliser ces instants magiques aux côtés du trophée de la CAN.
Ambiance cordiale
Jean-Paul Oro, président de l’union des journalistes de France, vêtu en maillot orange et accompagné de sa fille dans les jardins de la représentation diplomatique du pays des champions d’Afrique 2023, insiste sur les relations empreintes de cordialité entre les supporters ivoiriens et ceux d'autres nations. « Les échanges avec la communauté malienne se sont déroulés dans un esprit amical, marqués par le respect mutuel. Les habitudes de divertissement propres à chaque groupe ont naturellement conduit à des rassemblements distincts, sans tension palpable entre les deux communautés », précise-t-il. Plus loin, sur les Champs-Elysées, Modeste Bikoum, un Camerounais qui aime la Côte d’Ivoire, travaillant dans la livraison de produits manufacturés, est on ne peut plus élogieux à l’égard de la parfaite complicité entre eux et les Ivoiriens. « Quant aux relations entre les Ivoiriens et les Camerounais, elles ont été caractérisées par une complicité extraordinaire.
Les similitudes culturelles et sportives ont favorisé des interactions harmonieuses, tant dans les espaces dédiés à la convivialité que sur les réseaux sociaux. Les rencontres mixtes entre ces deux communautés ont renforcé les liens déjà existants, sans la moindre trace de conflit », ajoute-t-il au détour d’une balade avec sa compagne non loin de l’arc de triomphe. Cependant, la communauté sénégalaise, bien que présente, est restée relativement isolée, à en croire le président des journalistes ivoiriens. Les interactions avec les Ivoiriens ont été limitées, reflétant une certaine autonomie de la part de cette communauté. Malgré cela, les Ivoiriens de la France ont célébré la victoire du capitaine Max Alain Gradel et ses coéquipiers dans l'esprit de solidarité africaine qui a prévalu tout au long de la compétition. Pour le moins qu’on puisse dire, la finale de la CAN de l’hospitalité fut un moment fort de rassemblement pour les Ivoiriens. Des espaces tels que le Pavillon Dauphine dans le 16e arrondissement et le complexe sportif Teddy Riner dans le 92, ont accueilli une foule enthousiaste.
Olivier Yeo, envoyé spécial en France