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Les spécialistes jugent le choix de Jean-Louis Gasset et Emerse Faé/ Yéo Martial, ex-sélectionneur des Éléphants : « J’ai mal au cœur »

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« Quand on compare le poste de sélectionneur national aux anciens postes qu’il a occupés en tant qu’adjoint, tout le temps, il n’y a pas de quoi à se satisfaire. Ça ne donne pas confiance et c’est du plus profond de mon cœur que je parle. Je viens également de lire ce qu’il doit toucher et tous ces avantages, je crois que c’est une insulte à tout le monde. Je préfère le dire ouvertement, de toute façon, je n’ai pas de problème avec quelqu’un. J’aurais préféré, moi, des locaux et puis on avance. Je suis un entraîneur local, mais j’ai eu les meilleurs résultats que tous ceux qui sont passés. On peut parler d’Hervé Renard, mais lui, il connaît les réalités africaines. Je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’on nous veut ? Il faut qu’on arrête. On fait semblant d’oublier. C’est Yéo Martial qui a gagné la première CAN pour la Côte d’Ivoire, ça fait 30 ans aujourd’hui. C’est le même qui n’a perdu aucun match en 1988 au Maroc. Je n’ai jamais perdu de match à la CAN. Excusez-moi de le dire, mais tout se lit à travers le parcours de celui qui a été désigné. On va m’obliger à dire des choses qui ne sont pas très bien. Je n’ai rien contre le nouveau sélectionneur. On parle d’équipe commando qu’il doit composer. Mais il le fait à partir de quoi ? Avec qui ? Qu’est-ce qu’il connait sur la mentalité des joueurs ivoiriens ? Quelqu’un comme Soualiho Haidara ou Kamara Ibrahim aurait pour moi, fait l’affaire. Gasset connaît quoi dans les mentalités et réalités africaines, dites-moi. Emerse Faé non plus ne les connaît pas. J’avoue que je ne sais vraiment pas comment ça va se faire. J’ai mal au cœur. Nous sommes tous ivoiriens. Moi, j’ai fait mes preuves en club et en équipe nationale. Les traces sont là. Pour l’heure, je n’espère rien de ce duo. Peut-être que ça va marcher, mais je donne mon sentiment actuel ».

 

 

Koné Yaya Toutou, consultant sportif :

« Il ne faut pas les clouer au pilori »

« C'est un duo dont je ne sais rien de bon au plan africain, même si Faé a pu totaliser une quarantaine de sélections avec les Éléphants. Du point de vue de l’expérience africaine, ils ne pèsent pas grand-chose, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut les clouer au pilori. Leur coup d'essai peut être un coup de maître. Il ne faut pas avoir d'a priori en ce qui les concerne. Il faut les juger aux résultats. Ce qui est important, dans un premier temps, c'est leur approche vis-à-vis des joueurs. Faé sera d'une grande utilité à Gasset. Les Éléphants, c'est sa famille. En outre, les professionnels ivoiriens connaissent bien le coach pour avoir, pour la plupart, évolué en France. Aurier a été son joueur lorsqu'il jouait à Paris. Il faut, je pense, être positif. Gasset-Laurent Blanc, c'est comme Guy Stéphan et Deschamps. La vitrine, c'était Blanc, mais la partie cachée de l'iceberg qui faisait l'essentiel du travail, c'était Gasset, aussi bien en équipe nationale qu'au PSG. Que ceux qui s'inquiètent se rassurent, il n'est pas le premier venu dans le milieu professionnel. Il a roulé sa bosse un peu partout, en France, à travers l'élite. Michel Troin et Nouzaret, c'était pareil. Mama, Henry Michel, même chose. Ce qui milite en leur faveur et qui est rassurant, c'est qu'ils s’imposeront aux joueurs, grâce à leur vécu. Je ne saurai être systématique pour dire qu'ils pourraient atteindre la demi-finale ou la finale, c'est notre souhait. Mais j'ai foi en eux. Rappelez-vous la période Wilmots, réputé quand il a pris les rênes des Éléphants. Dès son premier match, il a enregistré des défections dans son groupe. Des blessés en cascade, il n'a jamais pu dresser une liste cohérente pour travailler. Il a été obligé de démissionner malgré lui. Je leur souhaite tout le contraire, mais c'est ça aussi le destin d'un homme. Tendons-leur la main pour qu'ils réussissent tranquillement leur mission. Eux-mêmes, ils savent déjà qu'ils ont du pain sur la planche. Donc, n'en rajoutons pas. Ce qui les attend, est lié à l'objectif qui leur est assigné. Il faudrait déjà qu'ils prennent contact avec le groupe qui leur a été défini dans un premier temps, et dans un second, de le peaufiner avec leurs trouvailles. Pour ce faire, il faudrait qu'ils prennent leur bâton de pèlerin pour sillonner l'Europe. Faé, en tant que Bi- national, saura où mettre les pieds et saura tenir le langage qu'il faut à ses frères qui sont nombreux dans le groupe. À partir de là, ensemble, Gasset et lui, pourront dessiner la structure d'un groupe sur lequel les autres devraient se greffer ».  

ZM

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