Des parades, des claquettes, des arrêts réflexes de grande classe, des penalties arrêtés… Les gardiens de but font le show à la CAN.
À cette CAN 2021, les gardiens de but ont particulièrement ulcéré des attaquants, au point de faire douter certains. Et si cette CAN était celle des gardiens ? On peut le dire sans risque de se tromper. La faible moyenne de but par match à cette 33e édition s’explique par les performances remarquables des derniers remparts dans les cages de certaines équipes. André Onana, Édouard Mendy, Alfred Gomis, Yassine Bounou..., rarement une Coupe d'Afrique des Nations a connu autant de portiers avec des renommées internationales.
Mohamed Kamara (Sierra Leone)
À la CAN, il faut savoir aussi se vendre. Mohamed Kamara s’est très certainement fait un nom à cette Coupe d'Afrique des Nations. Le gardien de 22 ans a régalé son monde dans les cages de la Sierra Leone. Le portier des East End Lions a d'abord réalisé une performance XXL contre l'Algérie (0-0). Surnommé « Fabiański » au pays, il a été désigné homme de ce match après avoir réalisé sept arrêts sans prendre de but, une chose qui n'avait plus été faite depuis Felipe Ovono en 2015. Kamara a réitéré l'exploit face à la Côte d'Ivoire (2-2) quelques jours plus tard.
Impérial Sangaré Badra
Révéler des talents purs, c’est aussi l’objectif de cette compétition continentale. Son calme et sa sérénité ont été gage d’assurance dans la défense des Éléphants. Avec une bonne lecture du jeu, Sangaré Ali Badra a sauvé son équipe de bien de situations dangereuses. Pour sa première en tant que numéro 1 à une CAN chez les Éléphants, suite à la sanction de Sylvain Gbohouo, le portier du JDS stars (Afrique du Sud), a été impérial, on le peut dire. Frappé en pleine compétition par la disparition de son géniteur, Badra a eu bien des fois, les gants fermes pour mettre en doute, les équipes adverses. Il est l’une des révélations de cette CAN. Excellent dans l’ensemble à chaque sortie des Éléphants, Badra Ali a été à la hauteur lors des huitièmes de finale, malgré la victoire des Pharaons d’Égypte. Durant les 120 minutes de jeu, il a fait barrage à toutes les occasions de Mohamed Salah et de ses coéquipiers. Malheureusement. Les performances du portier ivoirien parlent pour lui, désormais.
Salim Ben Boina (Comores)
Un véritable exploit ! Avec 3 points dans leur escarcelle, les Comores ont obtenu leur première qualification pour un 8e de finale de la CAN. Et le portier Salim Ben Boina n'y est clairement pas étranger. Ultra-décisif jusqu'à sa sortie sur blessure contre le Ghana (3-2), lors de l'ultime rencontre, le gardien d'Endoume a régné en maître et dégoûté les attaquants adverses, en arrêtant, notamment un pénalty contre le Maroc (0-2).
Chaker Alhadhur, gardien ou presque
L'archipel des Comores a gagné le respect de toute la planète après son huitième de finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Décimé par la Covid-19 et tombé contre le pays organisateur et favori, le Cameroun, le pays a dû mettre son latéral gauche, Chaker Alhadhur, aux cages pour la rencontre la plus importante de son histoire. Si les Comores se sont inclinés (2-1), Chaker Alhadhur a sorti le match de sa vie. Ses arrêts et ses parades ont d’abord mis en échec, les attaquants camerounais, notamment Vincent Aboubacar.
Hervé Koffi (Burkina Faso)
Après avoir éliminé le Gabon en huitième de finale, les Étalons du Burkina Faso ont fait tomber la Tunisie samedi dernier, en signant une nouvelle grande performance collective. Peu inquiété grâce à une défense performante et un Hervé Koffi solide sur sa ligne et imparable, le Burkina Faso a accédé pour la 3e fois, au dernier carré. Formé au Rahimo FC avant de rejoindre le Racing Club de Bobo Dioulasso en 2015, le gardien burkinabé a rejoint l’Asec Mimosas et y est resté entre 2015 et 2017. Il a été la révélation burkinabé de la CAN 2017 au Gabon. Il a séduit par sa qualité de détente et ses arrêts réflexes.
Manuel Zako