Le 25 novembre marque la célébration de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. En Côte d’Ivoire, le 25 novembre de chaque année sonne le démarrage des festivités des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles. Pour cette édition, les 16 jours d’activisme prendront fin le 10 décembre 2024.
À l’instar des années antérieures, la ligue ivoirienne des droits des femmes, est montée au créneau pour porter les voix des femmes victimes de violences de tous genres. Cette action a été menée de concert avec Akwaba Mousso, Opinion éclairée, Stop au chat noir, Association Adeen Tahny IY et Gouttes rouges.
416 femmes ont été tuées de manière violente dans le district d’Abidjan en 2020
Dans la déclaration conjointe faite par ces organisations féminines et lue par Méganne Boho, présidente ivoirienne de la ligue ivoirienne des droits des femmes, il y a urgence d’accorder la reconnaissance juridique du terme « féminicides ». Elle est justifiée par les violences récurrentes dont sont victimes les femmes souvent sans justice. « Nous, associations et organisation féministes de Côte d’Ivoire, nous nous unissons pour dénoncer avec force la persistance des violences faites aux femmes dans notre pays, particulier les féminicides. Pour la présidente de la ligue, les chiffres en la matière sont inquiétants, car s’appuyant sur une étude du CPDEFM révèle que plus de 416 femmes ont été tuées de manière violente dans le district d’Abidjan en 2020.
Ces chiffres pour ces organisations féminines « révèlent les failles d’un système qui peine à assurer leur protection et à rendre justice. Malgré les engagements des autorités en matière de protection des droits des femmes, les actions concrètes pour mettre fin à cette spirale de violence meurtrière sont insuffisantes ».
Elles ont dénoncé la lenteur des procédures judiciaires, le manque de rigueur dans la l’application des lois, laissant les victimes et leurs familles sans recours et les coupables souvent impunis.
Fort de ce tableau qu’elles estiment pas satisfaisant en matière de protection des femmes victimes de violences, elles ont appelé à une réponse ferme et urgente qui se résument à l’adoption de lois spécifiques et rigoureuses contre les Féminicides ; la reconnaissance juridique du terme « féminicides » dans les violences basées sur le genre ; la prise de sanctions exemplaires à l’encontre des auteurs de féminicides ; la réforme judiciaire pour former les forces de l’ordre sur les violences de genre et l’accélération des procédures dans les cas de Féminicides et la production et la diffusion de statistiques nationales sur les Féminicides.
La présidente de la ligue a annoncé une série d’activités pendant ces 16 jours d’activisme, entre autres l’ouverture des cabinets juridiques gratuits pour toutes les femmes, des marches dans plusieurs localités dont Grand-Bassam, Sikensi et Abidjan. La marche d’Abidjan va se terminer devant l’assemblée nationale pour ce que représente cette institution a précisé Méganne Boho, « Pour nous, il faut que des lois soient votées pour que le changement se fasse, mais ce n’est pas au tribunal que ces changements se font, mais à l’assemblée nationale avec les élus. L’assemblée nationale pour nous représente un symbole des lois ».
Ernest Famin