Jusqu’où iront les Mimos en Coupe CAF ? Actuels leaders de la poule D, les Jaunes et Noirs ne sont plus qu’à une victoire des ¼ de finale du tournoi.
Absent depuis des années de la scène africaine, l’Asec Mimosas semble avoir retrouvé ses couleurs vives. Éliminés de la Ligue des Champions, les Mimos font forte impression en Coupe CAF, où ils occupent désormais, le fauteuil de leader de la poule D. Les Jaunes et Noirs ne sont plus qu’à 90 minutes d’une qualification en ¼ de finale du tournoi, signe d’un retour fracassant sur l’échiquier continental. Le match retour de la dernière journée de ce groupe, prévu pour le 3 avril prochain contre la RS Berkane, sera plus que décisif. Après ses deux dernières sorties victorieuses, on peut croire que l’Asec est enfin lancé. Surtout que ses débuts dans cette Coupe CAF ont été très mitigés. À l’occasion de leurs trois premières rencontres, les poulains de Me Roger Ouégnin n’ont pris que 3 points sur 9 possibles : une victoire et deux défaites.
Des performances en dents de scie
Une maigre moisson qui a mis plus que jamais, l’Asec Mimosas, dans de beaux draps. D’entrée de jeu contre les Tanzaniens du Simba Sports, Cissé Abdoul Karim et ses coéquipiers ont pris une sévère gifle (3-1). Piqués au vif, les Mimos ont surpris, le 20 février dernier, les Marocains de la Renaissance Sportive de Berkane. Les Jaunes et Noirs se sont imposés 2-0. Pour leur troisième apparition, les hommes de Julien Chevalier se sont complètement crachés au décollage. L’Union sportive de la gendarmerie nationale du Niger s’est baladé (2-0) contre le champion ivoirien sur la pelouse du stade Général Seini Kountché de Niamey. Comme lors de sa première sortie en Tanzanie, l’Asec Mimosas a payé cash, ses erreurs et errements défensifs contre les Gendarmes du Niger. Mais depuis, les Mimos ont comme trouvé la clé du mystère Coupe CAF. Julien Chevalier a quelque peu revu ses plans. Des réajustements tactiques et stratégiques ont été opérés. Après un système en 4-4-2 qui n’a pas offert des gages de satisfaction, le technicien français a opté pour une formation en 4-3-3. Ce qui a permis à l’attaque des Mimos de rester très présente dans le camp adverse. Les résultats sont vite perceptibles. Défaits 2-0 à l’aller par les Gendarmes, les Mimos ont remis les pendules à l’heure face aux Nigériens (2-0) avant de récupérer la 2e place du groupe D.
Une confiance retrouvée
Ils vont une fois de plus régler leur compte. Dimanche dernier, les Tanzaniens du Simba Sport l’ont appris à leur dépend. Après avoir infligé à l’Asec sa première défaite en Coupe CAF, le deuxième round a tourné en faveur des Jaunes et Noirs. Un cinglant 3-0 infligé aux Tanzaniens, avant de s’installer en tête du classement. En deux matches, l’Asec a inscrit 5 buts sans en encaisser. Le tandem Konaté Karim-Stéphane Ki Aziz fait à nouveau, le bonheur des Mimos. Quand ces deux joueurs sont dans une bonne forme, l’Asec va mieux. Les deux ont inscrit 4 des 5 derniers buts. En défense, on note moins d’errements, plus d’assurance. Pour notre consultant, Rigo Gervais, cela est dû au fait que « les joueurs prennent au fur et à mesure, conscience de leurs capacités. C’est une prise de conscience générale qui se perçoit à travers cette dynamique de victoire ». De l’assurance, il lui en faudra, car l’Asec joue son dernier match contre la RS Berkane, un habitué du tournoi. « Pour le dernier match, il va falloir faire preuve de caractère et ne pas toujours compter sur les individualités. C’est très important, c’est un atout essentiel que d’avoir un vrai buteur dans son équipe, mais il faut aussi être solide dans les autres compartiments de jeu. L’Asec doit être solide défensivement et éviter au maximum, de prendre beaucoup de buts », exhorte l’ancien coach du Séwé Sport de San Pedro. Si on regarde dans un passé très proche, on se rend compte que c’est presque la même configuration que contre le CR Belouizdad en tour préliminaire de la Ligue des Champions. « Je pense que l’Asec a tiré les leçons de cet échec, et il est maintenant temps de prendre en compte, tous les paramètres de la compétition », se convainc notre consultant. Selon Rigo Gervais, si les Mimos ont pris « de la maturité, ils iront loin. Nous devons les soutenir, car les Mimos portent un autre combat pour la Côte d’Ivoire. Nous n’avons que deux places en compétitions africaines. C’est très peu pour notre championnat qui est aussi médiatisé. Les performances de l’Asec peuvent booster notre ranking. C’est un gros enjeu, et nous les soutenons à fond ».
Une bataille à gagner pour le football ivoirien
Il ne faut donc pas se louper cette fois-ci. Car dira-t-il, « tout va se décider au dernier match de la poule. Ce sera une finale pour les Ivoiriens. Il faut donc reprendre ses esprits après la victoire de dimanche. Il ne faut pas demeurer dans l’euphorie. J’ai joué plusieurs coupes d’Afrique, donc je suis à même de savoir l’impact que peut avoir l’euphorie sur un groupe. Il faut donc que l’Asec se concentre sur ce match qu’il peut remporter. Mais attention, le RC Berkane, même s’il a perdu au match aller, est un habitué des compétitions africaines. Elle est très expérimentée. C’est un gros match qui arrive surtout que l’Asec joue en territoire magrébin ».
Manuel Zako
