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Interview/Dieudonné Camara (Président de l’Amicale des Secrétaires Généraux de Football de Côte d’Ivoire) : « La formation des secrétaires généraux du football ivoirien est primordiale »

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Camara Dieudonné veut une réforme au niveau des secrétaires généraux de notre football sous son mandat. (Photo : DR)  
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Élu par acclamation à la tête de l’Amicale des Secrétaires Généraux de Football de Côte d’Ivoire (ASEFI) en janvier 2023 au Complexe sportif de Yopougon, Dieudonné Camara donne les chantiers de son mandat et exige que les présidents de clubs fixent un salaire stable aux secrétaires généraux du football ivoirien.

Quels sentiments vous animent après votre élection à la tête de l’ASEFI ?

 Je tiens d’abord, à dire un grand merci à tous les secrétaires généraux du football ivoirien qui ont décidé de porter ma candidature pour cette élection. J’étais seul candidat, mais cela n’a pas été facile. C’est un sentiment de fierté, de joie car c’est toujours intéressant d’être au sommet. Reconnaissance à l’endroit de mon président, Sidibé Souleymane qui a toujours cru en moi et m’a permis de briguer ce poste en me donnant les moyens d’y arriver.

Vous êtes le troisième président après les présidents Ebé Jean Jacques et Traoré Oumar. Quand on sait que depuis le décès de Traoré Oumar en 2019, l’ASEFI n’a véritablement pas travaillé, êtes-vous conscient de la tâche qui vous attend ?

 Nous savons ce qui nous attend. La tâche sera très difficile, car l’ancien bureau, pour organiser cette élection, il a fallu batailler dur. Jusque-là, rien, nous allons suivre les normes juridiques, écrire pour avoir les sources, ne serait-ce que les cachets. Mais si nous n’avons pas de suite, nous allons passer à autre chose et travailler. Pour le moment, nous allons respecter la procédure.

De supporter du Stade d’Abidjan, vous devenez quelques années, président des secrétaires généraux de football, un saut dans l’inconnu ?

Non, pas un saut dans l’inconnu. J’étais certes, supporter du Stade d’Abidjan où j’ai occupé presque tous les postes jusqu’à ce que je sois secrétaire général à la mobilisation. Et en 2017, lorsque le président Sidibé est arrivé à la tête du Stade d’Abidjan, il a trouvé que j’était dynamique et le 30 août 2017, il m’a nommé comme Secrétaire Général du Stade d’Abidjan. Cela me fait six ans d’expérience (rire) et mon seul club est le Stade d’Abidjan.

 

On sait que les élections à la FIF ont créé la division dans le milieu du football ivoirien et cela existe encore. Les secrétaires généraux n’ont pas été épargnés. Comment allez -vous faire pour ramener la paix, l’attente et la cohésion dans votre milieu ?  

Je pense que notre élection a montré que nous sommes ensemble. Nous avons voulu calquer un peu sur la fédération ivoirienne de football en faisant voter les secrétaires généraux des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et D3 et sur 80, il y a 56 qui étaient à l’Assemblée Générale. Je pense que nous avons été largement soutenu par les secrétaires généraux. Ceux qui n’étaient pas là, c’était pour des raisons valables, car la première raison, c’est que le président Sory Diabaté avait une réunion qui était programmée bien avant et les présidents qui y étaient, ont demandé à leurs secrétaires d’y être avec eux ou de les représenter. La seconde, il y avait des matches amicaux. Je peux dire qu’à 95 %, les secrétaires généraux étaient favorables à mon élection. Depuis cette élection, nous recevons des coups de fil de tout le monde et de plusieurs présidents de clubs pour nous féliciter. La cohésion est en train de venir et nous savons qu’elle sera une réalité, très bientôt.

 

On sait que votre association n’a pas de document légal, de reconnaissance juridique. Comment allez-vous faire pour qu’elle soit reconnue ?

C’est ce que nous demandons à l’ancien bureau de venir nous faire le point. Nous leur donnons une à deux semaines pour le faire. Si cela n’est pas fait, nous comptons engager la procédure juridique de déclaration de l’ASEFI. Nous comptons le faire bientôt.

 

Outre la reconnaissance juridique, quels sont les grands chantiers qui vous attendent ?

Il faut dire que ne devient pas secrétaire général d’un club qui veut, mais qui peut. Et pour améliorer la qualité du secrétaire général, nous allons faire une formation pour lui. Vous savez pour la petite histoire, quand je venais, je ne savais pas comment remplir une feuille de match. Et il y a beaucoup de secrétaires qui ont vécu cette aventure. Nous voulons éviter cela. Nous voulons que les secrétaires aient les bases pour exercer. Notre premier chantier, c’est la formation au plan informatique, juridique, économique et au plan technique de football. Nous y tenons, nous avons créé un comité scientifique de cinq personnes qui seront nos experts et vont former les secrétaires généraux. Le second chantier, c’est l’aspect social où nous allons essayer collaborer avec les présidents de clubs et la FIF, car sans leur adhésion, cela sera difficile pour nous. Il faut stabiliser les salaires, une assurance maladie et une retraite, car beaucoup vont à la retraite et ne savent plus ce qu’ils vont devenir. Ces trois éléments, nous tenons à les mettre en place d’ici les quatre ans.

 

Vous parlez de stabilisation de salaire des secrétaires généraux. Cela signifie que vous êtes mal payés ou vous n’avez pas de salaire fixe ?

Vous voyez, un salaire n’a jamais suffi.  Ce que nous savons et que nous voulons, quand on prend la matrice de répartition des salaires, les secrétaires généraux ne sont pas cités. Pourtant, les secrétaires consacrent au moins 75% de leur temps à gérer les clubs. Nous pensons qu’au-delà du montant, il y a une stabilité qui figure dans la matrice, et nos présidents de clubs et la FIF doivent nous aider pour que le secrétaire sache qu’il a un salaire fixe. Notre combat n’est pas dans le montant, mais dans la régularité du salaire.

 

Quels sont vos rapports avec la FIF ?

Nous sommes élu cela fait bientôt un mois. Nous avons fait le point avec la FIF en absence du président. Nous allons bientôt les rencontrer pour leur dire ce que nous attendons d’eux, car si tout se passe bien au niveau des secrétaires généraux, le football ivoirien pourrait connaître son émergence. Nous avons notre partition à jouer dans l’émergence du football ivoirien. Nous avons rencontré le Directeur Exécutif (DEX), nous attendons le président de la FIF et son Comex.

 

On sait que vous êtes souvent utilisés pour les matches internationaux comme des stadiers. La CAN 2023 approche, qu’est-ce que vous attendez du COCAN ?

Nous attendons que les secrétaires généraux soient impliqués, car c’est une dimension importante et comme plusieurs membres du Comex sont au COCAN, nous allons voir avec eux dans quelle mesure nous puissions être dans l’organisation pratique de la CAN 2023. Nous savons que c’est le président Malick Tohé qui est président de cette Commission et nous lui lançons un appel pour lui dire que nous sommes là pour l’accompagner et qu’il compte sur nous.

Interview réalisée par Dou Nicaise

 

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