La capitale économique de la Côte d'Ivoire accueille la dixième session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’Environnement (CMAE), rassemblant ministres, experts, organisations internationales et acteurs de la société civile dans une démarche préparatoire en vue de la COP16, qui se tiendra du 2 au 13 décembre 2024 en Arabie Saoudite.
Les travaux préparatoires ont débuté ce week-end à l’hôtel Ivoire d’Abidjan, transformé pour l'occasion en un espace sans plastique, où l'eau est servie dans des bouteilles en verre, les badges sont fabriqués en carton, et les cordons en tissu. "Nous voulons montrer l'exemple," explique Rose Mwebaza, directrice du bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Cet engagement symbolique marque le ton des discussions, axées sur la recherche de solutions africaines aux défis du changement climatique.
"La désertification, la sécheresse, la dégradation des sols, la destruction des écosystèmes… nous détruisons nos zones humides, nos forêts. Et puis, il y a le défi du plastique. Il y a du plastique partout," souligne Rose Mwebaza. Ces mots traduisent l'urgence d'une action concertée, d'où l'importance des consultations régionales en cours.
L'implication de la société civile : au-delà d'une simple présence symbolique
L'événement a pour objectif de dégager une position commune africaine sur les grandes questions environnementales. "Cette position commune servira à faire un travail de plaidoyer," précise Ayman Cherkaoui, facilitateur régional du PNUE. En d'autres termes, les représentants de la société civile africaine présents aux réunions d'experts ou aux segments ministériels seront armés pour défendre des perspectives et des priorités partagées par l'ensemble du continent.
La présence de divers groupes, des ONG aux organismes de jeunesse, en passant par le secteur privé et les groupes de femmes, souligne l'inclusivité de la démarche. "Nous attendons des organisations de la société civile qu'elles contribuent aux solutions dont l'Afrique a besoin pour relever les défis du changement climatique," ajoute Mwebaza.
Des discussions intensives pour des décisions concrètes
Après deux jours intenses de consultations régionales, les experts présenteront leurs conclusions mardi et mercredi. Ces travaux serviront de base aux discussions lors des rencontres ministérielles prévues jeudi et vendredi. L'objectif est clair : forger une position africaine commune, solide et audacieuse, en vue de la COP16.
En rassemblant toutes ces voix, Abidjan devient ainsi, le temps d'une semaine, le centre névralgique de la réflexion environnementale en Afrique, dans un contexte où les enjeux n'ont jamais été aussi pressants. Les prochains jours seront déterminants pour déterminer comment le continent, uni dans sa diversité, entend peser sur la scène internationale lors de la prochaine conférence sur le climat.
Olivier YEO