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Élection à la FIF : Quand la FIFA et la CAF changent les règles

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Ça pue l’ingérence à plein nez. Comme lors de l’élection du président de la CAF, qui a vu ‘’l’intronisation’’ de Patrice Motsepe à la tête de l’institution africaine, la FIFA est en train peser de tout son poids dans celle de la Fédération ivoirienne de football.

 

Alors qu’on croyait le processus électoral enfin lancé, la FIFA et la CAF ont décidé de jouer les trouble-fêtes. Dans un courrier adressé au Comité de normalisation de la FIF, les 2 instances remettent l’Assemblée générale du 26 février en cause.  La FIFA et la CAF demandent aux dirigeants du football ivoirien, de modifier ou de supprimer les parrainages. « Nous avons relevé avec regret que la disposition des nouveaux statuts relative au parrainage (art. 47 al. 3 let d) n’est pas conforme aux instructions que la FIFA et la CAF avaient données pour assurer sa conformité avec les exigences de bonne gouvernance des deux institutions dont la FIF est membre », peut-on lire dans la note signée conjointement par Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA et Veron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF.  Ces organes rappellent que « la problématique du parrainage était d’ailleurs, précisément à l’origine du blocage institutionnel qui a poussé la FIFA et la CAF à instaurer un Comité de normalisation en Côte d’Ivoire en 2020 ». Tel que rédigé, soulignent-elles, « l’article 47 al. 3 des nouveaux statuts, non seulement maintient un système de parrainage que la FIFA et la CAF souhaitent à l’origine exclure, mais il prévoit un parrainage avec catégorisation». Après des mois et des mois de tractations et de pourparlers pour normaliser le sport roi en Côte d’Ivoire, c’est donc un retour à la case départ. Pour faire plus simple, la FIFA et la CAF ont décidé d’annuler les décisions de l'Assemblée générale, l’organe suprême de décision.

 

L’article 47, encore source de conflit

Que dit cet article 47, aujourd’hui encore source de conflit ? Les nouveaux statuts adoptés sont clairs : « Le candidat à la présidence de la FIF doit (…) être présenté avec sa liste de membres du Comité exécutif par un collectif de 8 membres actifs de la FIF, à savoir 3 clubs évoluant en Ligue 1, 2 clubs évoluant en Ligue 2, 2 clubs évoluant en Division 3 et 1 groupement d’intérêt du football ». Pour les 2 instances du football, « cette disposition pourrait facilement octroyer un pouvoir de blocage excessif aux membres affiliés, évoluant dans la Ligue 1. Ces clubs pourraient s’entendre pour empêcher tout candidat non présenté par les clubs de Ligue 1 d’accéder à la présidence de la FIF ». Pour ces raisons, la FIFA et la CAF estiment « qu’une telle clause crée un déséquilibre en faveur de quelques membres affiliés de la Ligue 1 ». Or, rappellent-elles, « dans les discussions conjointes préparatoires à la révision des statuts, la FIFA et la CAF avaient finalement admis le maintien d’un système de parrainage à la seule condition que les 4 parrainages exigés des candidats puissent provenir de n’importe quel membre, sans catégorisation. La disposition en question dans sa formulation actuelle et adoptée en AG, permet, à l’analyse des 2 instances, d’exclure plus de 4 candidatures et de bloquer l’arrivée de nouveaux candidats. Elle pourrait ouvrir la porte à des pratiques susceptibles de mettre en péril, l’intégrité du processus démocratique voulu par les instances du football mondial ».

 

Pas d’élection le 23 mars prochain

Par conséquent et bien que ces dispositions aient été approuvées en AG, les deux organes font injonction au CONOR, « instamment à demander à l’Assemblée générale de la FIF de modifier cette disposition, soit en supprimant le parrainage, soit en revenant à un système de 4 parrainages sans catégorisation, limitant les risques de blocages de candidatures ». Résultat des courses : pas d'élection pour la présidence de la FIF ce 23 mars 2022, comme prévu. Par ailleurs, le mandat du CONOR sera légèrement prorogé. « C’est un manque de respect pour le football ivoirien », peste Yssouf Diabaté, président de Sporting Club de Gagnoa. « Je pense qu’il est temps que le président de la République prenne les choses en main. Si ça peut résoudre la question, il faut que la présidente du CONOR rende sa démission, afin que quelqu’un d’autre prenne les devants », préconise-t-il. À en croire le maire de la ville de Gagnoa, « on ne va pas continuer ainsi. En tout cas, le Sporting Club de Gagnoa ne participera pas à une nouvelle Assemblée générale concernant ces élections. Nous avons dit à la présidente du CONOR, à l’unanimité des 14 clubs de Ligue 1, que nous ne participerons plus à une nouvelle AG pour réviser des textes. Si la FIFA n’a plus confiance en la présidente du CONOR, qu’elle la remplace. Pour nous, c’est une fuite en avant de la part du CONOR. C’est visiblement prémédité et ça nous donne raison depuis le début. »

 

Manuel Zako

 

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