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Après les échecs à la CAN et au Mondial /Sélectionneur des Éléphants : Pourquoi il faut promouvoir les compétences locales

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Les projecteurs seront particulièrement braqués en 2023 sur la Côte d’Ivoire, notamment sur l’équipe des Éléphants à l’occasion de la 34e Coupe d’Afrique des Nations. Comme Aliou Cissé, les Ivoiriens rêvent d’un sélectionneur local à la tête des Pachydermes.

 

Éliminée en huitièmes de finale de la CAN 2021 au Cameroun, la Côte d’Ivoire ne participera pas, et ce, pour la deuxième fois de suite, au mondial au Qatar en 2022. Si la sélection nationale est beaucoup décriée à cause de certaines faiblesses, c’est souvent le fait que certains sélectionneurs ne donnent pas entièrement satisfaction. Après les victoires de Djamel Belmadi en 2019 avec l’Algérie et plus récemment, Aliou Cissé avec le Sénégal, la question des compétences des sélectionneurs locaux prend de l’ampleur. Comme Traoré Moussa alias MT, ancien président de l’Union des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), ils sont nombreux, ces sportifs ivoiriens, ces Africains qui militent pour la valorisation des talents locaux à la tête des sélections nationales. À l’occasion d’une conférence de presse organisée ce week-end à Cocody, pour dit-il, « sonner la mobilisation », MT dresse le diagnostic de l’équipe des Éléphants : « Quand je jette un regard dans le rétroviseur, je me rends compte que durant ces dernières années, notre équipe nationale a vu défiler à sa tête, plusieurs techniciens. Je me rends compte que nous ne nous inscrivons pas dans la durée. Nous sommes pressés et nous voulons tout de suite, des résultats avec des entraîneurs clés en main, capables de nous procurer ici et maintenant, le graal. Quelle erreur grossière ! » Ce diagnostic pose effectivement la question de l’investissement à long terme. Les supporters du football sont très exigeants. On veut des résultats maintenant et tout de suite. Pourtant, l’expérience continue de montrer que pour gagner des titres, il faut nécessairement forger une équipe avec un collectif solide. Et ça prend du temps. L’époque des Académiciens est encore fraîche dans les mémoires. Il faut donc construire sur le long terme aussi bien avec les joueurs qu’avec les sélectionneurs locaux. 

 

Locaux vs Expatriés : qui vaut quoi ?

Depuis la mise sur pied de l’équipe nationale de football en 1960, elle a connu 36 sélectionneurs. Ce sont 21 techniciens expatriés dont 2 sont revenus à 2 reprises. 12 sont issus de la France, 3 de l'Allemagne, 2 du Brésil, 1 de la Pologne, 1 de la Bosnie-Herzégovine, 1 de la Suède et 1 de la Belgique. 10 sont issus de la Côte d'Ivoire. Sur les 10 Ivoiriens, Yéo Martial a remporté la CAN en 1992 ; Kamara Ibrahim a remporté la CAN des cadets en 2013 ; Kouadio Georges a remporté le trophée de l’UEMOA en 2008 ; Mama Ouattara, vice-champion, la CAN Junior en 2003. Alain Gouaméné a remporté le Tournoi de Toulon en 2010 avec l'équipe nationale espoir. « Je réalise que les techniciens expatriés, mieux payés que nos ministres et présidents d’institution, avec une enveloppe de 30 à 45 millions F CFA par mois, n’ont pas des résultats toujours à la hauteur des sacrifices financiers consentis par l’État », regrette l’ex-président de l’UNJCI, avant d’ajouter que « sur les 21 expatriés. Hervé Renard a remporté une CAN. Henri Michel a qualifié le pays pour la Coupe du monde 2006. En 2010, c’était Vahid et en 2014 Lamouchi ». En conséquence de toutes ces statistiques, Traoré Moussa pense qu’il est temps, « grand temps de penser autrement notre sport roi. Nous devons faire des projets viables qui s’inscrivent dans la durée. Faire confiance à ceux des nôtres qui ont déjà la technicité. Former des techniciens locaux. Nous devons nous inspirer de l’exemple sénégalais avec Aliou Cissé qui, après sept années de dur labeur, a offert le premier titre continental aux Lions de la Teranga ». Pour ce faire, MT exhorte les décideurs à se pencher sérieusement sur la question.

 

Des compétences dans le domaine

Aujourd’hui, si la question des sélectionneurs locaux fait de plus en plus débat en Côte d’Ivoire, c’est bien parce que le pays regorge de plusieurs compétences, et non des moindres. « Je pense particulièrement à Kolo Touré Habib qui a été coach adjoint des Éléphants, et actuellement coach adjoint du club de Leicester. Il a été capitaine des Éléphants, et a remporté la coupe d’Afrique. Kolo a joué sur tous les grands stades du monde.  Je pense à Kamara Ibrahim, qui a amené la Côte d’ivoire en quart de finale de la CAN et a remporté une coupe en catégorie cadet. Je pense à Zahui François qui a envoyé la Côte d’Ivoire en finale d’une CAN sans encaisser le moindre but. Au-delà de ceux-là, on peut envoyer des anciens footballeurs en formation », encourage le journaliste et conférencier du jour. Il invite les décideurs et acteurs du football ivoirien à laisser de côté, « nos petites querelles inhérentes à toute vie en communauté et pensons d’abord et avant tout à la Nation ».

 

Manuel Zako

 

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