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Enlèvements d’enfants / Le nouveau « plan Vagondo » pour contrer les kidnappeurs

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La Côte d’Ivoire se dote d’un Plan alerte enlèvement (Ph Dr)
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La Côte d’Ivoire est le premier pays africain à se doter d’un Plan Alerte Enlèvement. Le Général de Corps d’Armée Vagondo DIOMANDE, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de Côte d’Ivoire a procédé ce vendredi 20 septembre 2024, au cours d’une conférence de presse, au lancement de ce Plan Alerte Enlèvement (PAE) de Côte d’Ivoire.

« Le plan Alerte Enlèvement, en plus de garantir une meilleure protection de nos enfants, renforcera la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme », a déclaré le ministre de l'Intérieur, Vagondo Diomandé. Ce nouveau dispositif est un véritable outil d’aide à la résolution rapide des enlèvements d’enfants. Selon les statistiques de la police, entre 2014 et 2024, la Côte d’Ivoire a enregistré 68 enlèvements d’enfants, parmi lesquels 63 cas ont été résolus. Soit un taux moyen de résolution de 85%. Mais malheureusement, quatre victimes ont perdu la vie. Il y a donc urgence pour la mise en place d’un tel instrument. « La mise en oeuvre du plan Alerte Enlèvement en Côte d'Ivoire contribue à la sécurité immédiate et la protection des enfants mais favorise également un climat de vigilance au sein de la société », a déclaré le procureur de la République adjoint, Alexandre Koné qui a pris part à la conférence de presse.

Le PAE est un dispositif de soutien à l'enquête dans la résolution des infractions prévues aux articles 430 – 431 – 432 du Code Pénal ivoirien pour les enlèvements de mineurs. Il repose sur une convention signée le 26 avril 2022, entre le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, initiateur du projet, et le Ministère d’Etat, Ministère de la Défense, les ministères de la Justice et des Droits de l’Homme, des Transports, de la Communication et enfin des Eaux et Forêts.

Cet important outil de protection des enfants qui confirme le leadership de la Côte d'Ivoire en Afrique dans ce domaine vient renforcer les capacités opérationnelles des équipes de la Police Nationale en général, et de la Direction de la Police Criminelle (DPC) en particulier.

Pour rappel, selon les statistiques des enlèvements de mineurs de 2014 à 2024 fournies par la Direction de la Police Criminelle (DPC), 83 % des cas signalés ont été résolus, 15% des cas se sont malheureusement soldés par des homicides, et 2% des cas restent sans issues judiciaires.

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Comment ça marche ?

Le PAE repose sur quatre critères essentiels, qui doivent être scrupuleusement évalués par le procureur de la République, dernier garant de son activation. Pour qu’une alerte soit déclenchée, il est impératif que la victime soit âgée de moins de 18 ans. Puis, que l’enlèvement soit avéré et que la vie ou l’intégrité physique de l’enfant soit en danger. Enfin, que la diffusion de l’alerte puisse effectivement contribuer à sa localisation. 

Dès qu’une alerte est émise, un ensemble d’acteurs est mobilisé : les forces de l’ordre, les médias, les autorités locales, les opérateurs de téléphonie, les services sociaux du ministère de la Protection de l’Enfant, et même la population sont invités à jouer un rôle actif. Les messages d’alerte seront diffusés sur divers canaux tels que la télévision, la radio et les réseaux sociaux, garantissant ainsi une large portée. Chaque alerte est valable pendant 24 heures, une durée cruciale pour maximiser les chances de retrouver l’enfant.

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Le contenu du message d’alerte a été soigneusement élaboré pour être succinct, clair et facilement mémorisable. Il contient des informations pertinentes sur l’enfant enlevé tout en préservant son anonymat, afin de protéger son identité. En revanche, si l’identité de l’auteur de l’enlèvement est confirmée par les enquêteurs, celle-ci peut être divulguée.

Cet instrument pertinent va aider à renforcer la sécurité de la population et des familles et de lutter contre les groupes criminels. Aussi, il permettra d’une part, la diffusion sur l’ensemble du territoire d’un message signalant l’enlèvement d’un enfant ; et d’autre part, de faire appel aux témoignages de la population afin que les enquêteurs puissent recueillir rapidement le plus grand nombre d’informations.

En cas d’enlèvement d’enfant, les populations sont dès à présent, invitées à collaborer activement avec les services de Police en les contactant via les numéros suivants : 100 (Appel Gratuit) ou 01 70 900 600 (Whatsapp).

 

Joël DALLY

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