Entre espoirs pour les agriculteurs et craintes d’inondations, cette saison 2025 s’annonce aussi cruciale qu’imprévisible. La première phase (mars à mai) révèle des disparités régionales marquées. Selon les prévisions, le littoral ivoirien pourrait recevoir plus de 380 mm de pluie (50% de probabilité), une aubaine pour les nappes phréatiques mais un risque pour les zones urbaines mal drainées. L’Est du pays, en revanche, pourrait enregistrer un déficit (moins de 420 mm), posant un défi pour les cultures vivrières.
La sodexam prévient que le reste du territoire devrait connaître des cumuls conformes aux normales (180-520 mm), mais avec des orages localisés potentiellement violents.
La seconde phase d’avril à juin concentre les inquiétudes sur le sud forestier, où les modèles prévoient jusqu’à 640 mm de pluie (50% de probabilité). Un scénario qui rappelle les inondations dévastatrices de 2018 et exige une mobilisation préventive.
La SODEXAM tire la sonnette d’alarme
Le directeur de la Météorologie Nationale, Dr. Jean-Luc Konan, insiste : "Les pluies excédentaires ne sont pas une malédiction, à condition de s’y préparer. Les zones inondables d’Abidjan, de San Pedro ou d’Adiaké doivent être évacuées dès les premières alertes."*
La sodexam recommande d’éviter les constructions anarchiques dans les bassins versants. Elle invite à nettoyer systématiquement les caniveaux parce que prés de 70% des inondations urbaines sont liées aux déchets obstruant les drains.
Pour les producteurs de cacao, ces pluies pourraient booster la récolte intermédiaire, mais attention aux maladies fongiques comme la pourriture brune. La SODEXAM recommande de décaler les semis en zone à risque d’excès d’eau et de privilégier les variétés résistantes.
Pour affiner ses prévisions, la SODEXAM lance un réseau de pluviomètres citoyens. Les volontaires peuvent s’inscrire sur www.sodexam.com/pluie2025 et contribuer à cartographier les précipitations en temps réel.
"La pluie est une bénédiction qui peut tourner au cauchemar si l’impréparation persiste"*, résume Dr. Aïssata Bamba, climatologue. Entre modernisation des infrastructures et éducation des populations, la bataille contre les aléas climatiques se gagne avant l’arrivée des premières gouttes.
Joël DALLY
