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Interview   Yéo Sounguifolo  ( Vice -Président de la Commission Centrale des Arbitres de la FIF ) : « La supervision et la formation des arbitres va faire progresser l’arbitrage en Côte d’Ivoire »

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Légende1 : Yéo  Dounguifolo fait partie des meilleurs arbitres  assistants de sa génération  en Afrique et dans le monde
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Docteur Yéo Sounguifolo n’a pas quitté l’arbitrage après avoir raccroché en 2015. Instructeur CAF , il est le vice -président de la Commission Centrale des Arbitres .Dans cette interview , il nous parle de son après arbitrage , son rôle à la CCA et fait des propositions  pour  la bonne  promotion et l’encadrement des arbitres ivoiriens 

Qui est en réalité Yéo Sounguifolo ? 

Je suis Docteur Yéo Sounguifolo, Enseignant Chercheur au Management des Organisations à l’INJS ( Institut Nationale de la Jeunesse et des Sports ) .A  cette fonction , vous êtes sans ignorer que  je suis  ex arbitre international ayant  officié au haut  niveau .Depuis 2015 , nous avons raccroché sur le terrain , nous sommes aujourd’hui  encadreur , Instructeur d’arbitres . Nous assumons la formation à la CAF et à la FIFA, puisque la FIFA nous confie parfois des responsabilités surtout le séminaire des dames que nous avons animé.

Comment est -ce que vous êtes arrivé à l’arbitrage ? 
Je suis arrivé à l’arbitrage par passion , parce qu’il faut souhaiter qu’on  avait envie de  jouer au football , mais quand on vient des contrées comme les autres , souvent les parents  n’acceptent pas qu’on se retrouve en train de jouer, mais dès que j’ai été fonctionnaire , étant libéré du joug des  parents je me suis dit que  je pouvais renouer avec ma passion qui est le football ,et c’est dans ce sens que je suis allé à l’arbitrage  étant  donné que je ne pouvais pas être joueur encore .

Donc vous étiez un très bon joueur de football ? 
Dire un bon joueur , je peux dire oui car au lycée nous avons fait nos preuves.

Si au football vous n’avez pas fait une grande carrière , au niveau de l’arbitrage  c’est le mondialiste Yéo Sounguifolo . Pouvez vous nous en dire plus sur votre carrière
Si on veut en parler c’est  un livre . Il y’a des faits qui m’ont marqué. Il faut dire qu’en 2005, j’avais été international une année  et à la fin de l’année retiré de la liste et  j’ai eu la chance de revenir en 2007 et depuis ma carrière à continué .  Mon plus gros  évènement sportif , le premier a été la Coupe du Monde des Clubs Champions  en 2011 au Japon .Cette compétition  m’a vraiment instruite , car c’était la toute première fois qu’on s’entrainait avec la camera.  L’assistant travaille derrière avec la camera et quand on rentrait avec Doué Noumandiez, nous  avons  escale en Malaisie et nous avons payé chacun une camera pour travailler . Il y’a eu des gros matches  comme le derby du Maghreb Maroc Algérie que nous avons officié et ça nous a valu une certaines appréciations de la CAF .Il Y’a des événement comme la CAN et la grande messe , le mondial .

Vous avez fait combien de CAN ? 
J’ai fait trois CAN , 2012 co -organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale , celle de l’Afrique du Sud en 2013  et celle de 2015  remportée par la Côte  d’Ivoire .Nous y étions en tant qu’arbitre .

En 2015 , le parcours de la Côte d’Ivoire vous a empêché de jouer la finale ? 
On était très content, car à l’hôtel ou on était, on défiait les autres arbitres en leur disant qu’à ce rythme là, nous allons partis avec la Coupe . C’était sublime pour nous.
On ne peut parler de Yéo Sounguifolo , sans parler de Doué Noumandiez .Actuellement est le Directeur de l’arbitrage africain est -ce que vous serez avec lui ? 
Nous avons accueillis cette nomination avec beaucoup de joie et d’intérêt . Vous savez que c’est un défi à relever, il va s’en dire que dès l’instant ou il est appellé à travailler , nous devons savoir  que nous devons travailler .Pour le moment il faut lui laisser le temps de faire l’état des lieux, et ensuite il verra  comment exprimer les besoins au moment venu .Nous avons toujours travaillé ensemble, tous les jours  on se consulte pour un certain nombre de question, après s’il estime qu’il y’a un besoin  d’avoir  certains collaborateurs beaucoup plus proches , je crois que  le moment viendra .

Vous êtes Instructeur CAF , vice -président de la CCA , quelles sont vos tâches à la CCA ? 
 Je suis le vice -président de la  CCA avec le président Kalou Bonaventure .Mes taches sont celles d’un vice -président en charge de la promotion des arbitres, je suis  Instructeur CAF et je n’ai pas le choix , outre mes conseils techniques que je donne au président , je fais de la formation des arbitres  avec le département dirigé par Sharaff Boubacar .Je n’ai pas le choix. Nous avons  commencé avec la formation des arbitres de la Ligue 1, Ligue 2, D3 ,  un séminaire avec les Dames , c’était une grande première  et nous essayons d’organiser un certain nombre de choses .

On constate le retour en force des arbitres ivoiriens sur la scène internationale, alors on peut s’attendre à des Doué Noumandiez et Yéo Sounguifolo au Mondial 2026 ? 

L’appétit venant en mangeant, aujourd’hui nous avons deux au niveau du CHAN . Nous organisons des séances de travail avec ces arbitres pour mieux les préparer pour cette compétition. C’est dejà une satisfaction que d’avoir deux qui nous représentent au CHAN .Après le CHAN , on aura la CAN et on continuera de travailler et on espère qu’un jour en 2026 ou 2030 , de réussir un jour de  placer des Doué et Yéo à la coupe du monde .Nous sommes produits de certains  arbitres et il faut que nous produisons aussi .

Pendant les élections de la FIF , l’arbitrage ivoirien a été secoué , ou nous avons eu des pros Danon , des pros Sharaff et des pros Coulibaly , est ce que  la paix est revenue ? 

Dire la Paix, c’est trop dire ,  il n’y’a jamais eu le feu à la maison. Nous sommes des techniciens, nous nous retrouvons et travaillons avec tout le monde . L’objectif des techniciens reste la promotion de l’arbitrage ivoirien et travailler sur le terrain de façon théorique pour avoir des arbitres performants .Je crois que quand on se retrouve sur le terrain pour arbitrer un match , il y’a tout le monde et aujourd’hui notre tâche c’est de réussir à concilier toutes ces personnes  là qui sont interessées  par l’arbitrage et faire en sorte que la jeunesse  puisse être mieux encadrer  pour le bonheur de la Côte d’Ivoire .

 Que deviennent les arbitres ivoiriens suspendus par la CAF ?
Il y’a  certains qui ont été suspendu juste pour deux ans et ces deux ans sont écoulées  et ils ont été réintégré au niveau du championnat locale.

C’est la fin de la première partie du championnat, et les dirigeants de clubs continuent à tirer à boulet rouge sur l’arbitrage en accusant les arbitres et surtout la CCA de choisir des arbitres pour favoriser certaines équipes ? 

Vous savez quand on va au terrain qu’on a dix mille spectateurs , on a dix mille arbitres . Nous travaillons avec les arbitres en leur disant qu’il y’a des questions ou vous devrez être à tel niveau pour que votre décision soit crédible . Même avec  l’image de la VAR , parfois on a pas la même appréciation. Vous savez , on est souvent mauvais  perdant et quand ça ne marche pas on tire sur les arbitres . Je pense que chacun doit travailler correctement dans son compartiment, que chacun se concentre  et travaille à son niveau pour que le football ivoirien puisse aller de l’avant. Tirer sur l’arbitre , quelque fois quand on regarde ,c’est pas fondé, nous restons attentif et nous savoir que  nous avons pour devoir d’accompagner le football ivoirien et pour devoir d’encadrer  les jeunes pour qu’on ai un arbitrage de qualité . Nous nous attelons à faire progresser l’arbitrage ivoirien 

 On constate la présence des arbitres femmes en Ligue 1. N’est pas pour vous une manière de faire leur promotion au détriment des hommes ? 
Rire . Ecoutez il est ce qu’il est dans l’intérêt d’un homme d’aller arbitrer un match de femme qu’une femme arbitre un match des hommes. Nous le faisons pour aider les femmes et les aguerrir. On ne peut pas se permettre de faire seulement la promotion des  femmes . Avec Doué  Noumandiez , nous avions dénicher à son temps  des arbitres que nous avions commencé à utiliser et nous les suivons pour qu’on puisse arriver  un jour des Doué et des Yéo . Ces jeunes nous les utilisons à certains moments  pour des matches et lors du TIDA ( Tournoi International du District d’Abidjan ) , ils ont été excellents , et nous avons pour laboratoire ces compétitions qui nous sont offertes .Nous avons conscience de la tache qui nous attend , même si nous avons quelques difficultés , mais nous travaillons pour servir l’arbitrage de Côte d’Ivoire 

Combien d’arbitres internationaux existe en Côte d’Ivoire tant chez les hommes que chez les femmes 
Au niveau des arbitres internationaux, nous avons quatorze 14 au niveau des hommes et cinq (5 ) au niveau des femmes  dont deux arbitres et trois assistantes .Vous avez  quatre au niveau  des Beach soccer et Futsal 


Combien de CRA (Commission Régionale des Arbitres) et combien de CRA compte la CCA et comment devient -on président de CRA ? 
Nous avons quarante et une (41 ) CRA et deux ( 2 ) Sous -CRA   qui sont des regroupements , des structures bien organisées avec des textes et si vous  remplissez les conditions , vous êtes candidats .Généralement , les élections sont organisées en fonction  du mandat du président de la Fédération Ivoirienne de Football .

Nous avons fait un constat qu’au niveau de football féminin, il n ’y a pas de superviseurs d’arbitres ? 

C’est bien beau de se plaindre mais c’est notre cri de cœur  . Nous sommes dans une situation sans formateurs entre guillemet . C’est-à-dire des gens qui puissent relayer l’évaluation .Lorsque nous sommes arrivés , j’ai proposé un projet qui puisse permettre à ce que la supervision puisse s’étendre de la Ligue 1, Ligue 2 , D3 et au football féminin  pour qu’on puisse ramener certains anciens arbitres dans l’encadrement . Le Département ne peut pas être partout , et nous voulons amener ces anciens à s’intéresser à l’arbitrage, parce que quand ils quittent le milieu ils vont au Commissariat au match, or si on a la supervision , l’avantage de la supervision les amène à rester en contact avec les lois du jeu . Je ne pense pas qu’ils puissent le faire au Commissariat. Or pour être superviseur, il faut se recycler, échanger, avoir des notions encore fraiches pour pouvoir faire des remarques aux arbitres et nous permettre d’avoir un éventail pour éduquer toute la population sportive. La méconnaissance des lois de jeu crée souvent des problèmes. Donc étendre la supervision à un grand nombre va nous permettre de catégoriser les superviseurs , car il y’a un problème qui est cher au président Idriss Diallo que je remercie au passage , il a envie de doter, repérer un certain nombre de quatuor , mais derrière , il faut avoir un certains nombre de superviseurs  pour  pouvoir y arriver .Il y’a des pays qui font la supervision à tous les niveaux et qu’on aide au niveau de la formation avec des image .

Quel est votre rêve le plus fou ? 
Mon rêve le plus fou, c’est de servir l’arbitrage ivoirien , africain et mondial au plus haut niveau et pour que demain on puisse avoir  des Doué et Yéo à tous les niveaux 

Interview réalisée par Dou Nicaise 

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