Tic-tac, tic-tac…, le temps s’effrite ! Dans précisément 16 mois, la Côte d’Ivoire va accueillir toute l’Afrique pour la 34e édition de la grand-messe du football.
Dimanche, en applaudissant le Sénégal pour son premier sacre continental, la Confédération africaine de football (CAF) a officiellement remis le flambeau de l’organisation à la Côte d’Ivoire. Le pays, comme le désir le président de la République, Alassane Ouattara, veut offrir au contient, une aussi belle fête que celle du Cameroun. Et on s’active partout sur le territoire, depuis des années, pour répondre à ce défi éléphantesque. La Côte d’Ivoire, au-delà des Éléphants, était particulièrement représentée au Cameroun. L’objectif était de partager l’expérience camerounaise afin d’en tirer les bons points, mais pas que. Malheureusement, tout n’a pas été rose au pays des Lions Indomptables. Il y a eu des bons, des moins bons et des mauvais points lors de cette 33e édition. Pour parfaire son organisation, la Côte d’Ivoire doit justement tirer les leçons de ces erreurs, pour affûter son dispositif. Si la compétition a tenu toutes ses promesses sur le plan du jeu, elle a aussi été marquée par une bousculade mortelle et plusieurs controverses.
Tragédie du stade d'Olembé
Un engorgement de spectateurs et une porte ouverte au mauvais moment, ont entraîné la mort de 8 personnes dont un enfant de 6 ans et des dizaines de blessées, le jour de Cameroun vs Comores, endeuillant la CAN et soulignant tragiquement, des problèmes d'organisation. Le lendemain, le président de la CAF, Patrice Motsepe, annonce des sanctions. Les matches prévus sont délocalisés au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, « jusqu'à ce que les conditions de sécurité soient garanties ». Il ajoute aussi que « la sécurité n'est pas de la responsabilité de la CAF, mais du comité local ». Le mot est lâché : la sécurité. C’est un des aspects sur lesquels la Côte d’Ivoire devra songer à mettre un point d’orgue, pour ne pas vivre les mêmes drames.
La polémique sur les pelouses
Concernant les pelouses des stades camerounais, surtout celle de Japoma, beaucoup de choses ont été dites. Présenter des aires de jeu irréprochables, ce sera un des plus gros défis pour la Côte d’Ivoire en 2023. Le stade de Japoma de Douala, inauguré en 2019, devait au départ, accueillir 9 matchs de cette Coupe d'Afrique, dont 5 du Groupe E de la compétition, un groupe très relevé contenant 2 favoris du tournoi, en l’occurrence l'équipe ivoirienne et les champions d'Afrique en titre, les Algériens. La qualité de la pelouse a suscité un certain nombre de réactions. Lors du match opposant l'équipe ivoirienne à la Sierra Leone, le gardien ivoirien Badra Ali Sangaré, s'est blessé en sortant pour tenter d'intercepter une balle. Les images ont montré le genou du gardien se planter dans la pelouse, entraînant une roulade avant.
Des gradins vides
Des enceintes sportives clinquantes, des pelouses verdoyantes, des affiches alléchantes… et des gradins qui sonnaient creux. On a connu mieux en termes de ferveur à la CAN. Le Cameroun n’a pas relevé ce défi à 100%. Les premières journées de la CAN 2021 ont offert une des images contrastées qui n’ont pas laissé pas les autorités camerounaises indifférentes. Passée la mobilisation exceptionnelle du match d’ouverture du 9 janvier autour de l’équipe nationale du Cameroun, la température est redescendue, notamment en raison de l’absence de public dans les différents stades. Même si la Covid-19 peut en être une des raisons, le coût des billets en est une autre. En effet, en fonction des catégories, les billets allaient de 3000 à 8000 F CFA. Et ces tarifs ont grimpé à mesure que la compétition avançait : lors des quarts de finale, il fallait débourser au moins 5 000 f et jusqu’à 15 000 f. Pour la finale, les précieux sésames ont coûté entre 7000 à 20 000 F CFA.
Manuel Zako
