Dès que le milieu de terrain des Éléphants de Côte d’Ivoire, Franck Kessié, a marqué le 5e penalty, synonyme de qualification de la Côte d’Ivoire pour les quarts de finale de la CAN, les habitants sont sortis soudainement de toutes parts. Enfants, jeunes, adultes, personne n’a voulu bouder son plaisir de célébrer et de saluer la qualification des Éléphants. Les rues et ruelles des quartiers, ont été pris d’assaut au son des vuvuzelas. D’autres esquissaient des pas de danse au son de la chanson « Coup de marteau ». Ivres de joie, des adultes sont sortis torses nus et se sont mis à danser, sans limite. Dans cette ambiance, on attendait de temps à autre, à des endroits, le bruit retentissant de pétards, avec pour certains, des éclats lumineux. Les détonations et les lumières, qui se dégageaient, faisaient penser aux fêtes de Noël et du nouvel an.
Des paroles pleines de sens
Les paroles prononcées par certains fêtards à cette occasion, étaient fort significatives. C’est le cas d’un groupuscule de jeunes, composé de filles et de garçons qui sont rassemblés au niveau du carrefour « Bonheur » sur le coup de 23 heures 50 minutes à Akékoi. « On ne vaut rien, mais on est qualifiés », ne cessaient-ils de scander. À une centaine de mètres de là, non loin d’un glacier, une jeune fille qui sautait de joie parmi ses camarades, a lâché : « Quand on dit découragement n’est pas ivoirien, c’est maintenant que je comprends ». Et l’une de la rependre, en ces termes : « Oui, c’est ça hoo ». Inégalables en humour, les Ivoiriens qui célébraient la victoire des pachydermes, lançaient : « depuis quand lions mange éléphants ? ».
En dehors des propos tenus, il y a aussi des faits et gestes qui ont marqué cette réjouissance populaire. Vêtus de maillots aux couleurs du drapeau national, plus d’une trentaine de jeunes sont arrivés au carrefour « André Bar », avec un trophée porté par celui qui faisait office de chef de file. Quand le groupe a emprunté la voie entrant dans le quartier du côté opposé à « André Bar », le chef de file et l’un de ses suivants, ont mimé la scène des tirs aux buts ayant conduit à l’élimination des Lions de la Teranga du Sénégal. Il a posé le trophée par terre et s’est mis en position de tir. L’autre s’est mis en position de portier. Un troisième du groupe a appelé le premier à tirer, en sifflant. Quand ce dernier a tiré, les membres de l’assemblée ont crié : « but ! ». Alors, le tireur a récupéré le trophée du sol, l’a brandi en l’air, en signe de victoire. Son geste a été accompagné par de nombreux cris de joie et un brouhaha indescriptible.
Les automobilistes et les motocyclistes ne sont pas restés en marge de cette ambiance festive. Ceux qui circulaient à cette heure tardive de la nuit, manifestaient leur joie par des klaxons interminables. Quant aux motocyclistes, non seulement, ils klaxonnaient, mais certains d’entre eux s’adonnaient à des parades, dont les nombreux passants prenaient grand plaisir à applaudir.
C’est cette ambiance festive qui a prévalu lundi 29 janvier 2024, jusqu’à une heure très tardive dans la commune d’Abobo.
Aristide Otré